EDITO
Semence
Ne sommes-nous pas assourdis par le vacarme actuel ? Échos de guerres et de massacres, menaces de bouleversement climatique, égarements porteurs d’angoisse et de violence. Certains se réfugient dans des idéologies apparemment sécurisantes, mais destructrices. Dans ce tohu-bohu, on a besoin de veilleurs, on a besoin de sentinelles. Alors, il est bon d’entendre proclamer, avec « Laudate Deum », qu’il nous faut protéger l’habitabilité de notre demeure terrestre ou encore entendre une voix qui appelle à la paix et à l’hospitalité face à la Méditerranée.
Cependant, cette recension nous permet de découvrir qu’il ne faut pas s’arrêter à l’immédiat. Non seulement en Christ ressuscité, nous pouvons regarder vers le futur dans l’espérance, mais nous pouvons également percevoir un avenir qui se construit dans un temps long. Ainsi, nous découvrons ici comment la communauté de Taizé a grandi depuis la fin de la dernière guerre à partir de la vision de frère Roger. Répondant aux aspirations spirituelles en terme de contemplation et de fraternisation, Taizé est devenu, en quelques décennies, « un village monde ». Pendant la même période, le « groupe des Dombes » a grandi et prospéré sur un autre registre, celui de la recherche œcuménique. La vision œcuménique elle-même se répand.
Si le goût et le sens de l’Évangile traversent le temps, en connaissant un renouvellement à travers réveils et réformes, il s’est aussi épuisé dans de pesantes institutions hiérarchiques. La sève a néanmoins pu se manifester au concile Vatican II et aujourd’hui, après un accès de rigidité, le mouvement reprend en profondeur à travers le synode suscité par le pape François. On sait l’écart croissant entre des mentalités en changement et des Églises routinières. Cependant Témoins a pu rendre compte du mouvement d’innovation qui s’est développé dans les récentes décennies en particulier dans la forme d’une Église émergente. Aujourd’hui, on aperçoit dans ce synode de l’Église catholique la manière dont elle pourrait se transformer à travers une culture de dialogue. Et puis, comme on le sait, il y a des visions pionnières, parfois plus ou moins rejetées dans l’immédiat. Ce fut le cas durant la vie de Pierre Teilhard de Chardin. Dans un temps long, elle est devenue un éclairage reconnu et indispensable.
Il y a donc des semences qui croissent avec le temps. Nous pouvons écouter ici la parole de Jésus dans l’Évangile de Marc : « Il en est du Royaume de Dieu comme quand un homme jette de la semence en terre ; qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe sans qu’il sache comment. La terre produit d’elle-même l’herbe, puis l’épi, puis le grain tout formé dans l’épi… » (Marc 4.28-29). Avec nous et en nous, L’Esprit est à l’œuvre. Ensemble, nous sommes appelés à discerner « les signes des temps ».
La rédaction
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Panorama de presse – Hiver 2024
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Taizé, village du monde
« Taizé, village monde », c’est le titre d’un film documentaire récent sorti...
Le Groupe des Dombes publie un nouvel ouvrage aux éditions du Cerf
« De toutes les nations… ». Pour la catholicité des Églises ». Or le Groupe...
Rencontre entre deux hommes d’église en commune ouverture
Samuel Amedro et Jean-Paul Vesco Suscité par l’éditrice des éditions Labor et...
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« Synode… une révolution en marche… lente ? ». Lorsque nous cherchons à nous...
Le synode vu par Christoph Theobald
L’avancée d’une culture du dialogue Christoph Theobald, théologien jésuite, a...
Un point de vue de la sociologue Danièle Hervieu-Léger
« François, l’utopie d’une Église universelle au risque d’un schisme ». Dans...
Le discours du pape François face à la mer Méditerranée en hommage aux migrants
Face à la mer Méditerranée et en présence de personnalités civiles et...
Laudate Deum. Louez Dieu.
Adresse à toutes les personnes de bonne volonté sur la crise climatique...
L’E-église, faire communauté sur le Web
Depuis le début du siècle, particulièrement dans les pays anglophones, des...
En Suisse, une rencontre organisée par les Églises réformées en vue d’un dialogue avec les spiritualités alternatives
Un théologien Fritz Lienhard a publié récemment un livre : « L’avenir des...
