EDITO

Appelés à voir en avant

Dans ce monde en plein bouleversement, nous sommes saisis par les cris des victimes d’une fureur guerrière, inquiets face à l’ampleur des dégâts que l’humanité a provoqués dans les équilibres naturels, déconcertés par un manque croissant de repères. En d’autres temps, bien d’autre maux ont affligé l’humanité. Et c‘est pourquoi les visions d’espérance qui sont apparues alors, continuent à nous éclairer aujourd’hui.

Ainsi le message biblique s’adresse à nous aujourd’hui avec une particulière pertinence. Nous sommes appelés à prendre conscience du rapport entre nos actes et leurs effets et à écouter l’inspiration divine pour changer nos comportements et entrer dans une dynamique d’espérance. Appelés à regarder autrement, à regarder en avant.

Regarder autrement, c’est aussi ne pas être fascinés par le mal, mais reconnaitre l’œuvre incessante de création et de libération de notre Dieu, communion d’amour et puissance de vie. L’humanité est appelée à participer à cette œuvre. Cet appel s’adresse tout particulièrement aux chrétiens dans la foi en Christ mort et ressuscité, en Christ libérateur et en l’inspiration de l’Esprit.

Aujourd’hui, dans la prise de conscience écologique comme dans la globalisation du monde, notre horizon s’élargit. Nous ne sommes pas seulement citoyens des cieux, nous sommes aussi citoyens de la terre. Dans une récente rencontre de Témoins, nous avons évoqué une nouvelle devise : « Pour une expression citoyenne de la foi. ».

La vie de Pascal Colin, fondateur de Témoins, mais aussi acteur social et élu local, est marquée, entre autres, par un engagement citoyen. Rédacteur de « l’édito » de Témoins pendant des années, il reprend aujourd’hui une participation que nous accueillons avec reconnaissance. Et il nous fait part d’évènements citoyens dans le regard d’« un ailleurs qui nous dépasse ».

De même, dans un monde où nous sommes de plus en plus reliés et ou l’ancien vocable militant « citoyen du monde » peut à nouveau être entendu, on mesure les désastres engendrés par la peur de l’autre, l’égoïsme des privilégiés et la volonté de puissance de pouvoirs guerriers. Il est important que Guy Aurenche, bien au fait des ces réalités à travers les responsabilités associatives qu’il a exercées, vienne nous rappeler l’importance du respect et de l’accueil de l’étranger. C’est un thème éminemment biblique. A l’heure où des populations souffrent de la violence des armes, à l’instar d’une militance pour la paix, l’accueil de l’étranger est une exigence pour les hommes de bonne volonté.

Dans un monde en mutation, et disent certains, en métamorphose, on ne peut demeurer immobile. Or, en regard, on constate l’intensité des replis identitaires ou la puissance des immobilismes. Dans ce contexte, nous sommes appelés plus que jamais à l’innovation. Cette innovation est nécessaire dans tous les domaines. Elle est indispensable dans des Églises souvent engoncées dans leurs traditions et en complet déphasage par rapport à la société et à la culture ambiante. C’est pourquoi, dès sa création, Témoins s’est engagée dans une recherche sur l’évolution culturelle et une promotion de l’innovation par la recherche et par la diffusion de l’information. Nous avons fait connaitre les avancées de l’Église émergente.

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Pascal Colin, initiateur de Témoins, partage son expérience et sa vision.

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Panorama de presse – Hiver 2024

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Appelés à voir en avant

Dans ce monde en plein bouleversement, nous sommes saisis par les cris des victimes d’une fureur guerrière, inquiets face à l’ampleur des dégâts que l’humanité a provoqué dans les équilibres naturels, déconcertés par un manque croissant de repères. En d’autres temps, bien d’autre maux ont affligé l’humanité. Et c‘est pourquoi les visions d’espérance qui sont apparues alors, continuent à nous éclairer aujourd’hui.

Ainsi le message biblique s’adresse à nous aujourd’hui avec une particulière pertinence. Nous sommes appelés à prendre conscience du rapport entre nos actes et leurs effets et à écouter l’inspiration divine pour changer nos comportements et entrer dans une dynamique d’espérance. Appelés à regarder autrement, à regarder en avant.

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Vers l’implosion ?

Entretiens sur le présent et l’avenir du catholicisme

Le catholicisme a été omniprésent dans la culture française, et si il commence aujourd’hui à « s’exculturer » pour reprendre un terme de la sociologue Danièle Hervieu-Léger, il est encore très présent dans nos parcours spirituels. Pour l’immense majorité d’entre nous, nous avons croisé le catholicisme à des moments différents de notre vie et dans différentes conjonctures. En regard de cette réalité très complexe, nos perceptions sont inévitablement variables et nos réactions s’inscrivent dans une gamme extrêmement diversifiée de la participation affirmée, l’adhésion active, la soumission à la distanciation, au rejet et à l’hostilité.

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La théologie autochtone au Canada

Que peut signifier la théologie chrétienne aujourd’hui pour les peuples autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits) et, en particulier, ceux qui habitent les villes du Canada ? C’est la question à laquelle aura cherché à répondre le 19e symposium annuel de la North American Institute for Indigenous Theological Studies – a Learning Community (NAIITS), tenu du 2 au 4 juin 2022 à l’Université Acadia : Indigenous in the City[1] (Autochtones dans la ville). Il est compris que les villes nord-américaines ont été fondées et construites « sans l’apport des peuples autochtones ». Elles demeurent pour eux des lieux hostiles à leur épanouissement personnel ainsi que leur développement communautaire. Elles ont trop souvent été des lieux d’exclusion où ils subissent la pauvreté, la violence, le racisme et le chômage, des lieux où « leur indigénéité est perdue ». Comment les villes peuvent-elles être transformées aujourd’hui selon la perspective de la cité céleste ? Serait-il possible de s’y engager différemment afin de promouvoir la vie et les valeurs autochtones en s’appuyant sur des fondements de justice et d’équité et ouvrant ainsi vers un nouvel horizon de réconciliation et de paix ?

