A qui n’a pas déjà accompli de voyage dans le monde de Narnia (1) une nouvelle chance est offerte avec cette belle « Odyssée du Passeur d’aurore », film adapté du 5ième roman de la série fantastique de l’auteur chrétien C.S Lewis. Le spectateur y plonge cette fois, avec Edmund, Lucy et par mégarde leur cousin Eustache, à travers une peinture marine.
On ne va pas ici, bien sûr, raconter l’histoire. Personne ne la croirait. Il faut la voir de ses propres yeux et se laisser embarquer dans la galère puisque, Odyssée oblige, il s’agit cette fois d’une expédition maritime, sous la conduite du prince Caspian et de son équipage embarqués à bord d’un navire baptisé « Le Passeur d’Aurore », à la recherche de sept explorateurs.
Et l’on vogue sur un océan parsemé d’îles plus montagneuses et magiques les unes que les autres. Le but de la navigation, dans son ampleur terrifiante, se précise d’escale en escale, d’aventure en aventure. Il est, comme toujours, de rompre un effroyable maléfice mais la gravité de la mission s’accommode aisément de drôleries : de celles provoquées par Eustache, le râleur incrédule à qui, on s’en doutait, cette « croisière » inattendue fera le plus grand bien, ou par les monopodes illettrés aux paroles plus sottes que méchantes. Et puis il y a le rat plein de finesse et de bravoure !
Bref, on tremble, on rit, on est dépaysé et fort content de l’être et de revoir Aslan puisque, dans ce combat pour vaincre les ténèbres qui menacent Narnia il faut d’abord vaincre ses ténèbres intérieures. Les batailles seront rudes, riches en surprise et s’achèveront, la paix revenue, sur une énigme laissée par Aslan à Lucie qui aimerait tant pouvoir à la fois demeurer dans son monde à lui et retourner dans le sien c’est-à-dire le notre : « Dans votre monde, dit Aslan, je suis connu sous un autre nom ».
Quel nom ? Une manière comme une autre, pour ce film palpitant, d’inviter le spectateur à voir ou revoir les 2 précédents pour le trouver.
Françoise Rontard
(1) ** Lire aussi sur ce site l’article : “Le monde de Narnia et son auteur” **