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EDITO
Appelés à voir en avant
Dans ce monde en plein bouleversement, nous sommes saisis par les cris des victimes d’une fureur guerrière, inquiets face à l’ampleur des dégâts que l’humanité a provoqué dans les équilibres naturels, déconcertés par un manque croissant de repères. En d’autres temps, bien d’autre maux ont affligé l’humanité. Et c‘est pourquoi les visions d’espérance qui sont apparues alors, continuent à nous éclairer aujourd’hui.
Ainsi le message biblique s’adresse à nous aujourd’hui avec une particulière pertinence. Nous sommes appelés à prendre conscience du rapport entre nos actes et leurs effets et à écouter l’inspiration divine pour changer nos comportements et entrer dans une dynamique d’espérance. Appelés à regarder autrement, à regarder en avant.
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« Faire communauté » : Le numérique dans tout cela ?
Les propos qui suivent sont ceux d’un sceptique, un béotien au regard de l’outil informatique. Tout sauf un habitué de la toile. J’ai fait cette découverte à l’occasion de la « crise » du centre pastoral (catholique) saint Merry à Paris. Je suis aujourd’hui convaincu que le numérique doit avoir toute sa place dans la vie, la spiritualité et l’engagement d’une communauté. Non pour remplacer la rencontre physique bien sûr, mais pour enrichir nos modes de communication, de communion, aujourd’hui. Et en respectant tout à fait ceux qui ne « s’y retrouvent pas ».
Cela commença plutôt mal : c’est par un email sec, impersonnel et autoritaire envoyé par l’archevêque… (le numérique permet aussi d’éviter la rencontre personnelle pourtant indispensable)… que la communauté de saint Merry apprit sa dissolution brutale, sa disparition, sans le moindre contact préalable, son interdiction de célébrer la messe dans cette église. Elle y était présente depuis plus de 45 ans, suite à la mission qui lui avait été confiée par l’archevêque de l’époque (1975) pour « ouvrir des chemins nouveaux pour l’Église de Paris ».
Sans local, comment se retrouver ? Il fallait utiliser un autre médium pour la rencontre. Un site très riche existait déjà qui fit l’objet d’une tentative d’appropriation par l’autorité épiscopale, qui semblait y voir un outil efficace ! Depuis mars 2021, chaque dimanche, un partage de la parole de Dieu a lieu par zoom, rassemblant plus de 100 personnes de toute la France, ainsi que des débats, des assemblées générales, des travaux de multiples groupes d’action ou de réflexion. Le numérique occupa une place centrale dans la survie de la communauté.
Religion, utopie, mémoire
A partir de 1999, ayant formé une petite équipe de recherche à Témoins, nous nous sommes réunis pour analyser la démarche de notre association comme mouvement de foi et espace de réflexion. Constatant le déphasage des institutions, nous nous donnions pour but de le mettre en évidence et, en regard, de repérer et de présenter les initiatives innovantes. De lecture en lecture, notre perspective était internationale et interconfessionnelle. C’est peu dire que parmi les livres que nous lisions, l’un d’entre eux a émergé : « Le pèlerin et le converti (1) ». Dans cette « religion en mouvement », nous pouvions nous reconnaître et mieux envisager les voies de changement. Cependant, quand on relit ce livre aujourd’hui, il a gardé toute sa pertinence dans le dévoilement des ressorts des comportements. L’auteur, Danièle Hervieu-Léger, a ensuite accepté de répondre à une interview pour Témoins à propos de « l’autonomie croyante » (2). Cet article a été une source d’inspiration et de référence. Dans la poursuite du site, nous avons continué à fréquenter la pensée sociologique de Danièle Hervieu-Léger (3).
La sociologie du mysticisme
Selon Mike Sosteric
Des expériences spirituelles et religieuses, des expériences mystiques adviennent plus que l’on imagine. Cependant, aujourd’hui, ce phénomène est mis en valeur par de nombreux chercheurs. Ainsi, en Angleterre, dans la second moitié du XXè siècle, un biologiste Alister Hardy a créé un centre de recherche où il a entrepris une collecte de récits d’expériences en réponse à la question : « Vous est-il arrivé d’avoir conscience d’une présence ou d’une puissance (ou influencée par elle), que vous l’appeliez Dieu ou non et qui est différente de votre perception habituelle ? ». Dans son livre : « Something there » (1), David Hay rapporte certaines expériences spirituelles recensées par Alister Hardy, et plus généralement met en évidence une présence de la dimension spirituelle, particulièrement chez les enfants ». Dans son article sur la sociologie du mysticisme (The sociology of mysticism) (2), Mike Sosteric, professeur de sociologie à l’université Athabasca (Canada) met en valeur l’étendue des recherches entreprises dans le champ de l’expérience religieuse en rappelant l’œuvre pionnière de William James. De fait, ces expériences ne sont pas phénomène marginal. Elles sont présentes et motrices chez les fondateurs de grandes religions et abondent dans le vécu religieux. Si certains sociologues reconnaissent le courant expérientiel, Mike Sosteric estime que la sociologie des religions n’accorde pas assez d’importance à ce phénomène. A une époque où « la religion organisée », la religion institutionnalisée est en perte de vitesse dans certains pays, la question de l’expérience spirituelle, de son extension, de sa reconnaissance, est une question cruciale. L’article de Mike Sosteric est particulièrement éclairant.