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« Faire communauté » : Le numérique dans tout cela ?

Les propos qui suivent sont ceux d’un sceptique, un béotien au regard de l’outil informatique. Tout sauf un habitué de la toile. J’ai fait cette découverte à l’occasion de la « crise » du centre pastoral (catholique) saint Merry à Paris. Je suis aujourd’hui convaincu que le numérique doit avoir toute sa place dans la vie, la spiritualité et l’engagement d’une communauté. Non pour remplacer la rencontre physique bien sûr, mais pour enrichir nos modes de communication, de communion, aujourd’hui. Et en respectant tout à fait ceux qui ne « s’y retrouvent pas ».

Cela commença plutôt mal : c’est par un email sec, impersonnel et autoritaire envoyé par l’archevêque… (le numérique permet aussi d’éviter la rencontre personnelle pourtant indispensable)… que la communauté de saint Merry apprit sa dissolution brutale, sa disparition, sans le moindre contact préalable, son interdiction de célébrer la messe dans cette église. Elle y était présente depuis plus de 45 ans, suite à la mission qui lui avait été confiée par l’archevêque de l’époque (1975) pour « ouvrir des chemins nouveaux pour l’Église de Paris ».

Sans local, comment se retrouver ? Il fallait utiliser un autre médium pour la rencontre. Un site très riche existait déjà qui fit l’objet d’une tentative d’appropriation par l’autorité épiscopale, qui semblait y voir un outil efficace ! Depuis mars 2021, chaque dimanche, un partage de la parole de Dieu a lieu par zoom, rassemblant plus de 100 personnes de toute la France, ainsi que des débats, des assemblées générales, des travaux de multiples groupes d’action ou de réflexion. Le numérique occupa une place centrale dans la survie de la communauté.

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Religion, utopie, mémoire

A partir de 1999, ayant formé une petite équipe de recherche à Témoins, nous nous sommes réunis pour analyser la démarche de notre association comme mouvement de foi et espace de réflexion. Constatant le déphasage des institutions, nous nous donnions pour but de le mettre en évidence et, en regard, de repérer et de présenter les initiatives innovantes. De lecture en lecture, notre perspective était internationale et interconfessionnelle. C’est peu dire que parmi les livres que nous lisions, l’un d’entre eux a émergé : « Le pèlerin et le converti (1) ». Dans cette « religion en mouvement », nous pouvions nous reconnaître et mieux envisager les voies de changement. Cependant, quand on relit ce livre aujourd’hui, il a gardé toute sa pertinence dans le dévoilement des ressorts des comportements. L’auteur, Danièle Hervieu-Léger, a ensuite accepté de répondre à une interview pour Témoins à propos de « l’autonomie croyante » (2). Cet article a été une source d’inspiration et de référence. Dans la poursuite du site, nous avons continué à fréquenter la pensée sociologique de Danièle Hervieu-Léger (3).

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Pionnières

“L’avenir de l’homme est la femme. Elle est la couleur de son âme”. 

Louis Aragon

 

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Crises locales ou effondrement global ?

À l’occasion d’un webinaire sur la collapsologie – ce courant de pensée préoccupé de l’effondrement possible de notre civilisation – Frédéric de Coninck présente son nouvel ouvrage publié aux éditions Mennonites : Crises locales ou effondrement global ? Chrétiens dans un monde lézardé[1].

Ce sont les éditions Mennonites qui m’ont suggéré d’écrire ce dossier sur la question de l’effondrement. Cela m’a intéressé car ce qui me frappe dans ces questions autour de l’environnement, c’est ce contraste assez fort entre les faits, assez longuement recoupés, vérifiés par de nombreuses équipes de recherche éventuellement concurrentes (donc un énorme travail scientifique) et la faible croyance que cela entraîne dans l’opinion. Il est vrai que cette faible croyance est un phénomène connu en sciences sociales: il est plus difficile de croire une chose qui entraîne potentiellement trop de remise en question. Si on prenait au sérieux tout ce qui a été recoupé et vérifié, cela nous remettrait beaucoup en question : on hésite donc à y croire.

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Entrevue (Interview) avec Jeff Fountain, directeur du Centre Schuman d’études européennes

Monument de Robert Schuman à Bruxelles.

1 Qu’est-ce que le Centre Schuman d’études européennes ?

Le CENTRE SCHUMAN D’ÉTUDES EUROPÉENNES[1][2] est un centre d’études virtuel qui s’efforce de « rafraîchir les mémoires », « remuer les consciences » et « réveiller les imaginations » concernant l’Europe et son héritage chrétien.

Le centre offre des perspectives bibliques sur le passé, le présent et l’avenir de l’Europe, qui mettent l’accent sur la façon dont l’histoire de Jésus a été le plus grand facteur de formation de la culture européenne. Le paradoxe de l’Europe est qu’elle est le continent le plus façonné par la Bible — et par le rejet de la Bible.

