Réouverture du musée de L’Orangerie
Le Musée de l’Orangerie au jardin des tuileries a enfin rouvert ses portes. Le visiteur a le plaisir d’y découvrir un chef d’œuvre remis en valeur (Les Nymphéas de C. Monet) et l’incomparable collection Jean Walter et Paul Guillaume. L’ensemble pictural révèle une beauté rare et une nature puissante telle qu’elle a été créée par notre Seigneur.
Comme son nom l’indique, le musée de l’Orangerie est installé dans une ancienne orangerie, édifiée en 1852 et conforme au répertoire architectural classique accordé au voisinage de la place de la Concorde et du palais des Tuileries (aujourd’hui détruit). Après de nombreux aménagements il est finalement attribué en 1921 à l’administration des Beaux-arts, qui compte en faire, comme de son voisin le Jeu de Paume, une annexe du musée du Luxembourg, prédécesseur de notre musée national d’Art moderne.
Puis sur proposition de Georges Clemenceau, Claude Monet choisit d’y installer le grand ensemble mural des Nymphéas, auquel il travaille depuis 1914. Le peintre décide d’en faire don à l’Etat. La particularité du format de l’œuvre (8 panneaux entre 6 et 17 mètres de longueur et 2 mètres de hauteur) exige une configuration adaptée des locaux. Le bâtiment ne compte alors qu’un seul niveau : les Nymphéas occupent la moitié est, l’autre moitié est aménagée en galerie d’expositions. On accède à celles-ci, comme dans l’Orangerie d’aujourd’hui, par la façade monumentale du côté de la Concorde, mais les Nymphéas gardent un accès direct par leur vestibule propre, qui donne directement sur la terrasse du bord de l’eau.
Pendant de longues années les Nymphéas sont négligés et le public se presse uniquement pour les expositions temporaires. Un second événement achève de façonner l’identité du musée : l’acquisition (1959 et 1963) de la Collection Jean Walter et Paul Guillaume, aboutissement longtemps différé d’un projet formé dans les années 20 par un jeune marchand de tableaux, Paul Guillaume, qui, devant l’incompétence des pouvoirs publics en matière d’art moderne, s’était promis de doter Paris d’un musée « donnant la mesure authentique de l’art vivant dans le monde ». Des travaux sont engagés pour accueillir l’imposante collection. Les Nymphéas sont alors enfermés sous une chape de béton, les privant de lumière naturelle. Finalement aucunes des œuvres n’est convenablement mises en valeur. Les locaux se dégradent , le public boude un musée désuet et poussiéreux.
C’est dans ce contexte qu’un réaménagement complet est étudié (2000-2006) par le directeur en chef du Musée Pierre Georgelet et l’architecte Olivier Brochet.
Cette rénovation a pour double objectif de redonner aux Nymphéas un accès direct à la lumière et de mettre en valeur la collection Jean Walter et Paul Guillaume. Cette initiative est une réussite. Les locaux sont enfin adaptés et cohérents, le public a le plaisir de redécouvrir l’œuvre de Monet dans un bain de lumière fluctuante si appréciée des impressionnistes. Les nénuphars semblent mouvoir sur des reflets improbables. Le visiteur est absorbé par des flots de couleurs et de nuances. Il baigne dans une impression de parfaite harmonie entre la lumière et les éléments. Les panneaux absorbent leurs spectateurs dans le rêve lumineux du peintre. On en mesure la portée réparatrice quand on sait que Monet, souffrant d’une double cataracte, y travaillait presque aveugle dans les dernières années, sans doute inspiré par le Créateur Suprême.
Quant aux tableaux de la collection Jean Walter et Paul Guillaume (28 Derain 25 Renoirs 22 Soutine 15 Cézanne 12 Picasso 10 Utrillo 9 Rousseau 6 Matisse 5 Laurencin 5 Modigliani 1 Monet 1 Sisley 1 Van Dongen 1 Gaugin) ils trouvent enfin un lieu adapté à l’étage inférieur. La splendeur de ces toiles nous fait oublier la froideur du béton des galeries. L’inspiration géniale du collectionneur est ici mise en exergue à travers un parcours cohérent retraçant une époque ( 1880 – 1930) picturale foisonnante.
Merci Seigneur de nous permettre de contempler tes œuvres si puissantes, que chacun de visiteurs y voient un sujet de contemplation, une bénédiction pour les yeux.