La théologie chrétienne après la chrétienté : engager la pensée de Douglas John Hall
La théologie chrétienne après la chrétienté : engager la pensée de Douglas John Hall, rassemble des penseurs contemporains dans le but de saisir et construire sur l’œuvre de Douglas John Hall — et celui de relever son défi de revendiquer une théologie contextuelle et décolonisatrice de la croix comme moyen de parler aux réalités de la vie et de la foi aujourd’hui. En mettant l’accent sur les questions contemporaines, cette collection éditée analyse de manière critique et déconstruit le triomphalisme colonial séculaire de la théologie chrétienne et de l’Église en Occident. Ce livre cherche à encadrer les crises actuelles de manière à honorer une theologia crucis profondément enracinée qui ne colonise pas « l’autre ». Il explore les possibilités constructives de décolonisation de la théologie chrétienne à la fin de la chrétienté.
INTRODUCTION
Christian Theology After Christendom (la théologie chrétienne après la chrétienté), sortie en mars 2021, est le format imprimé d’une conférence qui s’est tenue à l’Université McGill, à Montréal, du 1er au 3 novembre 2019. On aurait pu aussi bien lui donner comme titre, la théologie chrétienne en postchrétienté, car c’est bien là que l’on se trouve aujourd’hui. Le sous-titre est important : Engaging the Thought of Douglas John Hall (engager ou saisir la pensée de Douglas John Hall). Hall est professeur émérite à l’Université McGill où il enseigne depuis 1975. Il est l’auteur de plus de vingt livres dont en voici une sélection :
- Lighten Our Darkness: Toward an Indigenous Theology of the Cross (1976)
- The Stewardship of Life in the Kingdom of Death (1985)
- The End of Christendom and the Future of Christianity (1996)
- The Cross in our Context (2003)
- Waiting for the Gospel: An Appeal to the Dispirited Remnants of Protestant “Establishment” ( 2012)
Un seul est traduit en français :
- Être image de Dieu (1998, aux Éditions du Cerf en collaboration avec Bellarmin).
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Rita Famos, première femme à la tête de l’Église réformée suisse
Réformés ch nous présente la première femme présidente de l’Eglise réformée suisse qui rassemble des églises cantonales francophones et germanophones. Elle-même originaire de Zurich, elle encourage la diversité des talents et elle est attachée à un fonctionnement...
Comment des femmes pionnières sont devenus pasteures en Suisse.
Cette entrée de femmes dans le pastorat des églises protestantes de Genève et de Vaud est relatée par Lauriane Savoy dans un livre : « Pionnières ». « En un siècle, depuis les année 1920, les églises protestantes réformées sont passés du monopole masculin sur le...
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Pionnières
“L’avenir de l’homme est la femme. Elle est la couleur de son âme”.
Louis Aragon
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Les A.C.T. Un combat pour la vie
Je ne connaissais pas les A.C.T. (Appartements de Coordination Thérapeutique) et pourtant, ils méritent d’être connus comme en atteste ce documentaire ! Le film privilégie les témoignages : pas de voix off, pas d’images d’archive, essentiellement des femmes et des hommes – membres de l’équipe, responsables de l’association Initiatives ou résidents – qui parlent de leur expérience. Un bouquet de témoignages, filmé de façon sobre mais professionnelle, qui illustre de manière évidente la pertinence de tels établissements.
Le film présente d’abord le concept et le fonctionnement des A.C.T. qui permettent l’accueil de personnes en situation de précarité et atteintes de maladies chroniques, avec une équipe pluridisciplinaire, pour un accompagnement médico-psycho-social, sans oublier le personnel du service technique, qui fait partie intégrante du projet, en lien avec l’équipe pluridisciplinaire. Comme le dit l’un d’entre eux : « on ne fait pas que de la technique » ! Tout cela est joliment illustré, vers la fin du film, par un kaléidoscope où différents professionnels et responsables de l’association se présentent et apparaissent simultanément à l’écran.