Le centre porte le nom de Robert Schuman, le ministre français des Affaires étrangères qui, le 9 mai 1950, a présenté son projet de Communauté européenne du charbon et de l’acier comme premier pas vers une Europe unie. Nous considérons son discours de trois minutes comme le moment déterminant de l’histoire européenne d’après-guerre, car il a lancé le processus d’intégration européenne. Cette date est la date de naissance officielle du projet européen, commémorée comme la Journée de l’Europe, et Schuman a été appelé « Père de l’Europe ».

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Jean Michel Basquiat et la place des jeunes dans l’église d’aujourd’hui.

Je me suis récemment attardé sur un documentaire consacré à Jean Michel Basquiat (1960/1988) artiste libre, non conventionnel et subversif qui déplace les lignes établies des frontières artistiques des années 70/80 (art underground). J’ai commencé à m’intéresser à cet artiste que j’aime beaucoup à l’âge qu’il avait lorsqu’il pratiquait son art : vers 18/25 ans. Un art qui interroge et qui dérange aussi. Certains de mes proches me faisaient la réflexion à propos des productions de Basquiat : « pour moi ce n’est pas de l’art, c’est du délire (psychotrope) ou du gribouillage tout au plus… »

Bien sûr pour moi cette production est l’expression même de l’art. Mais la réflexion que j’ai avec le recul, maintenant que j’ai facilement 20 ans de plus, se situe au-delà de la réflexion sur ce qui relève de l’art ou non. Mais plutôt sur la légitimité d’être subversif lorsqu’on est jeune ! Si on ne l’est pas à 20 ans… c’est rarement à 40/45 ans ou plus qu’on le devient !

Et je mets cette réflexion en parallèle avec la question de l’église et de la place des jeunes dans l’église. Il y a un dilemme pour eux, comme pour les personnes plus âgées les plus subversives (heureusement il y en a encore). C’est l’âge où ils expriment le plus leur coté non conventionnel mais dans un cadre qui ne supporte pas que les lignes bougent, et encore moins à coup de provocation : l’Église. C’est donc tout naturellement que les jeunes se détournent de l’église quand ils ont besoin d’exprimer leur révolte, leur créativité ou leur coté provoquant, parfois maladroitement ou excessivement.

Bien sur l’église n’a pas pour vocation à être une galerie artistique. Et toute œuvre d’art n’est pas inspirée de Dieu. Mais depuis longtemps les églises ont accueilli les œuvres (souvent classiques) des artistes inspirés. La Bible est le terrain d’inspirations innombrables et grandioses qui véhiculent un message puissant et révélant. Une manière d’affirmer une pensée éphémère dans une éternité divine.

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D’un nouveau paysage français à un nouveau contexte culturel et religieux

De Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely

Dans quelle société vivons-nous ? Quels en sont les grands mouvements ? Nous avons besoin de comprendre notre société pour nous y situer. A cet égard, les livres du sociologue Jean Viard (1) sont une précieuse ressource. Aujourd’hui, un ouvrage nous présente un ensemble de données et d’informations sur « l’économie, les paysages, les nouveaux modes de vie » dans la ‘France d’aujourd’hui’. Les auteurs : Jérôme Fourquet, auteur de « L’Archipel français » et directeur du département opinion à l’IFOP, et Jean-Laurent Cassely, journaliste et essayiste, nous montrent la France telle qu’elle est devenue aujourd’hui à la suite d’une récente et rapide métamorphose : « La France sous nos yeux » (2). « L’écart entre la réalité du pays et la représentation dont nous avons hérité (à la sortie des « trente glorieuses ») est abyssal. Depuis le milieu des années 80, notre société s’est métamorphosée en profondeur entrant pleinement dans l’univers des services, de la mobilité, de la consommation, de l’image et des loisirs. C’est de la vie quotidienne de cette France nouvelle et ignorée d’elle-même que ce livre entend rendre compte à hauteur d’hommes et de territoires » (page de couverture).

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Articles du moment

Reconnaître le miracle dans nos vies

Temoignage de Rodolphe GozegbaRodolphe Gozegba, pasteur dans une paroisse alsacienne, avait été invité à participer à une réunion organisée par une paroissienne qui avait invité des amis chez elle. Il y avait donc onze personnes dans ce petit groupe. Elles n’appartenaient pas toutes à la paroisse. Elles avaient été invitées pour qu’elles puissent faire connaissance avec le nouveau pasteur de la paroisse. C’était donc une rencontre conviviale et amicale.

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Réflexions sur l’incarnation et la prière

Réflexions sur l’incarnation et la prière

Pierre LeBel

Dieu n’a jamais forcé l’histoire. Il est entré dans l’histoire des humains à qui il l’avait confié, l’histoire qui, selon le théologien montréalais, Douglas John Hall, est le « tranchant mouvant de l’éternité[1] ». En ce sens, l’histoire est le lieu des enjeux de l’éternité. C’est pourquoi « la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité[2] ». C’est aussi pourquoi Jésus, à son tour, a lui aussi envoyé ses disciples « dans le monde[3] ». La raison est évidente : c’est seulement depuis l’intérieur de l’histoire du monde que celui-ci peut être transformé et le règne de Dieu s’établir. L’histoire du monde est le lieu de l’espérance chrétienne où la foi s’inscrit dans l’amour de Dieu et du prochain afin de participer à la « réconciliation de tout ce qui est dans les cieux et sur la terre[4] ».

