Ce récent podcast du site Zeteo, d’inspiration œcuménique, rapporte une interview de Philippe Dautais, prêtre orthodoxe. En quête spirituelle dans sa jeunesse, Philippe Dautais a trouvé réponse en Egypte dans le monachisme chrétien et l’enseignement des pères du désert, une souche monastique du IVe siècle qui est source d’une mystique commune pour tous les chrétiens puisqu’à l’époque, le divisions confessionnelles actuelles n’existaient pas. Philippe Dautais a ensuite cheminé vers l’orthodoxie. Il est devenu prêtre orthodoxe dans l’Eglise roumaine et, avec son épouse, il y a quarante ans, il a créé le Centre Sainte-Croix en Dordogne, centre de ressourcement où se pratique également une guérison spirituelle dans l’esprit de la première tradition chrétienne. C’est un apprentissage de la prière et d’un centrement de la pensée vers le Christ.

Auteur de plusieurs livres de spiritualité, Philippe Dautais nous entretient ici sur la « philocalie », pour les premiers chrétiens, un amour de la beauté qui renvoie à la beauté originelle, à ce que nomme la Bible : image de Dieu. « Le plus originel de l’être humain, c’est l’image de Dieu. L’amour de la beauté, c’est l’amour de cette dimension fondamentale de l’image de Dieu qui est source en nous ». Et, à partir de là, il rapporte la pratique spirituelle qui en découle en démontant au passage certaines formulations liés à de mauvaises traductions et qui peuvent entretenir la culpabilité. La « metanoia » à laquelle nous sommes appelés est une transformation spirituelle et non une expression de repentance.

En fin de parcours, Philippe Dautais s’exprime sur la crise actuelle qui appelle « une métanoïa », c’est à dire une ouverture sur l’avenir qui ne soit pas une répétition du passé, mais une mutation, une ouverture à un avenir autre. Aujourd’hui « sur le terrain écologique, sur un plan économique et financier, même sur un plan sociétal, nous avons à ouvrir un avenir autre ». Cette mutation est déjà en train de se faire. D’une manière globale, il y a une remise en cause institutionnelle (État, Églises). Il y a la recherche d’une adéquation de nos modes de vie à la conjoncture écologique. Philippe Dautais distingue crise ecclésiale et crise spirituelle. « La crise spirituelle est le fait que nous avons rompu avec l’univers du vivant… Quand on dit esprit, on dit souffle, et quand on dit souffle, on dit ce qui fait le lien entre les êtres vivants. Donc, quand on dit esprit, on dit ce qui fait le lien entre les êtres vivants. On dit la vie. Comme le disait Saint Irénée de Lyon au IIe siècle, on ne peut pas vivre sans la vie. On ne peut construire une civilisation en nous coupant de la vie. Là est la crise spirituelle. Elle est très profonde ».

https://www.zeteo.fr/post/p%C3%A8re-philippe-dautais-l-amour-de-la-beaut%C3%A9-est-le-point-de-rencontre-entre-l-homme-et-dieu

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