Une action pour l’autonomie alimentaire dans une ville africaine : Bangui
Rodolphe Gozegba est venu en France pour écrire et soutenir une thèse de doctorat en théologie sur : « L’Espérance et le Dieu crucifié : la réception de l’œuvre de Jürgen Moltmann dans la théologie francophone » (1). Cette recherche sur la pensée de Moltmann inspire une œuvre à long terme, une action sociale et écologique en Afrique !2). Ainsi, Rodolphe Gozegba est rentré dans son pays : la Centre Afrique, immédiatement après la soutenance de sa thèse le 10 décembre 2020 . Et, avec l’association A9, il s’est engagé dans une action pour l’autonomie alimentaire de Bangui. Il écrit :
Face à l’insécurité alimentaire, le jardin potager familial est une solution. Je souhaite que chaque famille puisse avoir son propre jardin qui lui permettrait de se nourrir mieux, de se créer éventuellement quelques revenus, tout en contribuant activement à l’acquisition de l’autonomie alimentaire du pays.
Une nouvelle société en gestation
Selon Jean Viard
Pendant des mois, la France a vécu sous le choc. Elle a amorti une vague de peur. Elle s’est recroquevillée pour faire face à la pandémie. Aujourd’hui, la crise sanitaire est toujours là. Mais l’emprise paraît se relâcher. Du moins peut-on l’envisager. Dans l’impact des confinements successifs et des restrictions imposées, on peut se demander si toute évolution sociale a été suspendue, si la société s’est gelée en même temps que de nombreuses activités. Et si, malgré tout, ce grand choc avait été le moteur d’un changement de mentalité, et même un accélérateur de transformations profondes ?
Cette question peut paraître prématurée, mais elle est essentielle. Si on se remet en mouvement, il faut bien envisager et même imaginer un horizon.
La légende du Blue Jean Denim
92,5 millions, c’est le nombre de jeans vendus en France en 2019, autant dire que le Blue Jean est incontournable. Le pantalon de charpentier américain a parcouru du chemin depuis la toile « sergé de Nîmes » médiévale aux couleurs bleu indigo, en passant par Gênes puis la Californie.
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Regard sur les dix années d’exercice de la papauté par le pape François
On commémore actuellement l’arrivée, il y a dix ans, du pape François, élu par un conclave ; pour beaucoup une heureuse surprise, car son attitude rompait avec le conservatisme des deux papes précédents, ravivait l’espérance née au concile Vatican II. Mais, sur le...
l’apport de la culture numérique à un parcours de foi en marge des cadres institutionnels
H G nous rapporte ici son parcours de foi. Depuis sa tendre enfance, elle a eu « la conscience et l’expérience d’une relation intime et personnelle avec Dieu… Ma foi a grandi et s’est développée au sein de communautés ecclésiales porteuses de croyances extrêmement puissantes, pour certaines très positives, pour d’autres, vecteurs d’exclusion, de culpabilité et de recherche permanente d’une forme de performance spirituelle».
Christ est au fond de moi plus profond que moi
Christ est au fond de moi plus profond que moi
Je suis habité de Dieu. Il n’est pas qu’une présence extérieure à moi en laquelle je crois. Il est la Vie créatrice qui précède toutes vies et qui vit en moi. Je le crois, je le conçois, je le perçois. Il est l’Être dont l’être est partagé et répandu par l’Esprit sur toute chair et tout œuvre de la Création terrestre et cosmique.
Ma foi est-elle mystique ? Oui, en ce sens que je crois au mystère du Christ dont la vie m’émerveille et me porte. Mais ma foi/ma vie est aussi d’ordre moral et engagé dans ce monde.
L’incarnation est le lien entre la spiritualité transcendante du Christ par laquelle je suis en communion — parfois en union — avec le Dieu vivant et vibrant en moi, et mon engagement d’homme impliqué à ma manière et dans mon contexte — donc à l’intérieur des limites qui s’imposent à moi — à la gouvernance culturelle, sociale et politique du monde. Par gouvernance, j’entends que chaque parole et geste de chaque être humain contribue à et influence d’une façon ou d’une autre notre existence commune dans ce monde.
Tout est grâce, tout est gain
Aujourd’hui, je voudrais partager avec vous un texte qui m’a beaucoup parlé.