Notre prière cherche-t-elle à forcer l’histoire ? À modifier les circonstances présentes dans l’histoire du monde d’en haut, du lieu de la transcendance, de la supériorité d’une supposée autorité sur le monde ? En toute semblance, depuis l’extérieur de l’histoire du monde comme si nous ne l’habitions plus ? Et parfois, glissons-nous comme les fils du Tonnerre, vers une forme inconsciente de terrorisme  ? « Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ?[5] » Pourtant, dans sa prière au jardin des Oliviers, Jésus a misé sur la volonté de Dieu et non pas la sienne : « que ta volonté soit faite[6] » en conformité avec la prière qu’il enseigna à ses disciples : « que ta volonté soit faite sur la Terre comme au ciel[7] ». À la veille de sa crucifixion, il aurait souhaité plus de quiconque que les circonstances soient autres, mais c’est à l’intérieur de ces circonstances qu’il s’est soumis à la volonté du Père afin de transformer l’histoire depuis l’intérieur de celle-ci.

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Partage biblique à la prison des femmes

Je voudrais évoquer un moment étonnant de partage biblique à la prison des femmes de P. Cela ressemble à une autre forme d’église, assez inattendue pour qui n’a pas encore fréquenté ces lieux.

Après un premier contact un mois auparavant -qui m’a déjà très agréablement surprise- j’anime cette séance qui fait office de culte, avec la participation de l’aumônière qui me laisse la main.

Mon intuition m’a portée au texte de la brebis égarée de Luc 15, 1-7.

«… Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue… Il y aura plus de joie dans le ciel pour une seule perdue et retrouvée, que pour cent autres qui ne l’étaient pas. »

Je propose une brève introduction (avant les questions) : Jésus répond aux pharisiens, aux «gens biens», qui lui reprochent de fréquenter des «gens douteux», de mauvaise vie. Pourtant, c’est pour le retour de ceux-là qu’il y a de la joie dans le ciel. Ce sont ceux qui sont perdus que le berger va chercher, et prend sur ses épaules, quand ils reviennent à lui.

Une seule question pour lancer le débat : que vous évoque ce texte? Et c’est un feu d’artifice immédiat où l’on évoque la joie dans les nuées célestes (ces nuées qui sont données à voir à Jean dans l’Apocalypse), les anges, les êtres vivants qui adorent Dieu; c’est la fête dans la vraie joie, pour une seule de ces brebis qui se sont égarées. On entend que chacun ici s’est égaré, le repentir a été long à venir, dans le déni antérieur et l’accusation de l’autre. On dit comment on finit par lâcher prise.

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La spiritualité de l’être

En postchrétienté, plus que jamais avons-nous à apprendre les uns des autres venant de traditions et de confessions différentes. Comme le proclame l’apôtre Paul, « il y a un seul corps et un seul Esprit[1] » et ce corps n’est jamais en lui-même divisé malgré les apparences. En tant que chrétiens, nous appartenons les uns aux autres et, de plus, nous partageons un même et riche héritage. En fait, tout ce qui est né de l’Esprit depuis le jour de la Pentecôte, quel que soit le temps, le contexte ou la tradition confessionnelle, nous a été légué et nous appartient. Nous pouvons puiser à volonté et allègrement, que ce soit chez les pères de l’Église, les mystiques du Moyen Âge — hommes et femmes, car ces dernières étaient nombreuses — et, aujourd’hui, des auteurs de « toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue[2] » afin de nourrir notre soif existentielle et spirituelle.

 

Introduction à la theosis

Bertrand Vergely est un philosophe et théologien orthodoxe français que je découvre depuis peu, mais qui déjà m’enchante et m’interpelle par ses livres (plus de vingt titres) sur l’émerveillement, la prière, et encore. Dans son livre de 2021, Dieu veut des dieux[3], il aborde un thème parmi les plus essentiels de la tradition orthodoxe, la theosis, la déification des êtres humains. La vie divine, par l’inhabitation de l’Esprit de Dieu, est la plénitude même de la vie, de la nôtre à chacun, et donc notre socle identitaire à tous. « Ce n’est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi[4] », s’exclame Paul ! Fondamentalement, la theosis est une spiritualité de l’être, de l’être en communion, en éclosion ici et maintenant afin de devenir l’homme nouveau[5]. Dans ce présent texte dont l’unique but est d’ouvrir une fenêtre sur un auteur et une tradition peu connue des chrétiens d’Occident, je me limite à l’idée du dépouillement de Dieu tel que proposé par Vergely dans les premiers chapitres de son ouvrage.

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La danse divine (The divine dance) par Richard Rohr

Une vision relationnelle de Dieu en réponse aux aspirations de notre temps

Les interrogations vis-à-vis de Dieu, tel qu’il est présenté dans la société occidentale en héritage de la chrétienté tournent souvent en désaffection. Mais dans cette représentation de Dieu, s’exprime l’écart entre une religion impériale et le premier accueil de l’Évangile. Face à cet écart, le livre de Richard Rohr, récemment paru aux États-Unis : « The divine dance » (1) apporte plus qu’une analyse : une proposition qui apparait comme une réponse vitale : une redécouverte du plein effet de la vie divine en terme de communion trinitaire. Cet ouvrage est écrit par Richard Rohr, un prêtre franciscain américain, animateur d’un Centre pour l’action et la contemplation (Center of action and contemplation), et, comme les commentaires sur son livre l’indiquent, en phase avec un réseau de personnalités chrétienne engagées dans le renouveau et l’innovation.

