Le phénomène Obama. Un signe des temps.
Dans une époque caractérisée par l’intensité du changement, et où se pressent les menaces et les promesses, nous sommes de plus en plus appelés à discerner les signes des temps comme Jésus nous y invite dans l’évangile de Matthieu (16/1-3).
Dans les remous du XXè siècle, un théologien français, Marie Dominique Chenu a voulu développer une pensée chrétienne sur les grandes questions du monde, ce qu’il appelait extraire « des lieux théologiques en actes ». Cette notion sera mise en valeur, trente ans plus tard au Concile Vatican II, sous le terme de « signes des temps » (13). Dans un autre contexte, des théologiens américains analysent aujourd’hui les productions culturelles qui reflètent la grande mutation en cours dans les mentalités. Ainsi, dans un livre sur la théologie au quotidien (« Everyday theology » (14), Kevin Vanhoozer commente le contexte dans lequel Jésus nous parle des signes des temps : « Il est raisonnable d’extrapoler à partir de là que les chrétiens d’aujourd’hui devraient être attentifs à ce que Dieu accomplit à notre époque… Interpréter les signes des temps, c’est discerner le mode de présence de l’Esprit dans l’esprit contemporain » (14 a). Dans la même perspective, Barry Taylor, dans son livre : « Theology of entertainment » analyse et commente la progression de formes nouvelles de spiritualité dans ce qu’il appelle la « démocratie électronique » (15). De fait, on cherche aujourd’hui à reconnaître l’œuvre de Dieu dans la culture. Le courant de l’Eglise émergente est aussi engagé dans cette voie et fait appel pour cela à des théologiens variés, notamment les théologiens de la mission : Lesslie Newbigin et Donald Bosch (16). Comment l’Esprit de Dieu est-il à l’œuvre et nous précède-t-il dans les réalités contemporaines ? Ainsi, est-il légitime d’étudier sous cet angle la campagne et l’élection présidentielle de Barack Obama en mettant en évidence des faits majeurs et en analysant les tendances qui se dégagent ainsi.