Il est de Henri Boulad, un prêtre melkite égyptien, et théologien. Je cite un extrait de son livre “La foi et le sens”, publié en 2014.
Il s’agit d’un passage intitulé «tout est grâce, tout est gain, il n’y a rien à regretter », qui fait écho pour moi, à un autre écrit d’un pasteur américain Merlin Carothers, sur la Louange, louange en toutes occasions et pour tout, y compris pour l’échec et l’épreuve. De la prison à la louange, de Merlin Carothers. L’échec, source de progrès.
« Tout est grâce, tout est gain. Nous devrions graver ces mots dans notre cœur, et sur les murs de notre chambre. Ils expriment le fond et l’axe de toute vie spirituelle.
Lire la Bible au quotidien
Dans le cadre d’une émission mensuelle proposée par le media RCF (Radio Chrétienne Francophone) de notre ville de Nevers, il m’a été proposé de dire ma pratique de lecture de la Bible.[1]
Avec grand plaisir, en réponse aux trois questions posées à chaque invité, j’ai partagé ma relation avec cette Parole de laquelle je m’approche quasi quotidiennement depuis bientôt 50 ans.
Du sens à la vie des mots
Qui reçoit un texte, limpide ou pas, le saisit, clairement ou pas. Si c’est une lettre il s’y ajoute de l’indéfinissable, une chaleur ou une non chaleur intime, selon qu’elle émane d’une administration ou d’une personne amie. Le sens qui s’en dégage donne une information, utile ou pas, une compréhension, nouvelle ou pas, un plaisir, neuf ou retrouvé. Les mots frappent la tête ou non, frappent ou non le cœur.
Durant des années j’ai lu et entendu les écrits de Paul avec le respect dû aux textes inspirés et une totale adhésion à leurs contenus théologiques. Les deux ou trois conseils qu’il donne aux églises sur la « gestion » des femmes atténuaient malgré moi la puissance de son message évangélique.
Or voici quelques semaines une évidence m’est apparue fortement : cet homme-là, quand il rédige ses épitres, sait ce dont il parle. Et pour cause : sa source d’information est le Ressuscité Lui-même !
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« Faire communauté » : Le numérique dans tout cela ?
Les propos qui suivent sont ceux d’un sceptique, un béotien au regard de l’outil informatique. Tout sauf un habitué de la toile. J’ai fait cette découverte à l’occasion de la « crise » du centre pastoral (catholique) saint Merry à Paris. Je suis aujourd’hui convaincu que le numérique doit avoir toute sa place dans la vie, la spiritualité et l’engagement d’une communauté. Non pour remplacer la rencontre physique bien sûr, mais pour enrichir nos modes de communication, de communion, aujourd’hui. Et en respectant tout à fait ceux qui ne « s’y retrouvent pas ».
Cela commença plutôt mal : c’est par un email sec, impersonnel et autoritaire envoyé par l’archevêque… (le numérique permet aussi d’éviter la rencontre personnelle pourtant indispensable)… que la communauté de saint Merry apprit sa dissolution brutale, sa disparition, sans le moindre contact préalable, son interdiction de célébrer la messe dans cette église. Elle y était présente depuis plus de 45 ans, suite à la mission qui lui avait été confiée par l’archevêque de l’époque (1975) pour « ouvrir des chemins nouveaux pour l’Église de Paris ».
Sans local, comment se retrouver ? Il fallait utiliser un autre médium pour la rencontre. Un site très riche existait déjà qui fit l’objet d’une tentative d’appropriation par l’autorité épiscopale, qui semblait y voir un outil efficace ! Depuis mars 2021, chaque dimanche, un partage de la parole de Dieu a lieu par zoom, rassemblant plus de 100 personnes de toute la France, ainsi que des débats, des assemblées générales, des travaux de multiples groupes d’action ou de réflexion. Le numérique occupa une place centrale dans la survie de la communauté.