Ainsi, un des pionniers de l’Église émergente aux États-Unis, Brian McLaren, écrit à ce sujet : « Dans « La Danse divine », Richard Rohr et Mike Morrel explorent la vision trinitaire comme un chemin qui nous permet de dépasser une vision de Dieu qui pose problème. Ce livre magnifiquement écrit peut faire plus que changer des représentations perturbantes. Il peut changer entièrement notre manière de penser au sujet de Dieu ». Une écrivaine, Kristen Howerton, met en évidence l’originalité de cet ouvrage : « la Danse divine » est, pour notre génération, une redécouverte radicale de la Trinité en nous offrant une compréhension étendue du flux divin du Dieu trinitaire, et comment cela nous apporte un cadre de compréhension générale pour nos relations, notre sexualité, notre estime de soi et notre spiritualité. C’est une lecture éclairante pour tous les chrétiens qui ont lutté pour comprendre la Trinité par-delà une doctrine impersonnelle… ».

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Vers l’implosion ?

Entretiens sur le présent et l’avenir du catholicisme

Le catholicisme a été omniprésent dans la culture française, et si il commence aujourd’hui à « s’exculturer » pour reprendre un terme de la sociologue Danièle Hervieu-Léger, il est encore très présent dans nos parcours spirituels. Pour l’immense majorité d’entre nous, nous avons croisé le catholicisme à des moments différents de notre vie et dans différentes conjonctures. En regard de cette réalité très complexe, nos perceptions sont inévitablement variables et nos réactions s’inscrivent dans une gamme extrêmement diversifiée de la participation affirmée, l’adhésion active, la soumission à la distanciation, au rejet et à l’hostilité.

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La théologie autochtone au Canada

Que peut signifier la théologie chrétienne aujourd’hui pour les peuples autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits) et, en particulier, ceux qui habitent les villes du Canada ? C’est la question à laquelle aura cherché à répondre le 19e symposium annuel de la North American Institute for Indigenous Theological Studies – a Learning Community (NAIITS), tenu du 2 au 4 juin 2022 à l’Université Acadia : Indigenous in the City[1] (Autochtones dans la ville). Il est compris que les villes nord-américaines ont été fondées et construites « sans l’apport des peuples autochtones ». Elles demeurent pour eux des lieux hostiles à leur épanouissement personnel ainsi que leur développement communautaire. Elles ont trop souvent été des lieux d’exclusion où ils subissent la pauvreté, la violence, le racisme et le chômage, des lieux où « leur indigénéité est perdue ». Comment les villes peuvent-elles être transformées aujourd’hui selon la perspective de la cité céleste ? Serait-il possible de s’y engager différemment afin de promouvoir la vie et les valeurs autochtones en s’appuyant sur des fondements de justice et d’équité et ouvrant ainsi vers un nouvel horizon de réconciliation et de paix ?

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« Faire communauté » : Le numérique dans tout cela ?

Les propos qui suivent sont ceux d’un sceptique, un béotien au regard de l’outil informatique. Tout sauf un habitué de la toile. J’ai fait cette découverte à l’occasion de la « crise » du centre pastoral (catholique) saint Merry à Paris. Je suis aujourd’hui convaincu que le numérique doit avoir toute sa place dans la vie, la spiritualité et l’engagement d’une communauté. Non pour remplacer la rencontre physique bien sûr, mais pour enrichir nos modes de communication, de communion, aujourd’hui. Et en respectant tout à fait ceux qui ne « s’y retrouvent pas ».

Cela commença plutôt mal : c’est par un email sec, impersonnel et autoritaire envoyé par l’archevêque… (le numérique permet aussi d’éviter la rencontre personnelle pourtant indispensable)… que la communauté de saint Merry apprit sa dissolution brutale, sa disparition, sans le moindre contact préalable, son interdiction de célébrer la messe dans cette église. Elle y était présente depuis plus de 45 ans, suite à la mission qui lui avait été confiée par l’archevêque de l’époque (1975) pour « ouvrir des chemins nouveaux pour l’Église de Paris ».

Sans local, comment se retrouver ? Il fallait utiliser un autre médium pour la rencontre. Un site très riche existait déjà qui fit l’objet d’une tentative d’appropriation par l’autorité épiscopale, qui semblait y voir un outil efficace ! Depuis mars 2021, chaque dimanche, un partage de la parole de Dieu a lieu par zoom, rassemblant plus de 100 personnes de toute la France, ainsi que des débats, des assemblées générales, des travaux de multiples groupes d’action ou de réflexion. Le numérique occupa une place centrale dans la survie de la communauté.

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Religion, utopie, mémoire

A partir de 1999, ayant formé une petite équipe de recherche à Témoins, nous nous sommes réunis pour analyser la démarche de notre association comme mouvement de foi et espace de réflexion. Constatant le déphasage des institutions, nous nous donnions pour but de le mettre en évidence et, en regard, de repérer et de présenter les initiatives innovantes. De lecture en lecture, notre perspective était internationale et interconfessionnelle. C’est peu dire que parmi les livres que nous lisions, l’un d’entre eux a émergé : « Le pèlerin et le converti (1) ». Dans cette « religion en mouvement », nous pouvions nous reconnaître et mieux envisager les voies de changement. Cependant, quand on relit ce livre aujourd’hui, il a gardé toute sa pertinence dans le dévoilement des ressorts des comportements. L’auteur, Danièle Hervieu-Léger, a ensuite accepté de répondre à une interview pour Témoins à propos de « l’autonomie croyante » (2). Cet article a été une source d’inspiration et de référence. Dans la poursuite du site, nous avons continué à fréquenter la pensée sociologique de Danièle Hervieu-Léger (3).

