Comment la vie de Christiane a changé dans le bonheur de sa relation avec Jésus.
Lorsque j’étais enfant, j’ai été placée dans un pensionnat religieux. Je n’étais pas une bonne élève. La seule chose que j’ai retenue du catéchisme, c’est l’affirmation que Jésus était vivant. “Si tu as des problèmes, tu peux Lui parler”, m’avait-on dit. J’en avais. Mes parents étaient divorcés. Je me sentais toute seule dans ce pensionnat. Dans la relation avec Jésus, j’ai trouvé mon équilibre, mon réconfort et une certaine sagesse par rapport aux hommes. Par la suite, je suis revenue dans ma famille où tout le monde était athée autour de moi. Puis, j’ai vécu dans le monde et j’ai été influencée par mon entourage. J’ai vécu ma vie. Mon expérience de Dieu s’est estompée. Malgré tout, après avoir connu une telle richesse, il restait en moi une faim et une soif. J’ai expérimenté le yoga ; mais je me suis rendu compte que je ne trouvais pas ce que je cherchais. Alors, dans cette impasse, j’ai adressé une prière toute simple à Dieu, comme j’avais appris à le faire autrefois : “Seigneur, fais-moi rencontrer des gens qui ont la foi et qui en vivent. Ma prière a été exaucée. Avec une amie, je suis allée à une réunion d’évangélisation des Hommes d’Affaires du Plein Evangile. Je n’ai pas été convaincue par les paroles, mais j’ai été vraiment saisie par la présence de Jésus. Je me suis dit : “Je te connaissais déjà. Et puis, je T’ai perdu de vue. Je T’ai cherché pendant des années. Te voilà enfin”. Maintenant,cette longue quête s’achevait. J’avais rencontré Jésus et je savais que je ne Le lâcherais plus. C’est à partir de là que ma vie chrétienne a pu démarrer. J’ai pu rencontrer des chrétiens, lire la Bible, édifier ma foi.
Nous avons un Dieu extraordinaire. Je puis maintenant témoigner de la joie que me procure mon intimité avec Jésus. Jésus est une personne dont on sait par la foi qu’Il est vivant et, à travers la relation qui nous est donnée, nous pouvons aller jusqu’à l’intimité avec Lui. On peut se conformer à des préceptes religieux ou philosophiques. Mais c’est là une position toute différente de la relation avec une personne vivante à laquelle on peut se confier en profondeur et avec laquelle on peut dialoguer. Cette rencontre avec Jésus a bouleversé ma vie.
Bien sûr, le chemin qui m’a conduit dans l’intimité de Jésus m’a ouvert à la Trinité. La Bible éclairée par le Saint-Esprit m’a fait découvrir Dieu sous ses différents “aspects” : Père, Fils et Esprit-Saint. Selon ce que l’Esprit m’inspire dans ma prière, je prie alors le Père, le Fils ou le Saint-Esprit. Mais dans tous les cas, l’intimité que j’ai développée avec Jésus me met en communion avec le Père et le Saint-Esprit. Les conditions préalables à cette intimité et les conséquences restent les mêmes puisque le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne font qu’un.
Comment ai-je pu grandir dans ma relation avec Jésus ? Comment permettre à cette relation de se développer ? Il faut vraiment que Jésus en tant que personne vivante nous soit révélé. C’est une rencontre personnelle. Pour avoir une relation, il faut être deux. Si on vit seulement au niveau de principes religieux, cette rencontre ne peut se faire. Il y a un élément essentiel, c’est la confiance. Nous voyons l’importance de cet élément dans nos relations humaines, par exemple à l’intérieur du couple. A partir du moment où l’on fait confiance, tout peut arriver. Plus j’ouvre mon coeur, plus je reçois. Combien est-ce vrai pour la relation avec Jésus ! Cette rencontre personnelle avec Jésus est appelée à déboucher sur une relation d’intimité. J’entends souvent certains qui soupirent après le premier amour, qui ont la nostalgie de ce moment merveilleux de la première rencontre. Un peu comme si, dans un couple marié depuis quelques temps, chacun regrettait le temps d’autrefois ! Que s’est-il passé ? La rencontre n’a-t-elle pas débouché sur une vraie relation d’intimité, de découverte de l’autre ? Ne cherche-t-on pas des émotions fortes (un peu comme dans la société qui aime à nous montrer le côté sensationnel) ? Ou recherche-t-on tout simplement à être dans la vérité de ce que l’on vit, en pouvant la regarder en face, grâce à l’amour de Jésus qui transforme tout, transcende tout : une tristesse en joie, une pauvreté en richesse, un amour qui transforme nos mauvais caractères et guérit ceux qui souffrent ? Une vie même banale devient une aventure exceptionnelle lorsqu’on la vit avec Jésus. Je tiens à dire cela pour encourager ceux qui n’ont pas eu de solution radicale à leur problème. Beaucoup de nos changements s’inscrivent dans un temps connu et voulu par Dieu car la pédagogie de Dieu est exceptionnelle. Elle nous dépasse.
