Un théologien Fritz Lienhard a publié récemment un livre : « L’avenir des Églises protestantes. Évolution religieuse et communication de l’Évangile ». Dans ce livre, entre autres, Fritz Lienhard met en évidence un phénomène nouveau : « Le développement de « nouvelles religiosités » et une attention accrue portée aux expériences spirituelles et religieuses »
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Cette attention est particulièrement nécessaire en Suisse où, selon le sociologue Roland Campiche, dans son livre : « La religion visible », on observe d’importantes transformations ans le champ religieux :
https://www.temoins.com/transformations-champ-religieux-suisse/
Aujourd’hui, réformés.ch nous fait part de l’organisation d’un premier festival de spiritualités qui a eu lieu du 28 septembre au 1er octobre 2023 en Suisse à Tremelan. « Organisé par les Églises réformées de Berne-Jura-Soleure, la manifestation se veut un « lieu de dialogue entre spiritualités actuelles, nouvelles, émergentes, antiques redécouvertes et chrétiennes » et entend dépasser le cadre des religions pour s’ouvrir au niveau de la spiritualité ». De nombreux exemples de pratiques spirituelles sont avancés. Ainsi évoque-t-on la pratique d’un magnétiseur, la présence de druidesses ou telle pratique de ressenti du corps. Un énoncé introductif du contenu de cette manifestation : « Chamanisme, médiumnité, druidisme ou encore tarologie » peut inquiéter.
Cependant si la prudence s’impose, nous sommes interpellés. Des phénomènes extraordinaires, jusque-là écartés en fonction d’un strict rationalisme scientifique rejetant ce qui n’entre pas dans des cadres déjà reconnus, ne doivent-ils pas être considérés ? Et de même, si des interdits religieux entrainent une évocation immédiate de puissances mauvaises, ne doit-on pas examiner leurs fondements scripturaires en fonction d’une prise en compte du contexte ? Ainsi, si, pour certains, ce festival peut paraitre osé, à coup sûr, il appelle un discernement, mais justement, il en permet la mise en œuvre.
« Témoin de la « désaffection des croyants en milieu ecclésial », le pasteur Gilles Bourquin est d’avis que les Églises doivent faire leur travail en conservant leurs lignes, mais enlever les œillères qu’elles peuvent avoir parfois au sujet des différentes expériences spirituelles existantes ». La démarche de ce festival a avant tout pour but de bénéficier d’un meilleur discernement, en connaissant mieux la nature d’un large éventail de spiritualités alternatives. Même si il existe forcément des contradictions théologiques, cette opération vise à un rapprochement entre différents acteurs du secteur, appelés à dialoguer ».