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Crises locales ou effondrement global ?

À l’occasion d’un webinaire sur la collapsologie – ce courant de pensée préoccupé de l’effondrement possible de notre civilisation – Frédéric de Coninck présente son nouvel ouvrage publié aux éditions Mennonites : Crises locales ou effondrement global ? Chrétiens dans un monde lézardé[1].

Ce sont les éditions Mennonites qui m’ont suggéré d’écrire ce dossier sur la question de l’effondrement. Cela m’a intéressé car ce qui me frappe dans ces questions autour de l’environnement, c’est ce contraste assez fort entre les faits, assez longuement recoupés, vérifiés par de nombreuses équipes de recherche éventuellement concurrentes (donc un énorme travail scientifique) et la faible croyance que cela entraîne dans l’opinion. Il est vrai que cette faible croyance est un phénomène connu en sciences sociales: il est plus difficile de croire une chose qui entraîne potentiellement trop de remise en question. Si on prenait au sérieux tout ce qui a été recoupé et vérifié, cela nous remettrait beaucoup en question : on hésite donc à y croire.

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Entrevue (Interview) avec Jeff Fountain, directeur du Centre Schuman d’études européennes

Monument de Robert Schuman à Bruxelles.

1 Qu’est-ce que le Centre Schuman d’études européennes ?

Le CENTRE SCHUMAN D’ÉTUDES EUROPÉENNES[1][2] est un centre d’études virtuel qui s’efforce de « rafraîchir les mémoires », « remuer les consciences » et « réveiller les imaginations » concernant l’Europe et son héritage chrétien.

Le centre offre des perspectives bibliques sur le passé, le présent et l’avenir de l’Europe, qui mettent l’accent sur la façon dont l’histoire de Jésus a été le plus grand facteur de formation de la culture européenne. Le paradoxe de l’Europe est qu’elle est le continent le plus façonné par la Bible — et par le rejet de la Bible.

Le centre porte le nom de Robert Schuman, le ministre français des Affaires étrangères qui, le 9 mai 1950, a présenté son projet de Communauté européenne du charbon et de l’acier comme premier pas vers une Europe unie. Nous considérons son discours de trois minutes comme le moment déterminant de l’histoire européenne d’après-guerre, car il a lancé le processus d’intégration européenne. Cette date est la date de naissance officielle du projet européen, commémorée comme la Journée de l’Europe, et Schuman a été appelé « Père de l’Europe ».

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Jean Michel Basquiat et la place des jeunes dans l’église d’aujourd’hui.

Je me suis récemment attardé sur un documentaire consacré à Jean Michel Basquiat (1960/1988) artiste libre, non conventionnel et subversif qui déplace les lignes établies des frontières artistiques des années 70/80 (art underground). J’ai commencé à m’intéresser à cet artiste que j’aime beaucoup à l’âge qu’il avait lorsqu’il pratiquait son art : vers 18/25 ans. Un art qui interroge et qui dérange aussi. Certains de mes proches me faisaient la réflexion à propos des productions de Basquiat : « pour moi ce n’est pas de l’art, c’est du délire (psychotrope) ou du gribouillage tout au plus… »

Bien sûr pour moi cette production est l’expression même de l’art. Mais la réflexion que j’ai avec le recul, maintenant que j’ai facilement 20 ans de plus, se situe au-delà de la réflexion sur ce qui relève de l’art ou non. Mais plutôt sur la légitimité d’être subversif lorsqu’on est jeune ! Si on ne l’est pas à 20 ans… c’est rarement à 40/45 ans ou plus qu’on le devient !

Et je mets cette réflexion en parallèle avec la question de l’église et de la place des jeunes dans l’église. Il y a un dilemme pour eux, comme pour les personnes plus âgées les plus subversives (heureusement il y en a encore). C’est l’âge où ils expriment le plus leur coté non conventionnel mais dans un cadre qui ne supporte pas que les lignes bougent, et encore moins à coup de provocation : l’Église. C’est donc tout naturellement que les jeunes se détournent de l’église quand ils ont besoin d’exprimer leur révolte, leur créativité ou leur coté provoquant, parfois maladroitement ou excessivement.

Bien sur l’église n’a pas pour vocation à être une galerie artistique. Et toute œuvre d’art n’est pas inspirée de Dieu. Mais depuis longtemps les églises ont accueilli les œuvres (souvent classiques) des artistes inspirés. La Bible est le terrain d’inspirations innombrables et grandioses qui véhiculent un message puissant et révélant. Une manière d’affirmer une pensée éphémère dans une éternité divine.

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D’un nouveau paysage français à un nouveau contexte culturel et religieux

De Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely

Dans quelle société vivons-nous ? Quels en sont les grands mouvements ? Nous avons besoin de comprendre notre société pour nous y situer. A cet égard, les livres du sociologue Jean Viard (1) sont une précieuse ressource. Aujourd’hui, un ouvrage nous présente un ensemble de données et d’informations sur « l’économie, les paysages, les nouveaux modes de vie » dans la ‘France d’aujourd’hui’. Les auteurs : Jérôme Fourquet, auteur de « L’Archipel français » et directeur du département opinion à l’IFOP, et Jean-Laurent Cassely, journaliste et essayiste, nous montrent la France telle qu’elle est devenue aujourd’hui à la suite d’une récente et rapide métamorphose : « La France sous nos yeux » (2). « L’écart entre la réalité du pays et la représentation dont nous avons hérité (à la sortie des « trente glorieuses ») est abyssal. Depuis le milieu des années 80, notre société s’est métamorphosée en profondeur entrant pleinement dans l’univers des services, de la mobilité, de la consommation, de l’image et des loisirs. C’est de la vie quotidienne de cette France nouvelle et ignorée d’elle-même que ce livre entend rendre compte à hauteur d’hommes et de territoires » (page de couverture).