Religion, utopie, mémoire
A partir de 1999, ayant formé une petite équipe de recherche à Témoins, nous nous sommes réunis pour analyser la démarche de notre association comme mouvement de foi et espace de réflexion. Constatant le déphasage des institutions, nous nous donnions pour but de le mettre en évidence et, en regard, de repérer et de présenter les initiatives innovantes. De lecture en lecture, notre perspective était internationale et interconfessionnelle. C’est peu dire que parmi les livres que nous lisions, l’un d’entre eux a émergé : « Le pèlerin et le converti (1) ». Dans cette « religion en mouvement », nous pouvions nous reconnaître et mieux envisager les voies de changement. Cependant, quand on relit ce livre aujourd’hui, il a gardé toute sa pertinence dans le dévoilement des ressorts des comportements. L’auteur, Danièle Hervieu-Léger, a ensuite accepté de répondre à une interview pour Témoins à propos de « l’autonomie croyante » (2). Cet article a été une source d’inspiration et de référence. Dans la poursuite du site, nous avons continué à fréquenter la pensée sociologique de Danièle Hervieu-Léger (3).
La sociologie du mysticisme
Selon Mike Sosteric
Des expériences spirituelles et religieuses, des expériences mystiques adviennent plus que l’on imagine. Cependant, aujourd’hui, ce phénomène est mis en valeur par de nombreux chercheurs. Ainsi, en Angleterre, dans la second moitié du XXè siècle, un biologiste Alister Hardy a créé un centre de recherche où il a entrepris une collecte de récits d’expériences en réponse à la question : « Vous est-il arrivé d’avoir conscience d’une présence ou d’une puissance (ou influencée par elle), que vous l’appeliez Dieu ou non et qui est différente de votre perception habituelle ? ». Dans son livre : « Something there » (1), David Hay rapporte certaines expériences spirituelles recensées par Alister Hardy, et plus généralement met en évidence une présence de la dimension spirituelle, particulièrement chez les enfants ». Dans son article sur la sociologie du mysticisme (The sociology of mysticism) (2), Mike Sosteric, professeur de sociologie à l’université Athabasca (Canada) met en valeur l’étendue des recherches entreprises dans le champ de l’expérience religieuse en rappelant l’œuvre pionnière de William James. De fait, ces expériences ne sont pas phénomène marginal. Elles sont présentes et motrices chez les fondateurs de grandes religions et abondent dans le vécu religieux. Si certains sociologues reconnaissent le courant expérientiel, Mike Sosteric estime que la sociologie des religions n’accorde pas assez d’importance à ce phénomène. A une époque où « la religion organisée », la religion institutionnalisée est en perte de vitesse dans certains pays, la question de l’expérience spirituelle, de son extension, de sa reconnaissance, est une question cruciale. L’article de Mike Sosteric est particulièrement éclairant.
La théologie chrétienne après la chrétienté : engager la pensée de Douglas John Hall
La théologie chrétienne après la chrétienté : engager la pensée de Douglas John Hall, rassemble des penseurs contemporains dans le but de saisir et construire sur l’œuvre de Douglas John Hall — et celui de relever son défi de revendiquer une théologie contextuelle et décolonisatrice de la croix comme moyen de parler aux réalités de la vie et de la foi aujourd’hui. En mettant l’accent sur les questions contemporaines, cette collection éditée analyse de manière critique et déconstruit le triomphalisme colonial séculaire de la théologie chrétienne et de l’Église en Occident. Ce livre cherche à encadrer les crises actuelles de manière à honorer une theologia crucis profondément enracinée qui ne colonise pas « l’autre ». Il explore les possibilités constructives de décolonisation de la théologie chrétienne à la fin de la chrétienté.
INTRODUCTION
Christian Theology After Christendom (la théologie chrétienne après la chrétienté), sortie en mars 2021, est le format imprimé d’une conférence qui s’est tenue à l’Université McGill, à Montréal, du 1er au 3 novembre 2019. On aurait pu aussi bien lui donner comme titre, la théologie chrétienne en postchrétienté, car c’est bien là que l’on se trouve aujourd’hui. Le sous-titre est important : Engaging the Thought of Douglas John Hall (engager ou saisir la pensée de Douglas John Hall). Hall est professeur émérite à l’Université McGill où il enseigne depuis 1975. Il est l’auteur de plus de vingt livres dont en voici une sélection :
- Lighten Our Darkness: Toward an Indigenous Theology of the Cross (1976)
- The Stewardship of Life in the Kingdom of Death (1985)
- The End of Christendom and the Future of Christianity (1996)
- The Cross in our Context (2003)
- Waiting for the Gospel: An Appeal to the Dispirited Remnants of Protestant “Establishment” ( 2012)
Un seul est traduit en français :
- Être image de Dieu (1998, aux Éditions du Cerf en collaboration avec Bellarmin).
