Un tour du monde à la rencontre d’innovations sociales. Passeurs d’espoir (1)

Dans ce monde qui change à toute allure, il y a , à la fois, perte etgain, menace et espoir. A l’aune du négatif, on perçoit les anciennessolidarités qui se dissolvent, les inégalités qui se déploient, lesrisques engendrés par l’irruption de techniques nouvelles mal évaluéeset mal maitrisées. Les maux correspondants s’appellent l’isolement, lasolitude, la précarité, la misère, la violence. Si nous manquons derepères, si notre regard s’arrète seulement sur les aspects négatifs, sinous ne percevons pas ce qui se construit au delà de ce qui se détruit,alors, dans l’attente d’un cataclysme, nous nous replierons surnous-mêmes ou sur des mythes démobilisateurs. Ou bien, notre angoises’exprimera en agressivité et en négativité.
Nous avons donc un grand besoin de comprendre l’évolution en cours (2), pour inscrire notre vie et notre action dans des processus porteurs devie pleine, de justice et de paix. Cette compréhension va bien au delàde la connaissance. Elle requiert un engagement de notre personnalité.Cet engagement sera d’autant plus actif et pertinent qu’il pourratrouver une inspiration dans l’exemple de personnes à la fois proches denous et déja en marche.
Aujourd’hui, les chemins de la militance prennent des formes nouvellesdans une expression plus libre, des modes de collaboration plus souples,souvent en terme de réseaux. Mais la conviction demeure la forcemotrice.

 

Un tour du monde à la rencontre d’innovateurs sociaux

C’est dans cette perspective qu’on peut apprécier le voyage entreprispar Marie-Hélène et Laurent de Cherisey pour rencontrer à travers lemonde “des hommes et des femmes ordinaires, artisans de réalisationsnovatrives, duplicables et à fort potentiel en réponse aux enjeux duXXIè siècle”. Ces hommes et ces femmes sont “des pionniers” engagés dansdes actions concrètes au service des gens qui les entourent.Marie-Hélène et Laurent de Cherisey, nous font connaitre ces initiativesen marche dans leur diversité. Les titres donnés aux chapitres du livrequi rapporte leur tour du monde (1), sont à cet égard, évocateurs:Suzana repeuple la fôret brésilienne; Rodrigo, un médecin pour guérir lafracture numérique; Fabio trouve l’énergie pour stopper l’exode rural;Ercilia fonde une entreprise pour partager; Albina trouve de l’or dansles poubelles du Pérou; Dick fait naitre l’espoir dans des villesaméricaines ( marquées par la mémoire de l’esclavage); Jeff, alchimistede la santé pour tous; Martin et Olivier ouvrent les portes d’uneécole….
En quatorze mois, Marie Hélène et Laurent de Cherisey ont ainsi visitéquatorze pays et réalisé quatorze reportages vidéo. Leur objectif n’apas été seulement d’ouvrir des relations, mais aussi de faire connaitreces initiatives pionnières bien au delà des lieux ou elles s’exercent.Ce tour du monde débouche sur un effort de communication: rédaction delivres, réalisation de reportages vidéo destinés à être diffusés par latélévision, particulièrement sur France 5 (3), mise en oeuvre d’un siteinternet (4). Marie-Hélène et Laurent ont réalisé ce voyage avec leurscinq enfants. C’est une aventure familiale qui, elle aussi, concourt àce désir de partager l’information en des termes accessibles à tous. Et,comme on le sait, le regard des enfants est un apport précieux. Ainsi,cette initiative est centrée sur la communication dans ce qu’elle a demeilleur: permettre aux gens de se rencontrer pour partager ensemble unedynamique de vie. Et, le titre donné à la série de reportages vidéodiffusés à la télévision, exprime bien l’esprit de cette démarche:”passeurs d’espoir”.