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Réflexions sur l’incarnation et la prière

Réflexions sur l’incarnation et la prière

Pierre LeBel

Dieu n’a jamais forcé l’histoire. Il est entré dans l’histoire des humains à qui il l’avait confié, l’histoire qui, selon le théologien montréalais, Douglas John Hall, est le « tranchant mouvant de l’éternité[1] ». En ce sens, l’histoire est le lieu des enjeux de l’éternité. C’est pourquoi « la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité[2] ». C’est aussi pourquoi Jésus, à son tour, a lui aussi envoyé ses disciples « dans le monde[3] ». La raison est évidente : c’est seulement depuis l’intérieur de l’histoire du monde que celui-ci peut être transformé et le règne de Dieu s’établir. L’histoire du monde est le lieu de l’espérance chrétienne où la foi s’inscrit dans l’amour de Dieu et du prochain afin de participer à la « réconciliation de tout ce qui est dans les cieux et sur la terre[4] ».

Notre prière cherche-t-elle à forcer l’histoire ? À modifier les circonstances présentes dans l’histoire du monde d’en haut, du lieu de la transcendance, de la supériorité d’une supposée autorité sur le monde ? En toute semblance, depuis l’extérieur de l’histoire du monde comme si nous ne l’habitions plus ? Et parfois, glissons-nous comme les fils du Tonnerre, vers une forme inconsciente de terrorisme  ? « Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ?[5] » Pourtant, dans sa prière au jardin des Oliviers, Jésus a misé sur la volonté de Dieu et non pas la sienne : « que ta volonté soit faite[6] » en conformité avec la prière qu’il enseigna à ses disciples : « que ta volonté soit faite sur la Terre comme au ciel[7] ». À la veille de sa crucifixion, il aurait souhaité plus de quiconque que les circonstances soient autres, mais c’est à l’intérieur de ces circonstances qu’il s’est soumis à la volonté du Père afin de transformer l’histoire depuis l’intérieur de celle-ci.

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Partage biblique à la prison des femmes

Je voudrais évoquer un moment étonnant de partage biblique à la prison des femmes de P. Cela ressemble à une autre forme d’église, assez inattendue pour qui n’a pas encore fréquenté ces lieux.

Après un premier contact un mois auparavant -qui m’a déjà très agréablement surprise- j’anime cette séance qui fait office de culte, avec la participation de l’aumônière qui me laisse la main.

Mon intuition m’a portée au texte de la brebis égarée de Luc 15, 1-7.

«… Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue… Il y aura plus de joie dans le ciel pour une seule perdue et retrouvée, que pour cent autres qui ne l’étaient pas. »

Je propose une brève introduction (avant les questions) : Jésus répond aux pharisiens, aux «gens biens», qui lui reprochent de fréquenter des «gens douteux», de mauvaise vie. Pourtant, c’est pour le retour de ceux-là qu’il y a de la joie dans le ciel. Ce sont ceux qui sont perdus que le berger va chercher, et prend sur ses épaules, quand ils reviennent à lui.

Une seule question pour lancer le débat : que vous évoque ce texte? Et c’est un feu d’artifice immédiat où l’on évoque la joie dans les nuées célestes (ces nuées qui sont données à voir à Jean dans l’Apocalypse), les anges, les êtres vivants qui adorent Dieu; c’est la fête dans la vraie joie, pour une seule de ces brebis qui se sont égarées. On entend que chacun ici s’est égaré, le repentir a été long à venir, dans le déni antérieur et l’accusation de l’autre. On dit comment on finit par lâcher prise.

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La spiritualité de l’être

En postchrétienté, plus que jamais avons-nous à apprendre les uns des autres venant de traditions et de confessions différentes. Comme le proclame l’apôtre Paul, « il y a un seul corps et un seul Esprit[1] » et ce corps n’est jamais en lui-même divisé malgré les apparences. En tant que chrétiens, nous appartenons les uns aux autres et, de plus, nous partageons un même et riche héritage. En fait, tout ce qui est né de l’Esprit depuis le jour de la Pentecôte, quel que soit le temps, le contexte ou la tradition confessionnelle, nous a été légué et nous appartient. Nous pouvons puiser à volonté et allègrement, que ce soit chez les pères de l’Église, les mystiques du Moyen Âge — hommes et femmes, car ces dernières étaient nombreuses — et, aujourd’hui, des auteurs de « toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue[2] » afin de nourrir notre soif existentielle et spirituelle.

 

Introduction à la theosis

Bertrand Vergely est un philosophe et théologien orthodoxe français que je découvre depuis peu, mais qui déjà m’enchante et m’interpelle par ses livres (plus de vingt titres) sur l’émerveillement, la prière, et encore. Dans son livre de 2021, Dieu veut des dieux[3], il aborde un thème parmi les plus essentiels de la tradition orthodoxe, la theosis, la déification des êtres humains. La vie divine, par l’inhabitation de l’Esprit de Dieu, est la plénitude même de la vie, de la nôtre à chacun, et donc notre socle identitaire à tous. « Ce n’est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi[4] », s’exclame Paul ! Fondamentalement, la theosis est une spiritualité de l’être, de l’être en communion, en éclosion ici et maintenant afin de devenir l’homme nouveau[5]. Dans ce présent texte dont l’unique but est d’ouvrir une fenêtre sur un auteur et une tradition peu connue des chrétiens d’Occident, je me limite à l’idée du dépouillement de Dieu tel que proposé par Vergely dans les premiers chapitres de son ouvrage.

