Des enseignements de sagesse (1)
Dans son site : Center for action and méditation, Richard Rohr nous offre une réflexion sur les paraboles pour nous aider à mieux en comprendre le sens et la portée au delà de que nous est parfois communiqué. Dans cette intention, il fait appel à Cynthia Bourgeault, prêtre dans l’Église anglicane et auteure spirituelle.
« Les paraboles s’inscrivent dans le genre de la sagesse. Elles appartiennent au « mashal », la branche juive d’une tradition universelle qui comprend de la poésie sacrée, des histoires, des proverbes, des énigmes et des dialogues à travers laquelle la sagesse se transmet.
Nous pouvons voir l’éclat de l’enseignement de Jésus, qui, au fil du rasoir, emmène le monde familier du « mashal », loin au-delà de la zone de sécurité traditionnelle d’une moralité conventionnelle dans un monde de renversement radical et de paradoxe. Il transforme les proverbes en paraboles – et incidemment, une parabole n’est pas la même chose qu’un aphorisme ou une leçon morale. La plus proche cousine est en fait le « koan » bouddhiste, un paradoxe délibérément subversif visant à tourner de haut en bas notre manière de voir habituelle… Leur but n’est pas de confirmer, mais de déraciner. Vous pouvez imaginer l’effet que cela produit sur un auditoire. Au travers des évangiles, nous entendons les gens dire sans cesse : « Qu’est-ce que cela qu’il enseigne ? Personne n’a jamais parlé comme cela avant. D’où tient-il cela, d’où vient-il ? ».
Ici, on recourt également à la réflexion d’un théologien, Harvey Cox.
« Harvey Cox étudie comment les paraboles invitent l’auditeur à rencontrer Dieu dans une réalité quotidienne :
« Les histoires étaient le fond de commerce de Jésus, le principal moyen par lequel il a transmis son message. Les paraboles occupent 35% des trois premiers évangiles. Mais la caractéristique la plus surprenante est qu’elles ne portent pas sur Dieu. Elles portent sur des noces et des banquets, des conflits familiaux, des agressions, la semence et la récolte des agriculteurs, des tractations commerciales rusées. Dieu est mentionné seulement une ou deux fois.
Mais les histoires de Jésus, bien que semblables aux koans Zen, de certaines façons, sont aussi différentes dans des aspects importants. Quand les histoires zen ont pour but de changer notre propre perception du monde, Jésus désirait faire voir aux gens que le monde est en train de changer, et, qu’en conséquence, il vaudrait mieux qu’ils changent la manière dont ils le regardent. Il les invitait en fait à devenir partie du changement. Il répétait : « Que ceux qui ont des yeux pour voir, voient, et que ceux qui ont des oreilles, entendent ». Il voulait simplement que les gens fassent attention à ce qui était en train d’arriver autour d’eux, et à discerner une réalité qui était juste sous leur nez. Pour décrire ce changement, il utilisait un terme que ces auditeurs trouveraient familiers bien qu’ils puissent être surpris par la manière dont il l’utilisait. Il appelait cela la venue du Royaume de Dieu. Ce qu’il voulait dire, c’est que quelque chose état en train d’arriver pas seulement dans la conscience de l’auditeur, mais dans le monde lui-même. Quelque chose de nouveau et sans précédent était en train d’arriver, et ils pouvaient en faire partie.
Rapporté par J H
- Wisdom teachings : https://cac.org/daily-meditations/wisdom-teachings-2022-08-29/
- Cynthia Bourgeault. The wisdom Jesus. Tranforming heart and mind. 2008
- Harvey Cox. When Jesus came to Harvard. Making moral choices to day. 2004