Les matériaux
D’abord l’ocre jaune, ce pigment de terre, symbole de l’humain par son origine, la terre argileuse, et du divin par sa teinte, rappel du fond or des peintures médiévales (voir par exemple le peintre Simone Martini). Tout en rappelant le travail des artistes pariétaux de la préhistoire, le pigment, matériau premier de la peinture, marque une essentialité comme un rappel du geste premier de Dieu lorsqu’il a utilisé l’argile pour façonner l’homme. L’ocre déposé revient très vite à la terre sous l’effet des intempéries, on pourrait dire redevient poussière, décrivant ainsi le cycle de la vie. J’aime l’éphémérité de mes interventions, cette métaphore de la vie qui apparaît à la fois comme un souffle mais également comme un trésor délicat et précieux.
Ensuite le papier, artefact délicat peint à l’ocre jaune, véhicule une émotion. Il me sert à sculpter, comme le pigment à peindre. Les objets obtenus sont d’abord sculpture, qu’ils soient tissage, tente ou autre. Ils sont chargés de donner sens à l’espace comme le pigment le fait pour les surfaces. L’objet est ensuite défait pour garder le concept d’éphémérité.