Le prêtre et théologien catholique péruvien, Gustavo Gutiérrez est décédé le 22 octobre 2024 à l’âge de 96 ans. Il était à l’origine de la théologie de la libération, un courant de pensée chrétienne, initié en Amérique du Sud et centré sur la dignité des pauvres. Wikipédia comporte un article approfondi sur l’histoire de la théologie de la libération : « La référence biblique fondamentale de la théologie de la libération est l’expérience du peuple juif guidé par Dieu au-delà de la mer Rouge et à travers le désert – d’une terre d’esclavage (Égypte) à la Terre Promise (Exode. ch. 12 et suivants). Elle se veut donc un ‘cri’ prophétique pour plus de justice et un engagement en faveur d’un ‘Règne de Dieu’, commençant déjà sur terre. La réflexion théologique part de la base : le peuple rassemblé lit la Bible et y trouve ressources et inspiration pour prendre en mains son destin ». Le mouvement se précise à la fin des années 1960. « L’expression ‘théologie de la libération’ fut utilisée une première fois par le prêtre péruvien, Gustavo Gutiérrez lors du Congrès de Medellin du Conseil épiscopal latino-américain (CRLAM), en 1968. Il développa sa pensée dans l’ouvrage ‘Essai pour une théologie de la libération’ paru en 1972, qui est largement considéré comme le point de départ de ce courant ».
« Pour la pratique, l’instrument d’analyse et d’observation utilisé s’inspire du marxisme. La théologie de la libération entend renouer avec la tradition chrétienne de solidarité. Parmi ses représentants, on compte les archevêques Helder Camara et Oscar Romero, ou encore le théologien Leonardo Boff ». L’article se poursuit par une histoire de ce mouvement dans son contexte ecclésial marqué notamment par le Concile Vatican II. Cette théologie exerce alors une influence dans le monde entier jusqu’en Afrique du sud et dans le monde arabe. Elles se heurte cependant à des réserves, et à des oppositions du ‘magistère’ centralisé de l’Église catholique où on lui reproche ses rapports avec le marxisme. Ces démêlés sont rapportés dans l’article de Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Théologie_de_la_libération#:~:text=Une%20théologie%20de%20libération%20s,gauche%20et%20du%20tiers%2Dmondisme.
Dans « La Vie », Marie-Liévine Michalik raconte la vie de Gustavo Gutiérrez, vicaire d’une paroisse dans un quartier défavorisé, puis aumônier des étudiants. Publié en 1971, son « Essai pour une théologie de la libération » rencontre un grand succès et est traduit dans le monde entier. « La création d’une société juste et fraternelle est le salut de l’être humain, si, par salut, nous entendons le passage du moins humain au plus humain. On ne peut pas être humain aujourd’hui sans un engagement de libération ». « En plein bouleversement social et ecclésial (Le Concile Vatican II se termine en 1965), le message de Gustavo Gutiérrez invite les fidèles à placer en premier lieu la lutte contre les inégalités sociales et économiques ». Ce message rencontre de grands échos. On estime à 80 000 le nombre de communautés qui naissent en Amérique du Sud dans les traces de la théologie de la libération. « Toutefois, malgrè un succès populaire, les autorités ecclésiales demeurent sceptiques ». L’accueil se situe ici entre méfiance et reconnaissance. Quant à lui, Gustavo Gutiérrez a poursuivi sa recherche théologique à l’université de Louvain, puis en France.
C’est en tant que professeur invité à la Faculté de théologie de l’Université de Montréal, en 1967, que Gustavo Gutiérrez “élabore l’idée d’une théologie qui penserait le péché et le salut dans les termes d’une oppression et d’une libération”, la théologie de la libération.
https://etudes-religieuses.umontreal.ca/notre-institut/nouvelles/une-nouvelle/news/detail/News/gustavo-gutierrez-1928-2024-pionnier-de-la-theologie-de-la-liberation/
Il est à noté qu’un autre grand théologien d’Amérique du Sud nous a aussi quittés en 2021, le théologien évangélique, C. René Padilla, qui, de son côté, reconnu pour sa théologie sociale qu’il nomma ‘mission intégrale’ dont il fut la présentation en 1974 à la Conférence de Lausanne. Selon lui, « Jésus-Christ n’est pas venu seulement pour sauver mon âme, mais pour donner naissance à un nouvel ordre social ».
https://www.evangeliques.info/2021/04/29/figure-du-mouvement-de-lausanne-le-theologien-evangelique-rene-padilla-est-decede/