Bertrand Vergely, dont on connait la profondeur de son œuvre philosophique et théologique, rend hommage à Annick de Souzenelle sur le site : orthodoxie.com.
Ce texte nous parait particulièrement important, car c’est à partir d’une réflexion philosophique et théologique de grande portée qu’il met en valeur l’apport d’Annick de Souzenelle. Et il expose, en même temps son propre cheminement, nous montrant comment, à un moment, il a reçu de Annick de Souzenelle, un éclairage décisif. Il y a des lectures dont on peut dire qu’elles suscitent en nous un avant et un après. Pour Bertrand Vergely, ce fut le cas dans sa rencontre avec René Girard. Et il en alla de même avec Annick de Souzenelle. « Quand je l’ai lue, il y a eu un avant l’avoir lue et un après l’avoir lue…. Après l’avoir lue, je me suis réveillé sous le coup d’une bourrasque. Ce réveil a eu lieu à l’occasion du Féminin de l’Etre… ». Bertrand Vergely évoque « la religion intérieure, celle qui consiste à faire religieusement les choses en vivant de tout son être. D’où le lien entre religion, attention, corps et Être ». « C’est ce qu’Annick n’a cessé de rappeler en mettant le corps au centre de la Parole et la Parole au cœur du corps »… Bertrand Vergely nous expose le fond de cette pensée. Et il nous confie : « j’ai une immense gratitude envers Annick. Elle a changé ma vie ».
Ce texte évoque ses rencontres avec AnnicK. « Elle a donné un sens plein à la notion d’orthodoxie, c’est-à-dire de juste louange. Le fond des choses est louange. Les psaumes le chantent. La vie ne cesse de célébrer la vie. Le vivant ne cesse de célébrer le vivant. Cette célébration, Annick n’a cessé d’en parler en s’inspirant du Christ et, à travers lui, du Verbe ». Bertrand Vergely poursuit : « Nous avons en nous un corps inconnu. Il existe dans l’homme, un homme inconnu. Il existe à travers toutes les traditions de sagesse et de sainteté un Dieu inconnu. On est dans la juste louange quand on voit le monde, les hommes et l’Être ainsi. Le Christ fait vivre ce corps et ce Dieu à travers sa résurrection qui, depuis la création du monde ne cesse de susciter et ressusciter la terre, l’humanité et le ciel ». Bertrand Vergely met à nouveau l’accent sur la louange : « L’orthodoxie pense qu’on unit les hommes par la louange et sa justesse. En étudiant, en enseignant, en parlant, en écrivant, en fondant un Institut d’anthropologie spirituelle, Annick a fait vivre cette louange. Mieux, elle a été cette louange comme en témoigne son regard inoubliable, rayonnant de lumière ».
Dans cette fin, Bertrand Vergely trace un commencement, ouvre un horizon : « Annick a dit souvent que la mort est mutation et non mort comme le cimetière en hébreu ne s’appelle pas cimetière, mais la maison de la vie… Nous avons eu la chance de communiquer avec toi dans le visible. Nous allons maintenant communiquer avec toi dans l’invisible et par lui… »
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