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Les A.C.T. Un combat pour la vie
Je ne connaissais pas les A.C.T. (Appartements de Coordination Thérapeutique) et pourtant, ils méritent d’être connus comme en atteste ce documentaire ! Le film privilégie les témoignages : pas de voix off, pas d’images d’archive, essentiellement des femmes et des hommes – membres de l’équipe, responsables de l’association Initiatives ou résidents – qui parlent de leur expérience. Un bouquet de témoignages, filmé de façon sobre mais professionnelle, qui illustre de manière évidente la pertinence de tels établissements.
Le film présente d’abord le concept et le fonctionnement des A.C.T. qui permettent l’accueil de personnes en situation de précarité et atteintes de maladies chroniques, avec une équipe pluridisciplinaire, pour un accompagnement médico-psycho-social, sans oublier le personnel du service technique, qui fait partie intégrante du projet, en lien avec l’équipe pluridisciplinaire. Comme le dit l’un d’entre eux : « on ne fait pas que de la technique » ! Tout cela est joliment illustré, vers la fin du film, par un kaléidoscope où différents professionnels et responsables de l’association se présentent et apparaissent simultanément à l’écran.
Une action pour l’autonomie alimentaire dans une ville africaine : Bangui
Rodolphe Gozegba est venu en France pour écrire et soutenir une thèse de doctorat en théologie sur : « L’Espérance et le Dieu crucifié : la réception de l’œuvre de Jürgen Moltmann dans la théologie francophone » (1). Cette recherche sur la pensée de Moltmann inspire une œuvre à long terme, une action sociale et écologique en Afrique !2). Ainsi, Rodolphe Gozegba est rentré dans son pays : la Centre Afrique, immédiatement après la soutenance de sa thèse le 10 décembre 2020 . Et, avec l’association A9, il s’est engagé dans une action pour l’autonomie alimentaire de Bangui. Il écrit :
Face à l’insécurité alimentaire, le jardin potager familial est une solution. Je souhaite que chaque famille puisse avoir son propre jardin qui lui permettrait de se nourrir mieux, de se créer éventuellement quelques revenus, tout en contribuant activement à l’acquisition de l’autonomie alimentaire du pays.
Une nouvelle société en gestation
Selon Jean Viard
Pendant des mois, la France a vécu sous le choc. Elle a amorti une vague de peur. Elle s’est recroquevillée pour faire face à la pandémie. Aujourd’hui, la crise sanitaire est toujours là. Mais l’emprise paraît se relâcher. Du moins peut-on l’envisager. Dans l’impact des confinements successifs et des restrictions imposées, on peut se demander si toute évolution sociale a été suspendue, si la société s’est gelée en même temps que de nombreuses activités. Et si, malgré tout, ce grand choc avait été le moteur d’un changement de mentalité, et même un accélérateur de transformations profondes ?
Cette question peut paraître prématurée, mais elle est essentielle. Si on se remet en mouvement, il faut bien envisager et même imaginer un horizon.
La légende du Blue Jean Denim
92,5 millions, c’est le nombre de jeans vendus en France en 2019, autant dire que le Blue Jean est incontournable. Le pantalon de charpentier américain a parcouru du chemin depuis la toile « sergé de Nîmes » médiévale aux couleurs bleu indigo, en passant par Gênes puis la Californie.
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Christ est au fond de moi plus profond que moi
Christ est au fond de moi plus profond que moi
Je suis habité de Dieu. Il n’est pas qu’une présence extérieure à moi en laquelle je crois. Il est la Vie créatrice qui précède toutes vies et qui vit en moi. Je le crois, je le conçois, je le perçois. Il est l’Être dont l’être est partagé et répandu par l’Esprit sur toute chair et tout œuvre de la Création terrestre et cosmique.
Ma foi est-elle mystique ? Oui, en ce sens que je crois au mystère du Christ dont la vie m’émerveille et me porte. Mais ma foi/ma vie est aussi d’ordre moral et engagé dans ce monde.
L’incarnation est le lien entre la spiritualité transcendante du Christ par laquelle je suis en communion — parfois en union — avec le Dieu vivant et vibrant en moi, et mon engagement d’homme impliqué à ma manière et dans mon contexte — donc à l’intérieur des limites qui s’imposent à moi — à la gouvernance culturelle, sociale et politique du monde. Par gouvernance, j’entends que chaque parole et geste de chaque être humain contribue à et influence d’une façon ou d’une autre notre existence commune dans ce monde.
Tout est grâce, tout est gain
Aujourd’hui, je voudrais partager avec vous un texte qui m’a beaucoup parlé.
