Le voyage récent de Benoît XVI en France est un phénomène qui suscite des perceptions différentes selon les histoires personnelles, les itinéraires, les positionnements. C’est un phénomène « polysémique » qui a comporté par ailleurs des registres variés : rapport entre le pouvoir politique et l’autorité religieuse, événement intellectuel et culturel, expression collective de piété et de foi, intervention du Pape dans les questions relatives à la vie de l’Eglise catholique en France.
Association chrétienne interconfessionnelle, Témoins doit tenir compte, dans son expression, du ressenti diversifié de ses membres. Néanmoins, à partir de sa culture, de sa recherche et de son action pour une plus grande pertinence des pratiques d’église, nous avons apprécié l’éditorial, ci dessous, paru dans « Le Monde » du 16 septembre : « Le paradoxe de l’Eglise ». Ce texte constate l’écho que le voyage de Benoît XVI a rencontré à l’aune des foules présentes aux messes célébrées aux Invalides et à Lourdes.
Mais, conscient des blocages institutionnels qui se sont installés à contre courant du concile Vatican II et au vu des directives formulées par Benoît XVI, l’éditorial conclut sur ce point : « La curiosité pour le christianisme progresse en France alors que la structure de l’Eglise s’affaiblit. Celle-ci semble même entrée dans une sorte d’immobilisme doctrinal, liturgique, œcuménique… ».
Jean Hassenforder
édition du 16.09.08.