 

Un tour du monde à la rencontre d’innovateurs sociaux

Comment cette initiative a-t-elle pris forme? Marie-Hélène et Laurentde Cherisey nous montre dans leur livre comment plusieurs rencontres ontjoué un rôle déterminant dans le développement du projet.Au départ, il y a les compétences et les aspirations de Laurent et deMarie-Hélène: “Laurent aspire à créer des ponts entre le mondeéconomique et le monde social. Après un congé parental d’éducation,Marie Hélène désire reprendre son métier de journaliste pour latélévision”.
En aout 2003, Laurent et Marie-Hélène participent aux rencontresinternationales organisées chaque été à Caux par le mouvement:”Initiatives et Changement” (5). Ces rencontres réunissent desresponsables engagés dans la construction d’un monde plus juste et pluspacifique. Dans l’esprit de ces rencontres, le changement social etpolitique requiert une transformation personnelle. “Changer soi-mêmepour que le monde change”. C’est donc une perspective tournée versl’avenir à travers la prise en compte des acteurs sociaux. Cet esprit vatrouver un écho chez Marie-Hélène et Laurent: “Chacun peut être acteurdu changement là ou il vit”.
Mais comment, depuis la France, identifier ces pionniers?Marie-Hélène et Laurent nous disent comment la création del’association: “Reporters d’espoir” les a encouragés. Ce fut “unvéritable cadeau dont l’origine remonte… à un soir de Noel. Même cejour là, le journal télévisé ne parle que de marées noires et decatastrophes! Ce constat donne à Laurent l’idée de l’association:”Reporters d’espoir”; Elle est simple: promouvoir une philosophie de”l’information globale” présentant la vie telle qu’elle est avec sesproblèmes, mais aussi avec ses solutions ou ses chemins de résolution.Il en parle à Christian de Boisredon, un ami, ayant réalisé un “tour dumonde de l’espérance” (6). Christian s’enthousiasme et s’engage pourpiloter ce projet…La création de l’association: “Reporters d’espoir”(7), nous encourage dans notre projet”.
Dans la mise en oeuvre, une autre rencontre va jouer un rôle majeur,car elle met Laurent et Marie-Hélène en contact avec de nombreux acteursde terrain. “Au détour de nos recherches, nous rencontrons un allié detaille qui va accompagner la naissance de notre projet. Il existe, eneffet, un réseau international d’accompagnement des “entrepreneurssociaux”.. Une appellation nouvelle pour identifier la race d’hommes etde femmes à laquelle nous nous intéressons: des personnes ayant lesqualités de l’entrepreneur et les mettant au service des grandesproblématiques sociales. Ce réseau s’appelle: “Ashoka”. Son site est unemine (8). Il présente l’histoire et les solutions mises en oeuvre parmille sept cent entrepreneurs sociaux à travers le monde!”
Oui, le monde est en pleine transformation. Et, parallèlement auxdangers et aux menaces, il y a aussi une dynamique de construction, unedynamique d’espoir.
Comme chrétiens, nous sommes appelés à participer à cette dynamique et àreconnaitre les signes du Royaume de Dieu là ou le déni de la vie estvaincu (9). Cette initiative des “passeurs d’espoir” porte à tous unmessage de vie.

Notes

(1) Marie-Hélène et Laurent de Cherisey. Passeurs d’espoir 1. Unefamille à la rencontre des bâtisseurs du XXIè siècle. Quel monde pournos enfants? Presses de la Renaissance, 2005

(2) Voir une présentation du livre de Thomas Friedman: The world is flat., sous le titre: La grande mutation. les incidences de la mondialisation <Lre l’article>. On se reportera également aux analyses de Frédéric de Coninck et d’AlainCrumière.

(3) Plusieurs de ces reportages vidéos seront diffusés du 19 au 24décembre 2005 à 15h30 sur France 5.

(4) www.quelmondepournosenfants.org (site fermé depuis, renvoi à www.reportersdespoir.org  Cf. Note 8)

(5) www.ic-fr.org Le magazine: Changer International présente un bilandes rencontres de Caux durant l’été 2005 (Automne 2005. N°318)

(6) Boisredon, Faugeroux, Rosanbo. L’espérance autour du monde. Pressesde la Renaissance,2000

(7) www.reportersdespoir.org <Accéder au site>

(8) www.ashoka.org <Accéder au site>

(9) Cette vision est présentée dans le livre d’un théologienbritannique: William R. Davies. Spirit without Measure. CharismaticFaith and Practice. Darton, Longman and Todd,1996.Une présentation de ce livre à la rubrique: groupe de recherche; Regard,de ce site: Esprit sans limites. Une approche théologique pour lecourant charismatique. Ashokai Initiatives et changements Quel monde pour nos enfants?

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