Pourquoi les chrétiens devraient apprendre à lire la culture ?
Face à l’influence croissante de la culture populaire, on peut observer deux réactions : une attitude de crainte et de dénonciation, une fascination pour une religiosité émergente ? Vanhoozer recommande une sérieuse réflexion préalable. « Les théologiens du quotidien doivent comprendre la culture avant d’exclure ou d’adopter » (p.33). Le christianisme est une religion de l’incarnation, rappelle-t-il. Il y a une relation entre l’église et la culture environnante. La manière dont nous faisons église est influencée par la culture.
Et aujourd’hui, dans la grande mutation en cours, on est aussi amené à s’interroger sur l’œuvre de l’Esprit au sein même des nouveaux courants culturels. A cet égard, la réflexion du grand théologien Paul Tillich (2) est éclairante. Il y a une relation entre culture et religion. « La religion est la substance de la culture, la culture est la forme de la religion » (p.33). Aujourd’hui, on observe le développement de tout un courant de recherche qui met en valeur la montée des aspirations spirituelles dans les nouvelles formes culturelles. Les titres des livres ainsi publiés sont, en eux mêmes, déjà significatifs : « Eyes wide open : looking for God in Popular culture » (Les yeux grand ouverts : regarder à Dieu dans la culture populaire) ou « Finding God in Popular culture » (Trouver Dieu dans la culture populaire).
Une raison majeure pour apprendre à lire la culture tient aux conséquences désastreuses de l’illettrisme culturel pour la vie spirituelle. « Les chrétiens ont besoin de lire la culture d’abord parce que cela aide à comprendre ce qui forme notre esprit » (p.34), et ensuite pour analyser et évaluer nos comportements au regard de la Parole biblique. Pour communiquer et accomplir l’Evangile, les chrétiens doivent apprendre à lire à la fois la Bible et la culture.
Aimer notre prochain est une exigence qui nous appelle à travailler dur pour le comprendre (p.19). Pour aimer mon prochain, je dois comprendre l’univers culturel dans lequel il habite, ses intérêts, ses préoccupations. Plus avant, le théologien Paul Tillich nous invite à discerner chez les gens la forme que revêt des mouvements majeurs comme l’anxiété et l’espoir.