Par une équipe de réflexion

Ne vous inquiétez de rien mais en toute circonstance demandez à Dieu dans la prière ce dont vous avez besoin et demandez-lui avec un coeur reconnaissant. Et la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’homme peut comprendre, gardera vos coeurs et vos esprits, en Jésus-Christ” (Philippiens 4,6-7)

Cette nouvelle réflexion fait suite à la proposition de partage d’expériences spirituelles décrite dans le texte introductif “méditation plurielle de versets bibliques” présenté dans l’espace “ressourcement” en Février 2008. Que chacun puisse trouver en lisant ces textes ce qui correspond à ses besoins et à ses recherches.

Dominique F.

L’accomplissement du projet de Dieu pour nos vies

Mon père s’est dit athée jusqu’au moment où la faiblesse l’a privé de communication. Depuis ma conversion, je le portais dans ma prière. A l’approche de sa mort, j’ai ressenti de l’inquiétude et de la tristesse. Qui peut ne s’inquiéter de rien ? Pas moi en tous cas. Mais mon cœur refuse absolument de laisser l’inquiétude s’installer durablement. Elle est pour moi un signal d’alerte précieux. Ces versets de Philippiens, tout comme Mat 11 28-30 sont là pour me rappeler que cette inquiétude ne vient pas de Dieu, et s’oppose même à Son projet pour nos vies. Etre inquiète, c’était douter du projet d’amour de Dieu pour mon père, ou de sa capacité à se révéler à lui d’une manière qui brise son doute. C’était penser que Dieu, mon Papa du ciel, aimait moins mon papa de la terre que moi.
Alors, la prière de repentance, puis de demande et de reconnaissance est montée de tout mon être, et l’inquiétude a volé en éclats. La tristesse a changé de couleur. Quand le doute surgissait, je pouvais alors lui faire face fermement, et soumettre ces pensées à la Parole souveraine de Dieu.
Après la mort de papa, en particulier lors de la cérémonie religieuse qu’il m’avait été donné de préparer, j’ai éprouvé cette paix qui surpasse toute intelligence. Dans la prière universelle, nous avons remercié Dieu d’avoir ouvert ses bras d’amour à mon père. Cette paix ne m’a pas quittée depuis.

Marie-Thérèse

Un chemin de confiance totale

Ces versets me parlent tout particulièrement dans la mesure où j’ai
tendance encore à m’inquiéter dans plusieurs domaines, ma santé, mon
efficacité dans les travaux que j’entreprends, sans parler de mon
cheminement spirituel…Et ici, le Seigneur nous indique un chemin
étroit, mais simple, un chemin où l’on peut s’engager et avancer de plus en plus au fil des jours, un chemin de confiance totale (ne vous
inquiétez de rien, ne vous inquiétez donc pas même pour ce qui vous
semble une montagne infranchissable -“vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez courage, j’ai vaincu le monde”Jean,16,33-)
Si nous faisons cette démarche de foi, nous pouvons même rendre grâces d’avance, comme Jésus l’a fait par exemple avant la multiplication des pains, avant la résurrection de Lazare (“Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé”Jean, 11,41) et recevoir une paix profonde, une paix qui ne s’explique pas humainement, car les circonstances n’ont pas changé ; une paix qui garde notre coeur profond, là où l’esprit du Seigneur réside, et que lui seul peut connaître-“Moi, l’Eternel, j’éprouve le coeur, je sonde les reins”Jérémie 17,10 ; une paix qui garde aussi les pensées qui émanent de ce coeur profond (Matthieu, 15,19).

Alain B.

Attente confiante

Au premier abord, cette parole est assez déroutante. Elle ne donne pas la réponse directe aux besoins exprimés. J’ai un problème et j’attends une solution. Je fais confiance et remercie d’avance. Et voilà : pour toute réponse, Paul parle d’une paix extraordinaire que je ne peux concevoir. Transportée au troisième ciel, vais-je voir de là haut mes affaires s’arranger toutes seules ?

Quand la Parole de Dieu me déroute, j’invoque l’Esprit Saint puisque Jésus a dit qu’il viendrait nous aider et nous conduire dans la vérité. Par ailleurs, je sais que le Père Céleste est bon. Il fait des projet de bonheur pour moi. L’attente confiante d’une réponse devient alors curiosité. Je commence à être habituée à l’inattendu. Comment Dieu va-t-il agir ?

