Alors que je m’apprêtais à témoigner dans cette église mexicaine, je me surpris à penser à tout le chemin parcouru ces dernières années.
Aurais-je imaginé qu’un jour le Seigneur m’appellerait à partir le servir sur le champ missionnaire, à tout abandonner pour annoncer l’Evangile ?
Pourtant …tout s’était passé vingt ans auparavant.
J’ai été élevé dans la religion catholique.
Jeune, je suivais fidèlement mes parents dans la pratique de leur religion.
Adolescent, je me désintéressais de plus en plus de la spiritualité, conservant cependant quelques règles et devoirs, pensant au fond de moi que cela me suffisait, et surtout satisfaisait Dieu .
Ma vision restait celle d’un Dieu lointain, très exigeant, dur même, et cherchant toutes les occasions de punir. Ma “religion” se limitait à une observance épisodique de rites et contraintes qui me laissaient insatisfait.
J’aimais beaucoup lire et passais des jours dans les livres. Je fus attiré par les histoires de science fiction, et bientôt je vécus dans ce monde à part. Puis, séduit de plus en plus par cette recherche de l’invisible, je commençais à lire des romans « d’épouvante », et progressivement, sans que je le réalise, je pris goût à cette littérature. Je me sentais attiré par l’occulte et le morbide. Je voyais film sur film « d’horreur » . Je ne me rendais pas compte que j’étais alors pris dans un engrenage subtil, qui expérience après expérience me faisait aller toujours plus loin dans une direction que je ne soupçonnais pas. Après quelques années, alors que mon esprit était imprégné de ces choses, je fus attiré par le spiritisme : écriture automatique, pendule, voyage astral, etc…Mais toutes ces pratiques ne m’apportaient que désillusion et me conduisaient à une ”escalade“ qui chaque fois me laissait insatisfait. Je ressentais confusément au dedans de moi qu’il me manquait quelque chose que je n’arrivais pas à trouver.
Quelque fois, il m’arrivait de «penser à Dieu», ou à l’éternité, aux comptes qui me seraient demandés sur l’utilisation que j’avais fait de ma vie, mais je chassais vite cette idée en me disant : j’ai tout le temps, je suis encore jeune, et lorsque je serai plus vieux, je me mettrais en règle avec Lui.
Mais, après la naissance de notre second enfant, ma femme fut atteinte d’une dépression nerveuse, et elle dut partir dans une maison médicalisée à 200km. de notre domicile. Comme je ne pouvais pas, à cause de mon travail, prendre soin du bébé, il partit lui aussi, et fut placé dans le centre pour enfants, dépendant de cet établissement.
Les semaines s’écoulèrent et la dépression s’aggravait. Lors d’une entrevue avec le médecin qui suivait ma femme, celui-ci anéantit mes espoirs de retour à une vie normale en me disant qu’il valait mieux que je ne m’attende pas à sa guérison.
Je me suis alors senti abandonné par tout le monde.
Ce soir là, démoralisé, je décidai d’aller voir le prêtre de l’église voisine, cherchant une aide et un secours. Mais cet homme ne sut que me délivrer des paroles que , dans ma détresse, je trouvai d’une banalité attristante.Je sortis de cette rencontre découragé, mais aussi, furieux d’avoir été «trompé».
Je décidai que c’en était fini de la religion puisqu’elle ne m’apportait aucun secours
Ce même soir, alors que je me trouvai dans l’appartement, je sentis brusquement d’une manière palpable des ténèbres autour de moi, puis une pensée s’imposa à mon esprit, comme si elle était chuchotée à mon oreille ;
«C’est fini pour toi. Elle est inguérissable. Personne ne peut plus rien.Tu vois, même Dieu ne s’occupe pas de toi. Ta vie, et celle de tes enfants s’arrête là ».
J’étais atterré, mais, ce que je venais d’entendre était la réalité de ce que je vivais. Je tentais de la repousser, mais sans cesse ces mots revenaient “c’est fini, c’est fini…”.