Décrire l’intimité que je vis avec Jésus, parler de la joie qui en découle, il y a vraiment peu de mots. Les mots sont pauvres, limités. C’est ce qu’on a sur le coeur qui leur donne un sens, une intensité. De même, il est difficile d’exprimer par la parole ce qu’on vit avec son conjoint ou un ami très cher. Lorsqu’on vit un moment de communion avec Jésus, c’est l’instant le plus propice pour que nous recevions toute sa personne et qu’Il nous touche au coeur. C’est le meilleur niveau de réception. Nous allons découvrir peu à peu qui Il est afin que nous nous laissions atteindre par son amour démesuré pour nous.
Je voudrais partager maintenant tout ce que m’a apporté l’intimité avec Jésus
Accepter le regard de Jésus sur moi, c’est ce qui va me permettre d’être au bon niveau de communication, voire de communion. Personnellement, j’ai compris que sans cette acceptation, je ne vis rien. Autant parler au mur. Jésus ne se contente pas d’une relation superficielle. Il nous veut entièrement. Il est exigeant. Pour cela, Il est patient et Il est fidèle. Il attend que nous Lui ouvrions la porte. Il ne la forcera pas mais Il ne se manifestera pas avant. Voilà pourquoi je commence à m’inquiéter dès que je parle dans le vide. Je suis obligée de me repositionner et de dire à Jésus : “Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? Montre-moi ce que je me cache”. Pour avoir une relation avec Jésus, il faut être au bon niveau de communication. Ce n’est pas le temps, en terme de quantité, que nous passons dans la prière qui est important. Ce qui compte, c’est la qualité de la présence. Nous réclamons la présence de Jésus, mais sommes-nous présents dans la relation ?
Les plantes ont besoin de soleil et d’eau. Certains disent même d’amour. Je n’ai pas été vérifier ! Mais pour l’être humain, je l’ai vérifié : plus il est arrosé d’amour, plus il resplendit. Notre beauté, notre gloire, c’est d’être aimé par Christ. Nous sentir aimés et pardonnés, c’est être valorisés à nos propres yeux. Etre aimés, c’est avoir de l’importance pour quelqu’un et nous sentir aimés de Dieu, quelle joie ! C’est la manière idéale de s’accepter soi-même. C’est une assurance contre l’adversité. Comme le dit la Parole : “Qui pourra nous séparer de l’amour de Dieu…”(ép. Romains ch. 8,33)
Pour illustrer la présence constante de Dieu à nos côtés, quelqu’un de notre groupe de prière nous a donné ce témoignage. En fait, sentir la présence de Dieu c’est un peu comme quelqu’un qui serait très amoureux et qui serait appelé à voyager un peu partout. Où il ira, il ne se sentira pas seul dans son coeur : il ou elle est là. J’ai la certitude que Jésus est là, à tout moment. Quel réconfort ! Quelle sécurité! Nous partageons ensemble tous les moments de ma vie. A chaque instant, je peux Lui faire part de mes interrogations, de mes sentiments, de tout ce qui m’arrive. Et Il me répond, soit en direct, soit en me rappelant un verset de sa Parole. toujours une réponse parfaite à ce que je vis.
