Peintre marcheur.
Une activité majeure parmi les Landartistes est la marche. Ce déplacement qui évoque le pèlerinage, le nomadisme ou tout simplement la promenade joue pour moi un rôle important. Depuis que l’homme a été chassé d’Eden il marche, il cherche un chemin, une route, une destination. Pour tout dire il erre, à l’image de Caïn (Gn 4:12). Dans cette errance l’homme essaie de toucher le ciel avec la tour de Babel, il se construit des monuments ou des empires impressionnants pour rester dans la mémoire du monde. C’est pourquoi le travail d’un artiste comme Richard Long me semble pertinent par son action a contrario lorsqu’il réalise des travaux modestes pendant ses marches. Ses oeuvres apparaissent comme le sceau sans cesse réinventé de l’alliance de l’homme avec son environnement originel. Celles-ci sont investies d’une aura par la simplicité et la ritualisation et se démarquent ainsi radicalement du minimalisme et du conceptualisme. Le corps, par la marche, marque une trace entre nature et culture, l’œuvre s’incarne et se présente comme un fragment d’espace et de temps. La rencontre avec la photographie de sa première oeuvre conçue en marchant (A line made by walking 1967) a définitivement orienté ma pratique. J’ai décidé d’être un peintre marcheur, mais ceci est une autre histoire…
Christian Berbié
En attendant cette “autre histoire” dans un futur article retrouvez Christian Berbié sur son site : http://www.berbie.fr <Accéder au site>
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