Effondré, je rentrai dans ma chambre. N’ayant plus aucune relation avec Dieu, le coeur endurci par mes recherches occultes, je ne cherchais même pas à me tourner vers Lui, encore moins à prier.
Soudain, du plus profond de moi, le souvenir de Jésus, revint à mon esprit.
J’oubliai complètement tout ce que j’avais pratiqué. Je ne pensai plus que je l’avais délaissé durant des années, qu’Il aurait été en droit d’ignorer mon appel. Sans pouvoir me l’expliquer, je sentais qu’Il était mon “ultime chance”. Alors, je criai à Lui de tout mon être :
«Jésus, Aide-moi !»
A peine avais-je dit ces paroles, qu’une grande paix m’envahit, et je m’endormis. Je n’avais pas prié une grande prière ; c’était seulement le cri d’angoisse d’un coeur qui n’avait plus d’espoir.
Le surlendemain, la directrice de l’établissement médical me téléphonait me disant :
– Le docteur vient de passer, il a trouvé votre femme complètement guérie, il lui a donné l’autorisation de quitter le centre . Sa place n’est plus ici….Venez la chercher ce week end..
Dieu avait entendu et répondu à mon appel au secours. Le miracle avait eu lieu.
C’est alors que j’ai compris l’Amour de Dieu. Je l’avais négligé consciemment pendant tant d’années, faisant volontairement ce qu’Il interdisait, en sachant bien que cela me conduisait à la destruction, je persévérais tout de même dans cette voie. Pourtant, tout cela ne l’avait pas rebuté. Au contraire, alors que j’étais dans la détresse, Dieu n’avait pas considéré ce lourd passé de désobéissance, mais son coeur avait été touché par le cri de désespoir.
Puis en un flash, je réalisais la Puissance du Nom de Jésus, et que le seul fait de l’appeler, au secours avait déclenché un miracle de guérison à 200Km. de là.
Quelques semaines plus tard, je rencontrais un groupe de chrétiens. En les côtoyant journellement, je me rendais compte qu’ils avaient quelque chose que je ne possédais pas : une espérance et une paix dont ,qui me faisaient envie. Un soir, alors que je réfléchissais à tout cela, lisant « au hasard » la bible qui m’avait été offerte, je vis ces mots qui littéralement sautèrent dans mon cœur :
“Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous les pardonner, …. et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché”.
En un instant, j’eus la réponse à mes questions. Jésus était «ma» solution. Si je venais et lui confessais mon passé Lui seul pouvait me donner cette nouvelle vie que je recherchais confusément.
Soudain, une pensée vint dans mon esprit:
«Attention ! Si tu deviens chrétien, tu ne pourras pas faire tout ce que tu faisais avant»
Je reconnus cette voix. C’était celle qui m’avait tourmenté le soir où j’avais crié à Jésus.
Au plus profond de moi, le désir de ne plus vivre ce passé qui me détruisait lentement, me submergea, et tout mon être se révolta. Je m’entendis dire :
– Non ! C’est fini, je ne veux plus vivre cette vie, je la donne à Dieu.
C’est alors que j’eus une vision d’une colline avec trois croix, et une rivière de sang coulait de la croix centrale. Je fus convaincu que Jésus était mort pour moi, que ce sang qui coulait l’avait été pour que je sois libre de mon passé, et que par sa mort Il m’ouvrait la Porte de la Vie.
Ce soir là, Le recevant comme mon Sauveur et Seigneur, je lui confiai ma destinée. Une nouvelle vie s’ouvrait alors pour moi, j’avais trouvé la Paix et l’espérance que je cherchais.
Je savais maintenant au plus profond de mon être que ma vie ne serait plus ballottée par les circonstances, où par le hasard, mais que Quelqu’un qui m’aimait en prenait soin, et voulait avant tout mon bonheur, en ce monde et pour l’éternité.
QUAND UN MALHEUREUX CRIE, L’ETERNEL ENTEND, ET IL LE SAUVE DE TOUTES SES DETRESSES (Psaume 34 : 6)
Jean-Claude Prunier