Je ne suis pas fan des biographies, mais celle-ci m’a transportée dans un univers tellement passionnant que je suis venue à bout de ses plus de 400 pages avec bonheur ! Dans la deuxième moitié du 16e siècle, un jésuite italien part comme missionnaire en Chine. Le périple à lui seul dit le courage et l’insatiable curiosité du personnage.
Les navires quittent Lisbonne et vont suivre une route analogue à celle empruntée au 15e siècle par Vasco de Gama… six mois pour atteindre la côte ouest de l’Inde. Puis, trois ans plus tard, encore cinq mois de navigation jusqu’à Macao. Le voici introduit dans l’Empire du Milieu, premier Européen à y résider durablement puisqu’il n’en reviendra pas. Il y meurt en 1610, et son monument funéraire se trouve à Pékin.
Matteo Ricci a emporté une horloge mécanique dans ses bagages, ce sera son sésame pour commencer à amorcer un intérêt pour l’Occident auprès de ses interlocuteurs. Car c’est ainsi qu’il concevait l’évangélisation : s’immiscer le plus possible dans la culture chinoise – il apprendra et maîtrisera parfaitement le mandarin, et la pensée confucéenne n’aura pas de secrets pour lui – et susciter la curiosité des intellectuels et scientifiques pour une vision du monde nouvelle. Par ce biais-là, les amener à s’interroger sur la foi chrétienne. Matteo avait une connaissance approfondie des mathématiques, de l’astronomie et de la géographie, et s’attira une réputation solide auprès des responsables chinois qu’il côtoya.
Au-delà des préjugés de l’époque, et de la distance historique évidente, ses observations ont une pertinence extrêmement actuelle pour comprendre les différences essentielles entre Orient et Occident.
Une lecture passionnante !
Mireille Boissonnat
** Voir le site ww.matteo-ricci.org **
Coup de cœur publié avec l’aimable autorisation de PLV, le journal de l’UEEL (Union des églises évangéliques libres)
« Matteo Ricci, un jésuite à la cour des Ming » de Michela Fontana, édition Salvator, 2010