Par expérience, j’ai réalisé que cette paix profonde en moi devient source de libération. Je suis plus à l’écoute de mes intuitions et des conseils d’autrui. J’observe mieux les événements qui peuvent débloquer la situation dans laquelle je suis enfermée. Je me trouve en disposition d’accueillir un chemin de guérison. J’ai aussi découvert que, même d’un mal, d’un malheur ou d’une maladie, Dieu peut susciter un bien de valeur supérieure : partager les bienfaits de l’amour fraternel, découvrir la liberté par le renoncement à certains comportements, recevoir la force de traverser l’épreuve sans angoisse… Ce qui est plus difficile à comprendre de l’extérieur est le nouvel éclairage de la situation qui résulte d’une illumination communiquée par la puissance de Dieu qui demeure en nous.

Bref, cette paix que je reçois au delà de ce que je peux imaginer ouvre une porte à cette abondance de vie que Jésus promet. Alors, je peux exprimer ma reconnaissance, même à l’avance dans la confiance de la bonté infinie de Dieu.

Odile

Une vie de conversion constante

« Ne vous inquiétez de rien… » Mais je m’inquiète pourtant, Seigneur. Tu sais qu’un rien me déstabilise. Depuis que je suis sorti du ventre de ma mère, je m’inquiète de tout et de n’importe quoi. Naturellement. Il n’y a pas de sécurité dans cette vie. C’est le « vieil homme » qui parle ainsi.
Mais avec toi, une nouvelle vie commence. Elle commence tous les jours. Et la mort n’a aucun droit. Nous avons un père qui nous aime. Combien de fois ton serviteur Paul a-t-il été torturé et emprisonné sans jamais fléchir ? Il marchait dans tes pas, Seigneur.
« Demandez à Dieu dans la prière ce dont vous avez besoin… » Seigneur, je ne crois pas que tu me donnes tout ce que je veux, mais ce dont j’ai vraiment besoin pour m’approcher de toi. Je n’ai toujours pas gagné au loto. Tu n’es pas à notre service. Non, c’est ta volonté, pas la mienne, qu’il faut respecter. Et je te demande de m’aider à aimer encore davantage ceux que je ne comprends pas. Aide-moi à me sortir de moi-même. J’ai besoin de ta présence. Il me faut constamment me convertir.
« Et la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’homme peut comprendre, gardera vos coeurs… » Oui, tout est là, Seigneur. Je ne peux pas Te comprendre. Vouloir Te comprendre, c’est vouloir Te cerner. Se hisser à Ton niveau. C’est difficile et je ne joue plus à ça. Mais Tu m’élèves quand Ta vérité me saisit. Porte-moi, Seigneur. Ta paix inonde mon cœur et tout est possible.

Henrik

Quelle est la taille de ton Dieu ?

La traduction de Chouraqui est la suivante : « ne vous angoissez de rien », en anglais « do not be anxious about anything » et le dictionnaire qualifie l’angoisse et l’anxiété de « vive inquiétude », je préfère cette traduction à « ne vous inquiétez de rien ». Car il s’agit d’un état provoqué par des problèmes majeurs, obsédants qui font échec à toute maîtrise de la pensée voire à toute maîtrise de soi, le défi absolu. C’est là précisément qu’interviennent l’entraînement, l’attitude du cœur et par-dessus tout la représentation que l’on a de Dieu. Quelle est la taille de ton Dieu ?
Décider une fois pour toutes et malgré tout à chaque nouvelle angoisse qui pointe, décider que mon Dieu contrôle tout, qu’il sait, qu’il gère et que tout s’effectuera selon sa volonté qui est parfaite. Pour moi c’est la conviction la plus reposante qui soit. Mon seul entraînement est de ne pas par mégarde ou négligence laisser mon Dieu se rétrécir. Et face à l’angoisse naissante compter sur la pratique régulière qui finit par mener au réflexe de se tourner sans délai vers celui qui tient tout dans sa main. C’est en entrant dans cette relation de confiance que l’on goûte cette paix qui semble si folle aux yeux des hommes car décalée par rapport à la situation observable. Il n’y a pas d’efforts à faire, une seule chose : ne pas circonscrire le champ de Dieu !

Anne-Marie

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