Je voudrais vous faire partager une expérience spirituelle très profonde que j’ai vécue récemment.
Cela commence par un échange téléphonique difficile avec une personne que j’aime, qui me blesse très douloureusement. Je me rendais à une réunion de prière hebdomadaire, et j’y arrive en retard et en mille morceaux.
Mes amis m’entourent de leur amour, m’aident à exprimer ma souffrance, et prient pour moi, longtemps, jusqu’à ce que je retrouve une paix relative.
Et pendant qu’ils prient, un texte de l’Evangile (Luc 5 17-20) vient s’imposer à moi mentalement, comme si je vivais la scène :
Jésus est en train d’enseigner à des juifs religieux. Ils sont assis, massés autour de lui à l’écouter. Des gens, ayant entendu dire que Jésus guérissait les malades, amènent un ami paralysé sur son lit ; et, ne pouvant accéder à Jésus, ils portent le lit sur le toit, enlèvent des tuiles, et le font descendre avec des cordes jusqu’aux pieds de Jésus.
J’étais ce paralytique, que mes amis portaient aux pieds de Jésus.
J’ai senti que Jésus voulait me parler au travers de ce texte, et l’ai gardé en mémoire jusqu’au lendemain matin… Réveil plus que chagrin, mais j’avais une grande journée devant moi, sans engagement extérieur, comme faite exprès.
Alors, j’ai repris ce texte pour le méditer en profondeur. J’ai revécu toutes les paroles blessantes qui m’avaient terrassées, me paralysant. Cette conscience profonde que je ne pouvais pas faire face à cette situation, que je n’avais plus de force pour réagir. L’attitude de mes amis, prenant le relais dans la foi et dans l’amour, pour m’apporter la consolation de Dieu, me déposer aux pieds de Jésus dans la prière.
Et revenant au texte de l’Evangile, j’ai lu l’attitude de Jésus : « voyant leur foi, il dit : Marie-Thérèse, tes péchés te sont remis ».
Quels péchés ? Je n’avais pas le sentiment d’avoir péché dans cette situation ! j’avais été blessée mais je n’avais rien fait de mal !
Et là, Jésus me montre que sans le vouloir, j’avais aussi faussé la relation avec cette personne, parce que je réagissais en fonction de mes blessures passées, de mon histoire, de mon héritage, d’attitudes réflexes. C’est aussi ça le péché, puisque cela m’empêche d’entrer dans le plan de relation que Dieu a prévu pour moi.
« Tes péchés te sont remis » : comme pour le paralytique, Jésus n’a pas attendu que je lui demande pardon pour ces péchés ; je n’ai pas eu à en faire l’inventaire. Ils ne sont sans doute même pas tous remontés à ma conscience. Qu’importe ! sur la foi de mes amis, Jésus est allé à la source de ma paralysie, et a déraciné toutes ces choses, une bonne fois pour toutes . Et je sais que la relation, telle que Dieu la veut, avec la personne qui m’a blessée est maintenant devenue possible.
Jésus a donné sa vie en rançon de mes péchés, et il est ressuscité, pour m’apporter la vie, ici et maintenant. Pour restaurer ce qui a été faussé, pour guérir ce qui a été blessé. Il passe par des hommes et des femmes de foi quand je n’ai pas la force de venir à lui.
« Tes péchés te sont remis « : quelle libération !
M.T Plaine
13/06/07