La relation avec Jésus me rend sensible à ce qui Lui déplaît. Tout péché, qu’il soit au niveau de la pensée ou en action, me sépare provisoirement de Dieu . Or, un péché, il faut le prendre à la racine avant qu’il n’ait trop de prise sur nous, sinon nous aurons plus de mal à nous en défaire et surtout nous nous privons de la relation avec Dieu. La prise de conscience rapide est un grand avantage pour notre vie spirituelle. Ainsi je comprends mieux ce verset : “Si ton oeil est une occasion de chute, arrache-le” (év. Matthieu ch. 5,29). J’en déduis qu’il faut faire vite, ne pas hésiter, intervenir de façon radicale.
Avec Jésus, je peux vivre le moment présent, ne pas me lasser de m’émerveiller de ce qu’Il me donne. Combien ne voient que ce qui ne va pas! L’avantage d’être en Christ, c’est de pouvoir apprécier son bonheur. Au lieu d’un esprit revendicatif, le Seigneur m’a donné un esprit reconnaissant. Récemment, Dieu m’a fait réaliser qu’il fallait m’asseoir quand mon fils venait me voir, apprécier sa présence, m’intéresser à lui plutôt que de vouloir lui faire plaisir, en faisant la cuisine à son intention par exemple. Le Seigneur m’a aussi montré que le temps perdu ne se rattrape jamais. Ce moment avec mon fils est unique. Il y en aura d’autres mais jamais comme celui-là. Il faut savoir lâcher les torchons et s’asseoir pour vivre l’instant présent. Le passé et l’avenir appartiennent à Dieu. Le présent m’est donné pour que j’en jouisse pleinement. L’intimité avec Jésus nous fait réaliser le bonheur des choses simples.
Nous aspirons tous au bonheur. Mais souvent on se fait une représentation du bonheur à laquelle on s’accroche et qui devient un absolu. Voilà un exemple qui m’est personnel. J’étais divorcée et mon mari aussi. Nous nous sommes remariés. Nous avons vécu le pardon. La culpabilité est partie. Aujourd’hui, nous nous sentons bénis par le Seigneur. Nous avons habité dans un appartement. Ayant trois enfants à nous deux, j’avais le désir de reconstruire une famille. Je me disais : “On va acheter une maison et la famille va être reconstruite”. J’ai fait une fixation sur l’achat de cette maison. Par la suite, le Seigneur m’a montré que ce n’était pas la maison qui faisait la famille unie. D’autres voudraient à tout prix changer de travail ou réaliser une vente. Notre image du bonheur prend parfois une forme mythique. Et bien, Dieu renverse tous les mythes, décroche tous les rêves en carton pâte. Et, à la place, Il nous offre un bonheur d’adulte, large et épanouissant. Pour nous préparer au bonheur, le Seigneur fait en nous une oeuvre de transformation. Cette oeuvre s’opère sur différents plans. Par exemple, je citerai tout simplement la manière d’aimer mon mari. Le Seigneur m’a fait évoluer dans cet amour vers plus de respect, vers une plus grande capacité de différer mes attentes. De même, à mon travail, j’ai appris la patience et j’en ai été récompensée. Avec mes enfants, j’ai pris conscience que j’avais tendance à les surprotéger. Aujourd’hui, je trouve la paix de pouvoir les confier à Dieu. Dans le cas où c’est nous qui décidons de notre bonheur, nos mains s’agrippent aux choses et aux gens qui sont censés nous donner du bonheur. Mais lorsque c’est Dieu qui s’occupe de notre bonheur, on peut ouvrir les mains, les tendre. Nous sommes délivrés de la peur de perdre. Dieu est un psychothérapeute parfait. Je puis reconnaître ma fragilité et mon besoin en Lui.
Il y a une joie parfaite à s’approcher de Jésus. C’est en s’approchant de Lui qu’on peut commencer à Lui ressembler. Fréquenter Jésus, c’est fréquenter l’amour infini, la miséricorde infinie. Il y a eu, à travers les siècles et dans l’église, des représentations de Dieu qui ne m’inspiraient ni joie ni bonheur. Tantôt on invoquait la souffrance méritoire (gagner son paradis), tantôt on évoquait plutôt l’idée du devoir avant tout : volonté, résignation, refoulement. J’ai connu aussi le dieu Père Noël, qui règle les problèmes instantanément. Aujourd’hui, je puis dire que Dieu est amour et qu’être chrétien, c’est aller vers un plus grand épanouissement, un plus grand bonheur.
Christiane Callu Saclay (91)