“La mondialisation est une force puissante qui s’est révélée immensément bénéfique pour certains, mais parce qu’elle a été mal gérée, des millions de personnes n’ont pas joui de ses bienfaits, et des millions d’autres ont vu leur situation se dégrader. D’ou le défi auquel nous sommes aujourdhui confrontés : Comment réformer la mondialisation pour qu’elle ne serve pas seulement les riches et les pays industriellement avancés, mais aussi les pauvres et les pays les moins développés? “(1) Prix Nobel d’économie 2001, Joseph E Stiglitz pose bien la question.
Nous percevons bien les graves dysfonctionnements qui troublent la vie économique. Nous entendons les échos des passions qui s’élèvent au sein d’un vaste conflit idéologique. Chrétiens, avec tous les hommes de bonne volonté, nous nous sentons engagés en faveur du sort des plus pauvres, et ,dans le même temps, pour une gestion intelligente des ressources de la planète permettant d’éviter une catastrophe écologique. Mais nous savons aussi que “l’enfer est pavé de bonnes intentions.” Il nous faut donc bien comprendre les situations, les processus, les enjeux. Alors, comment y voir plus clair?
Nous trouvons une réponse à cette question, au bon moment, dans les interventions de J Stiglitz. En effet, il nous apparaît comme un bon guide dans cette démarche d’élucidation. Comme sa biographie en témoigne, il n’est pas seulement un excellent économiste consacré par l’attribution d’un prix Nobel, c’est aussi un homme qui a acquis une expérience concrète du travail effectué dans les grandes institutions économiques exerçant aujourd’hui une influence majeure sur l’économie mondiale. Il a pu ainsi mesurer les dégâts engendrés par le néolibéralisme :” Le marché ne se régule pas de lui même. La condamnation systématique de l’Etat est dangereuse. Le néolibéralisme apparaît comme un système malsain. Il génère de la pauvreté, il est dogmatique et injuste. Il menace la démocratie. C’est un mauvais modèle économique” (2a)
Un temps, conseiller économique de Bill Clinton et ancien vice-président de la Banque Mondiale, J Stiglitz a été invité cette année au forum économique de Davos après avoir été accueilli en héros au forum social de Bombay (2). Dans ses livres aujourd’hui traduits en français (3), cet économiste américain montre les conséquences désastreuses de l’application aveugle d’ un ensemble de mesures: politique d’austérité, libéralisation des marchés des capitaux et privatisations. Et, par la même, en mettant en évidence les erreurs commises, il peut enseigner le bon sens et susciter des politiques alternatives.
Aujourdhui, ceux qui essaient de dire la vérité face aux autorités rejoignent la voix des prophètes de la Bible (4). Sachons les écouter et , éventuellement, nous mobiliser.
(1) Citation p399 in: Stiglitz (Joseph E) La grande désillusion. Fayard, 2002 (Edition: le livre de poche)
(2) Un Nobel se révolte; Le Monde 2 numéro 06, 22-28 février 2004, p 40-43
L’itinéraire intellectuel, professionnel et politique de J Stiglitz. Quel message pour aujourdhui ?
2a Citation p 43
(3) J Stiglitz est l’auteur de deux livres traduits en français:
La grande désillusion. Fayard.2002
Quand le capitalisme perd la tète. Fayard.2003
(4) Margaret Killingway. Without fear or favour. Message internet: word for the week 16 février 2004. London Institute for Contemporary Christianity
A partir du texte de I Rois 18/17,18, quelques pensées:
A country in trouble needs a prophet…
The prophet, the truthteller, stands before the king_not just in governement_but also in management, finance, work, home and school. Indeed, there may be a time when we have either to confront someone who has authority, or having authority ourselves, to listen to someone telling us where we have gone wrong. …
When power ceases to listen, terrible things happen, whether it’s in Samaria, in Iraq or in Enron