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La danse divine (The divine dance) par Richard Rohr

Une vision relationnelle de Dieu en réponse aux aspirations de notre temps

Les interrogations vis-à-vis de Dieu, tel qu’il est présenté dans la société occidentale en héritage de la chrétienté tournent souvent en désaffection. Mais dans cette représentation de Dieu, s’exprime l’écart entre une religion impériale et le premier accueil de l’Évangile. Face à cet écart, le livre de Richard Rohr, récemment paru aux États-Unis : « The divine dance » (1) apporte plus qu’une analyse : une proposition qui apparait comme une réponse vitale : une redécouverte du plein effet de la vie divine en terme de communion trinitaire. Cet ouvrage est écrit par Richard Rohr, un prêtre franciscain américain, animateur d’un Centre pour l’action et la contemplation (Center of action and contemplation), et, comme les commentaires sur son livre l’indiquent, en phase avec un réseau de personnalités chrétienne engagées dans le renouveau et l’innovation.

Ainsi, un des pionniers de l’Église émergente aux États-Unis, Brian McLaren, écrit à ce sujet : « Dans « La Danse divine », Richard Rohr et Mike Morrel explorent la vision trinitaire comme un chemin qui nous permet de dépasser une vision de Dieu qui pose problème. Ce livre magnifiquement écrit peut faire plus que changer des représentations perturbantes. Il peut changer entièrement notre manière de penser au sujet de Dieu ». Une écrivaine, Kristen Howerton, met en évidence l’originalité de cet ouvrage : « la Danse divine » est, pour notre génération, une redécouverte radicale de la Trinité en nous offrant une compréhension étendue du flux divin du Dieu trinitaire, et comment cela nous apporte un cadre de compréhension générale pour nos relations, notre sexualité, notre estime de soi et notre spiritualité. C’est une lecture éclairante pour tous les chrétiens qui ont lutté pour comprendre la Trinité par-delà une doctrine impersonnelle… ».

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Pionnières

“L’avenir de l’homme est la femme. Elle est la couleur de son âme”. 

Louis Aragon

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Pionnières. Comment les femmes sont devenues pasteures, de Lauriane Savoy, Éditions Labor et Fides, mars 2023.
 
« Comme il est réconfortant et même savoureux, pour des femmes comme moi, prises dans le glacis masculin de l’Église catholique, de bénéficier de ces nombreux témoignages de femmes protestantes ! C’est un appui considérable. Aussi, ai- je refermé ce livre avec un très fort sentiment de gratitude et aussi… avec le sourire. » (Anne Soupa, Préface. Pionnières. Comment les femmes sont devenues pasteures, de Lauriane Savoy) : « La présente enquête, à la croisée entre histoire, théologie et études genre, est inédite ».
 

Reconnaître le miracle dans nos vies

Temoignage de Rodolphe GozegbaRodolphe Gozegba, pasteur dans une paroisse alsacienne, avait été invité à participer à une réunion organisée par une paroissienne qui avait invité des amis chez elle. Il y avait donc onze personnes dans ce petit groupe. Elles n’appartenaient pas toutes à la paroisse. Elles avaient été invitées pour qu’elles puissent faire connaissance avec le nouveau pasteur de la paroisse. C’était donc une rencontre conviviale et amicale.

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 WEBINAIRES EN LIGNE

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Une action associative pour l’agriculture urbaine et la compréhension interreligieuse en Centre-Afrique

Lien vers le site de l’Association A9 : https://a9-association.com

Les bienfaits et les fruits d’une spiritualité plus ouverte et inclusive des pratiques traditionnelles

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De retour en Centre-Afrique après un doctorat autour de la théologie de l’espérance de Jürgen Moltmann, Rodolphe Gozegba anime l’association A9.

Dans un pays vulnérable confronté au défi de la pauvreté, du dérèglement climatique, des conflits politico-religieux, A9 entreprend une action pacifiante selon deux axes particulièrement innovants : le développement d’une agriculture urbaine visant à l’autonomie alimentaire sous forme de jardins potagers dans une grande ville africaine, et la mise en œuvre d’une formation  en vue de la compréhension interreligieuse et interculturelle en partenariat avec l’université de Bangui.

 

Les bienfaits et les fruits d’une spiritualité plus ouverte et inclusive des pratiques traditionnelles

Suite à l’intérêt qu’a suscité au cours de l’été l’article de Pierre LeBel sur la théologie autochtone au Canada et les déplacements qu’elle propose, Témoins a décidé d’offrir un webinaire sur ce thème avec Pierre LeBel et ses deux invités.

La chrétienté ayant participé à la colonisation des territoires et des peuples dans les Amériques, l’Afrique, en Asie et en Océanie, il s’ensuit que la postchrétienté participe à la décolonisation des territoires et des peuples autochtones au Canada et ailleurs dans le monde. Que nous proposent les théologiens et les croyants autochtones afin que la foi chrétienne soit véritablement libératrice ? Notre webinaire portera sur le Québec afin de voir comment ses enjeux se réalisent sur le terrain.

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