De tout temps on a chanté des cantiques dans les églises pour louer le Seigneur. Et de grands compositeurs, comme Jean-Sébastien Bach, ont fait résonner les voûtes des plus vieilles églises au son de leurs musiques d’action de grâce. Et j’ai découvert récemment que l’un d’entre eux, Georg Friedrich Haendel, avait lui-même traversé un chemin douloureux avant d’écrire le Messie, cet oratorio que vous avez peut-être vous même chanté.

 

Haendel avait un caractère prompt, insupportable. Il s’emportait contre les chanteurs et les musiciens qui ne respectaient pas ses consignes. Il mangeait et buvait beaucoup trop et, à Londres où il a vécu la deuxième partie de sa vie, il était surnommé « le gros ours ».

En 1741 il se sent déprimé, fini. Il s’est relevé d’une attaque cérébrale dont il avait été frappé quatre ans plus tôt, mais il ne parvient plus à composer. Il a perdu sa créativité.

En revenant d’une promenade, un soir, il découvre le livret qu’un poète* lui a laissé, lui proposant d’en faire un oratorio. Comme vous le savez sans doute, un oratorio est une histoire de la Bible racontée par un chœur. C’est, en quelque sorte, un opéra sans costume ni décor. Le livret en question cite le prophète Esaïe qui annonce la naissance, la passion, la mort puis la résurrection du Messie.

La lecture de ce texte opère une œuvre profonde en Haendel. L’abattement qui était le sien fait place à l’étonnement, puis à l’émerveillement quand il saisit que ce qu’Esaïe annonce 700 à l’avance, c’est ce que Dieu a fait en Jésus.

Cet état d’émerveillement dure trois bonnes semaines. Haendel ne mange ni ne dort plus : il compose. Cela fait quatre ans qu’il n’a plus rien créé et là, en vingt-cinq jours, porté par les paroles d’Esaïe, il compose le Messie avec ses airs devenus immensément célèbres. L’auditeur est ainsi transporté dans la vie de Jésus jusqu’à sa passion puis l’exultation avec le célèbre Alléluia. C’est l’étonnement porté à son comble : « Il règnera pour toujours, Roi des rois, Seigneurs des seigneurs ». Puis le compositeur nous fait redescendre de cet Alléluia sonore avec un air très doux qui porte cette confession de foi : « Je sais que mon Rédempteur est vivant ».

Haendel a d’abord été étonné, surpris par la lecture des textes bibliques. Puis il a été comme emporté, voire transporté, par le message de l’évangile et de la résurrection. Il a cru et, à travers sa musique, il s’est fait le témoin du Christ.

A la première représentation du Messie à Londres, le roi Georges II, lointain ancêtre d’un certain William, s’est levé pendant l’Alléluia. Personne n’a su pourquoi il le faisait, mais tout le monde a suivi son exemple. Et la tradition veut, qu’aujourd’hui encore, on se lève pour écouter l’Alléluia.

Haendel, mondialement connu pour cette œuvre, a dit : « Dieu m’a rendu visite ». Il lui a paru dès lors naturel que les profits considérables rapportés par son œuvre soient distribués aux prisonniers, aux orphelins et aux malades, car il a dit « J’ai été moi même très malade, et maintenant je suis guéri. J’étais prisonnier, et j’ai été délivré. » A travers sa musique, Dieu lui a rendu visite ! Alléluia !

 

Flory Petit

D’après un culte télévisé en Suisse Romande. 

 

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