Selon Jacqui Lewis
Cette méditation publiée sur le site : Center for action and meditation (1), s’appuie sur la réflexion de la pasteure et docteure Jacqui Lewis (2) : « Peu importe ce que nous sommes et d’où nous venons, peu importe qui nous aimons et comment nous gagnons notre vie, l’appel à aimer votre prochain comme vous vous aimez vous-même, lorsqu’il est vécu, exprime l’interdépendance dont les humains ont besoin pour survivre et prospérer. Et le premier pas, le point de départ est l’amour de soi. Dans la langue grecque, les expressions : aimer son prochain et s’aimer soi-même sont reliées par le mot ‘os’ qui est comme un signe égal. Ce qui suggère que s’aimer et aimer son prochain, c’est exactement le même mouvement. Lorsque nous ne nous aimons pas nous-même, il est impossible d’aimer notre prochain.
Le lien entre l’amour de soi et l’amour des autres remonte du fond des temps. A partir du moment où nous nous sommes levés et sommes sortis de nos cavernes solitaires et sommes entrés dans la lumière de la communauté tribale, les humains ont compris cette unité inextricable. Nos vies sont tissées ensemble dans l’amour. Presque toutes les grandes religions du monde nous encouragent à aimer notre prochain comme nous-mêmes. Appelé quelque fois la Règle d’Or, ce bel enseignement invite les humains à se traiter les uns les autres, et dans quelques traditions, toutes les créatures, comme nous aimerions qu’on nous traite. L’histoire enchâssée dans ces enseignements à travers les fois et les religions est : nous appartenons à un tissu mutuellement bénéfique de connections, de bien-être et d’amour. A la racine de cette connection, il y a l’empathie ; le résultat est la gentillesse, la compassion, le respect et la compréhension. Quand la religion n’est pas centrée sur la mutualité, elle peut devenir un de ces récits toxiques qui, à la fin, détruit l’amour de soi ».
Jacqui Lewis a beaucoup appris à ce sujet en parlant à d’autres. En visitant Robben Island, la prison sud-africaine où Nelson Mandela a été enfermé dans une petite cellule pendant 18 ans, elle « a trouvé miraculeux que Mandela puisse voir sa connection inextricable à l’humanité de ses ravisseurs, ceux qui lui avaient ôté sa liberté et l’humiliaient quotidiennement. Il observait que personne n’est né en haïssant l’autre à cause de sa race et de sa religion. Mandela avait compris que, de la même manière que la haine est enseignée, l’amour peut être enseigné ».
« Pour quelques personnes, parler de l’amour paraît de la faiblesse, mais de mon point de vue, l’amour est la plus grande force sur la planète ». Jacqui Lewis raconte qu’elle appris sa définition favorite de l’amour d’un de ses professeurs James E Loder. Il définissait l’amour comme : prendre plaisir dans l’originalité de l’autre d’une façon non possessive, (« non possessive delight in the particularity of the other ». « Des années plus tard, je suis encore émue par ce sentiment . Un plaisir non possessif m’apparaît comme une dévotion. Plutôt que d’essayer de changer, de manipuler ou de dévorer l’objet de notre affection, le grand amour se réjouit de ceux auquel il s’attache. Ainsi, quand vous vous aimez vous-même, sans jugement, vous prenez plaisir aux particularités uniques qui sont réunies en vous ».
J H
- Cette méditation de Jacqui Lewis s’inscrit dans la séquence de méditations quotidiennes animées par Richard Rohr sur le site du Center for Action and Meditation : https://cac.org/love-of-others-begins-with-love-of-self-2022-04-12/
- Jacqui Lewis est pasteure, prédicatrice, auteure, théologienne dans le champ de la théologie publique, militante dans la lutte pour la justice sociale et contre le racisme. Elle est docteure en psychologie. Elle participe à un mouvement en faveur d’un amour révolutionnaire à même de changer la société. Elle a écrit plusieurs livres récemment : « Fierce love. A bold path to ferocious courage and rule-breaking kindness that can heal the world ». Ce livre a été commenté dans le New York Times dans les termes suivants : « un antidote guérissant pour notre culture porteuse de division, plein de récits évocateurs, de sagesse spirituelle et de neuf pratiques quotidiennes essentielles » https://www.middlechurch.org/jacqui/