Les films les plus forts, les plus près de la vraie vie, surtout s’ils relèvent du genre documentaire, sont hélas programmés dans peu de salles. Il est donc important d’aller voir et de faire connaître autour de soi « Le sens de l’Age » (1) le film-documentaire de Ludovic Virot. C’est ce que fait Danielle Schwartz en nous partageant ici, dans une poignée de mots, son bonheur de spectatrice. Pour mémoire, Témoins a déjà abordé, sous un autre angle, le thème de l’âge  ** Lire sur le site : le défi intergénérationnel … ** .

 

   « Aujourd’hui le vieillissement effraie. Le grand âge est associé à l’idée de maladie, de dépendance et de dégradation. Les documentaires insistent en général sur les difficultés du grand âge.
    C’est pourquoi il est très intéressant d’aller voir le film-documentaire du réalisateur  Ludovic Virot, qui a choisi de montrer un tout autre visage de ce grand âge au travers du témoignage de 6 octogénaires. Ces 3 femmes et ces 3 hommes nous parlent avec sincérité et profondeur de la vie, de l’amour, du désir et de la mort. Leurs paroles se succèdent comme des tableaux à thème, entrecoupés de courts poèmes japonais ou haikus.
    L’intimité des propos tenus nous en dit long sur le temps pris par le réalisateur et sa délicatesse pour écouter et encourager ces belles confidences.
    J’ai été frappée par la dignité et la lucidité de ces octogénaires qui composent avec leur quotidien sans amertume : «  la vieillesse n’est pas une perte, c’est un autre état ». Ils  entretiennent leur joie de vivre comme une flamme fragile alors qu’autour d’eux tout s’est déjà dépeuplé. Le temps qui reste à vivre est compté, aussi il n’y a plus de faux-semblants, seuls comptent la beauté de l’instant présent, la nature contemplée, quelques mots échangés, la curiosité des autres intacte : « maintenant c’est le meilleur moment de ma vie ».
    C’est aussi le temps du détachement, du dépouillement comme une forme de sagesse. Il y a une forme de légèreté dans la vieillesse.
    Ce film-documentaire redonne à la vieillesse son vrai visage, au-delà des difficultés de l’altération des corps,  un visage poétique et sage ».

Danielle Schwartz

(1) Au moins cette semaine, 26/11/201, le film “Le sens de l’âge” repasse dans un cinéma parisien.
                           Au nouvel Odéon 6 rue de l’école de médecine le samedi 11h30.

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