Il est de Henri Boulad, un prêtre melkite égyptien, et théologien. Je cite un extrait de son livre “La foi et le sens”, publié en 2014.
Il s’agit d’un passage intitulé «tout est grâce, tout est gain, il n’y a rien à regretter », qui fait écho pour moi, à un autre écrit d’un pasteur américain Merlin Carothers, sur la Louange, louange en toutes occasions et pour tout, y compris pour l’échec et l’épreuve. De la prison à la louange, de Merlin Carothers. L’échec, source de progrès.
« Tout est grâce, tout est gain. Nous devrions graver ces mots dans notre cœur, et sur les murs de notre chambre. Ils expriment le fond et l’axe de toute vie spirituelle.
Lire la Bible au quotidien
Dans le cadre d’une émission mensuelle proposée par le media RCF (Radio Chrétienne Francophone) de notre ville de Nevers, il m’a été proposé de dire ma pratique de lecture de la Bible.[1]
Avec grand plaisir, en réponse aux trois questions posées à chaque invité, j’ai partagé ma relation avec cette Parole de laquelle je m’approche quasi quotidiennement depuis bientôt 50 ans.
Du sens à la vie des mots
Qui reçoit un texte, limpide ou pas, le saisit, clairement ou pas. Si c’est une lettre il s’y ajoute de l’indéfinissable, une chaleur ou une non chaleur intime, selon qu’elle émane d’une administration ou d’une personne amie. Le sens qui s’en dégage donne une information, utile ou pas, une compréhension, nouvelle ou pas, un plaisir, neuf ou retrouvé. Les mots frappent la tête ou non, frappent ou non le cœur.
Durant des années j’ai lu et entendu les écrits de Paul avec le respect dû aux textes inspirés et une totale adhésion à leurs contenus théologiques. Les deux ou trois conseils qu’il donne aux églises sur la « gestion » des femmes atténuaient malgré moi la puissance de son message évangélique.
Or voici quelques semaines une évidence m’est apparue fortement : cet homme-là, quand il rédige ses épitres, sait ce dont il parle. Et pour cause : sa source d’information est le Ressuscité Lui-même !
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Un dialogue théologique pour l’unité des chrétiens
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Pionnières
“L’avenir de l’homme est la femme. Elle est la couleur de son âme”.
Louis Aragon
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l’apport de la culture numérique à un parcours de foi en marge des cadres institutionnels
H G nous rapporte ici son parcours de foi. Depuis sa tendre enfance, elle a eu « la conscience et l’expérience d’une relation intime et personnelle avec Dieu… Ma foi a grandi et s’est développée au sein de communautés ecclésiales porteuses de croyances extrêmement puissantes, pour certaines très positives, pour d’autres, vecteurs d’exclusion, de culpabilité et de recherche permanente d’une forme de performance spirituelle».
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Une action associative pour l’agriculture urbaine et la compréhension interreligieuse en Centre-Afrique
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Une action associative pour l’agriculture urbaine et la compréhension interreligieuse en Centre-Afrique
De retour en Centre-Afrique après un doctorat autour de la théologie de l’espérance de Jürgen Moltmann, Rodolphe Gozegba anime l’association A9.
Dans un pays vulnérable confronté au défi de la pauvreté, du dérèglement climatique, des conflits politico-religieux, A9 entreprend une action pacifiante selon deux axes particulièrement innovants : le développement d’une agriculture urbaine visant à l’autonomie alimentaire sous forme de jardins potagers dans une grande ville africaine, et la mise en œuvre d’une formation en vue de la compréhension interreligieuse et interculturelle en partenariat avec l’université de Bangui.
Les bienfaits et les fruits d’une spiritualité plus ouverte et inclusive des pratiques traditionnelles
Suite à l’intérêt qu’a suscité au cours de l’été l’article de Pierre LeBel sur la théologie autochtone au Canada et les déplacements qu’elle propose, Témoins a décidé d’offrir un webinaire sur ce thème avec Pierre LeBel et ses deux invités.
La chrétienté ayant participé à la colonisation des territoires et des peuples dans les Amériques, l’Afrique, en Asie et en Océanie, il s’ensuit que la postchrétienté participe à la décolonisation des territoires et des peuples autochtones au Canada et ailleurs dans le monde. Que nous proposent les théologiens et les croyants autochtones afin que la foi chrétienne soit véritablement libératrice ? Notre webinaire portera sur le Québec afin de voir comment ses enjeux se réalisent sur le terrain.
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