Il est venu pour aller jusqu’au bout de son projet de nous rejoindre comme nous sommes, là où nous en sommes ; de son projet de nous aimer au-delà de ce que nous faisons ou ne faisons pas, au-delà de nos mérites ou de nos fautes.
« El Nahsah » : Dieu qui pardonne
J’ai écouté récemment un enseignement qui évoquait les différents noms de Dieu dans la Bible (Dieu qui sauve, Dieu qui guérit….), et l’expérience intime que l’on pouvait avoir de tel ou tel nom dans la relation que l’on avait eue avec le Seigneur ; suite à cet enseignement, on était invité, dans le cadre d’un petit groupe de partage, à partager le nom qui nous avait particulièrement « parlé », et dans quelles circonstances : en ce qui me concerne, c’est « Dieu qui pardonne » (El Nahsah en hébreu) qui m’est venu en premier à l’esprit ; je ne pouvais oublier le nombre de fois où j’avais eu vraiment l’impression d’avoir commis un manquement difficilement pardonnable : quelle culpabilité alors, malgré ma timide demande de pardon ! Et quel soulagement quand le Seigneur m’avait montré son pardon par telle ou telle circonstance (appel à une mission précise, parole d’un frère ou d’une sœur en Christ ignorant tout de mon problème, ou simplement la venue soudaine d’une paix intérieure signe de sa présence aimante).
Ce thème me fait penser aussi à un passage biblique célèbre dans l’évangile de Luc : la pécheresse pardonnée (Luc 7, 36-50), où Jésus déclare au verset 47 : « Si je te déclare que ses péchés si nombreux ont été pardonnés, c’est parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour » ; une phrase qui entre en résonance avec ma reconnaissance fortifiée à chacun de ses pardons, porteuse du désir de le servir.
Alain
Il n’y a pas de juste, pas même un seul.
« Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs » : cette phrase résonne en moi en écho à cette autre : « Il n’y a pas de juste, pas même un seul… » Heureusement donc que Jésus est venu appeler les pécheurs. S’il était venu appeler les justes il n’aurait trouvé personne. Il est d’ailleurs remarquable d’observer qu’à l’époque où il pérégrinait en Palestine nombre de ceux qui l’écoutaient avec plaisir étaient des pécheurs notoires aux yeux d’autres qui, s’estimant par comparaison, mieux placés sur l’échelle des valeurs divines finissaient par croire qu’ils en avaient atteint le sommet. Ou presque.
Et bien, à moi aussi, il m’arrive encore aujourd’hui de confondre la grâce avec la sainteté et d’oublier que tout ce qu’il peut y avoir de bon en moi vient de Lui et que si j’arrive à marcher vers le Père c’est qu’Il me tient la main.
Françoise
Se dire « juste » ?
Quel homme, qui se dit être Juste, écouterait qui que ce soit et quoi que ce soit de différent ?
L’autre, parce qu’il vit, parce qu’il change, parce qu’il parle vrai – ou pas – est une menace pour le soi-disant Juste qui de ce fait le juge.
Voilà pourquoi Jésus parlait à ceux qui se reconnaissent pécheurs car en eux il rencontrait un espace psychique ouvert, une liberté qui se cherche, une soif de Vérité Ultime.
Les bien portants ne sont-ils pas souvent des malades qui s’ignorent et ne demandent pas à être guéris ?
Méfiance donc envers celui qui se proclame Juste.
Et que vivent dans la paix du Christ ceux qui humblement se reconnaissent pécheurs.
Véronique
Alors, faut-il se savoir pécheur pour être appelé par Jésus ?
Ce n’est en tous cas pas l’expérience de Paul, Saul de Tarse, sur le chemin de Damas lorsqu’il fut enveloppé de la clarté d’une lumière tombée du ciel et tomba à terre, entendant la voix de Jésus : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Actes 9 3-5). Il était, jusqu’alors, convaincu de sa propre justice, lorsqu’il partait chercher les « adeptes de la Voie » non encore appelés chrétiens, pour les amener enchaînés à Jérusalem (Actes 9 ;).
Il lui fallut une révélation renversante pour le convaincre de péché.
Rien ne rebute, rien ne décourage Dieu pour se révéler à nous au bon temps, pas même notre propre sentiment de justice.
C’est une bonne nouvelle !
Marie-Thérèse
Tous pécheurs graciés
Nous sommes au cœur de l’Evangile, car c’est vraiment une bonne nouvelle !
C’est l’Evangile de la Grâce. Il est venu pour aller jusqu’au bout de son projet de nous rejoindre comme nous sommes, là où nous en sommes ; de son projet de nous aimer au-delà de ce que nous faisons ou ne faisons pas, au-delà de nos mérites ou de nos fautes. Nous rejoindre, nous appeler, nous aimer pour nous-mêmes, car l’Amour véritable est ainsi.
Il est venu nous proposer une amitié qui se contente de la pauvreté de notre réponse.
Nous sommes tous des pécheurs graciés. Heureuses et heureux sommes nous !
Michèle