Sous ce titre, le 13 mars 2004, à l’initiative de Témoins, Madame France Dandrel a donné, au Centre “Les Cèdres” de Massy, une conférence-débat.

Ce titre-thème, à la fois large et mystérieux, ciblait ce que l’on nomme en psychologie “les projections”.
Qu’est ce qu’une projection ? Un fonctionnement affectif ou émotionnel décalé. En effet, bien souvent nos réactions ne sont pas en rapport avec la réalité présente mais avec certains souvenirs plus ou moins inconscients. Quelque chose dans le présent, un détail parfois insignifiant, une couleur, un bruit, nous renvoie malgré nous et à notre insu à un passé marquant, traumatisant ou non, et au lieu de réagir d’après ce que nous vivons ici et maintenant, nous éprouvons l’angoisse (ou le sentiment de bien être) éprouvé jadis. Nos émotions, souvent disproportionnées par rapport au contexte, sont en réalité connectées non avec celui-ci mais avec un passé.
Exemple : une famille avait adopté un enfant vietnamien de 2 ans. Or ,dès qu’il entendait le bruit d’un avion, l’enfant, se précipitait à la cave. On avait beau le réconforter, lui dire qu’ici il n’y avait pas la guerre, rien n’y faisait. Pour lui, un avion, ça lâchait des bombes. Un jour le couple eut l’idée de l’emmener voir des avions canadaires en action. A partir de ce jour ses frayeurs ont cessé. L’avion n’était plus viscéralement associé par lui aux bombardiers.

Sans être toujours dramatiques les projections polluent, bien souvent, nos communications. Les sentiments du passé colorent notre présent. Une image peut figurer ce phénomène : supposons que nous soyons un disque. Pour chacun ce disque est en partie (plus ou moins grande) rigide, encombré de cailloux (ces fameux souvenirs). Seule une portion de ce disque est souple, c’est à dire en réelle adéquation avec ce que nous vivons dans le présent. Quand nous sommes en relation avec les autres à partir de ce secteur idoine la communication s’établit correctement. Elle s’élabore sur des données appropriées. Mais si un mot, une attitude chez l’autre, ou même le cadre, nous renvoie, inconsciemment, à un passé pénible, nous allons nous comporter d’une manière inadéquate. Le malentendu va s’installer, d’autant plus important que notre interlocuteur risque fort de fonctionner d’une façon analogue ! Deux passés s’affrontent alors partiellement et le présent se brouille quand il ne devient pas carrément illisible.

Alors que faire ? D’abord repérer ces projections, ces attentes de réparations de notre enfance, ces plaies mal refermées, puis se reconnecter avec, les retrouver non par l’intellect mais par les tripes, les émotions et en suite s’inventer un autre scénario. Imaginer une solution, une réaction différente de celle que nous avons eu à l’époque : dire ce que nous aurions aimé dire, faire que nous aurions aimé faire à ce moment ou dire et faire ce que nous aurions voulu, aujourd’hui, avoir fait ou dit. Précision capitale : le scénario doit être plausible et ne pas relever de la science- fiction. Il ne s’agit pas de rêver décrocher la lune mais, en revisualisant des choses bonnes, de nous donner symboliquement une autre issue réelle. Alors, non seulement nos attitudes et nos sentiments seront un peu mieux adaptés aux situations présentes, mais l’énergie, le potentiel jusque- là emprisonné sous nos peurs enfouies seront libérés.

Ces lignes restent fort succinctes. Des exemples éclairants seraient à citer ainsi que des précisions données lors de l’échange. Nous nous sommes notamment interrogés sur les projections spirituelles (exemple : l’image de Dieu comme père n’est pas positive pour tout le monde); sur les projections positives, pas nécessairement mauvaises en soi (cf: la madeleine de Proust, projection reconnue sans être nommée comme telle par l’écrivain), sauf si elles nous amènent à rechercher compulsivement la satisfaction qu’elles réveillent; enfin, si nous sommes assez souvent le jouet de nos projections elles ne nous empèchent pas toutes, loin de là, de bien vivre. Il vaut surtout la peine de se mettre à l’écoute des projections lourdes, de celles qui nous bloquent gravement dans nos relations avec les autres.

Merci à madame Dandrel dont voici les coordonnées téléphoniques :

France Dandrel Cassegrain, psychothérapeute

tél : 01.47.02.82.66

Madame Dandrel organise prochainement deux stages de développement et communication :

NAISSANCE ET CONTRATS DE VIE DU 1ER Mai 10h au 2 Mai 16h

LES MOMENTS IMPORTANTS DE LA VIE DU 5 Juin 10h au 6 Juin 16h
Et des ateliers certains après-midi

Renseignements au n0 de téléphone ci-dessus.

Françoise Rontard

Share This