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Reconnaitre l’œuvre divine dans sa diversité

D’année en année, de trimestre en trimestre, les publications se poursuivent sur le site de Témoins. Chrétiens dans un monde en mutation, nous cherchons à  mettre en évidence les phénomènes nouveaux comme l’œuvre divine qui y répond dans une grande diversité de manières et d’approches.

Ainsi cette News, comme les précédentes fait écho à des réalités très diverses dans leurs origines et dans leurs formes. Ici, le panorama s’étend de la France aux Etats-Unis et à la Zambie. Il évoque la journée mondiale de prière. L’étude des phénomènes sociaux a également une dimension internationale. Prendre en compte la réalité, voilà une exigence qui s’affirme sur différents registres. Une grande enquête vient nous apporter des données originales sur la spiritualité aux États-Unis.

Nous sommes heureux d’accueillir une recherche sur la mentalité agnostique en France. Pour la rubrique à relire, nous avons puisé dans le flux de nos publications, évaluant la pertinence de l’offre des églises par rapport à l’évolution de la culture. Des données font apparaitre un recul du matérialisme et une montée de la quête spirituelle comme désir d’accéder et de participer à plus grand que soi. A cet égard, le témoignage chrétien s’offre en réponse : il se présente ici sous la forme d’un appel à la contemplation telle qu’elle est évoquée dans l’œuvre de Richard Rohr ; « le fruit de la contemplation est la reconnaissance, la prise de conscience, de l’œuvre de Dieu dans la création du monde ».

Une inspiration analogue apparait dans une théologie de la création qui, dans une vision trinitaire, reconnait la notion sud-africaine de l’Ubuntu : « un univers interconnecté qui commence avec le Créateur et se poursuit dans le reste de la création ».

Dans les articles à relire, nous mentionnons un texte de Brian McLaren : « un nouveau genre de christianisme ». C’est la vision d’un mouvement transdénominationnel portant une spiritualité engagée et contemplative ». Ces termes correspondent bien aux émergences qui apparaissent dans ce panorama. Au cœur de ce mouvement, il y a une inspiration fondamentale, celle de « l’amour comme Jésus l’a enseigné et incarné ».

Poursuivons ensemble ce chemin de lecture.

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NOUVEAU

Pascal Colin, initiateur de Témoins, partage son expérience et sa vision.

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Panorama de presse – Hiver 2024

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Pascal Colin, initiateur de Témoins, partage son expérience et sa vision.

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Appelés à voir en avant

Dans ce monde en plein bouleversement, nous sommes saisis par les cris des victimes d’une fureur guerrière, inquiets face à l’ampleur des dégâts que l’humanité a provoqué dans les équilibres naturels, déconcertés par un manque croissant de repères. En d’autres temps, bien d’autre maux ont affligé l’humanité. Et c‘est pourquoi les visions d’espérance qui sont apparues alors, continuent à nous éclairer aujourd’hui.

Ainsi le message biblique s’adresse à nous aujourd’hui avec une particulière pertinence. Nous sommes appelés à prendre conscience du rapport entre nos actes et leurs effets et à écouter l’inspiration divine pour changer nos comportements et entrer dans une dynamique d’espérance. Appelés à regarder autrement, à regarder en avant.

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De la dynamique de l’Église première

« L’Eglise à la maison » de Marie-Françoise Baslez

En regard d’institutions hiérarchisées et codifiées, quand des chrétiens découvrent le Nouveau Testament et la dynamique qui s’y manifeste, ils trouvent dans leurs rencontres, la présence du Christ et le souffle de l’Esprit. Alors apparaissent de petits groupes croyants, des assemblées de prière. Et de même que l’imprimerie a répandu l’accès à la Parole biblique et favorisé le partage qui s’en est suivi, la révolution numérique, internet, a changé la donne de la communication et permet une interconnection en réseaux. Cependant, si l’osmose entre l’Église et l’empire romain, intervenue au IVe siècle a suscité la confusion et engendré une institution religieuse hiérarchisée de haut en bas, nous sortons aujourd’hui de cette situation en entrant en post-chrétienté. Aussi, des théologiens s’inspirent à nouveau de l’exemple de l’Église première dans une vision nouvelle de l’ecclésiologie. Cela avait déjà été le cas au moment de la Réforme. Ainsi aujourd’hui, désirons-nous mieux connaître la vie des premières communautés chrétiennes dans leur environnement, et la manière dont elles ont grandi et communiqué. C’est nous tourner vers la recherche historique. A cet égard, le tout récent livre de Marie- Françoise Baslez sur « l’histoire des premières communautés chrétiennes Ier-IIIe siècle » (1) est particulièrement bienvenu. Et le titre d’entrée : « L’Église à la maison » est significatif dans le contexte d’un renouveau.

« Et si c’est par là que tout avait commencé ? Les Églises domestiques » ou de « maisonnées » (en d’autres termes, « l’Eglise à la maison ») ne sont-elles pas à l’origine de l’essaimage et de la croissance du christianisme durant les trois premiers siècles de notre ère ? Ne constituent-elles pas le vecteur d’une foi qui va se répandre sans rester cantonnée à quelques communautés isolées ? » (page de couverture). « A partir de leurs modes de vie et d’action, mieux perçus désormais par l’évolution générale de l’histoire antique, Marie-Françoise Baslez rejoint au plus concret la condition des chrétiens de cette période. Ni cachés, ni confinés, ceux-ci portent des questions qui sont parfois aussi les nôtres : l’émergence de l’individu, la place des femmes, la condition d’immigré ou d’esclave, la synodalité, le sens de la mission…) (page de couverture).

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Obsolescence d’une pratique d’église : la chaire et la prédication dans l’Église protestante allemande.

Une observation un peu instruite par les sciences sociales, par l’expérience et par l’histoire nous amène à poser des questions sur les pratiques d’église. En l’occurrence, un bon exemple nous est donné dans un article paru dans Réforme (13octobre 2022) : « Il faut descendre de la chaire ». « Face à la baisse du nombre de fidèles, Georg Lämmling, directeur de l’Institut des sciences sociales de l’Église protestante d’Allemagne appelle à réformer le service dominical, à le rendre plus participatif ».

Georg Lämmling constate que beaucoup de jeunes entre 25 et 35 ans « quittent les rangs de l’Eglise. Un fort processus de distanciation se met en place entre l’adolescence et l’âge adulte durant lequel on n’arrive pas à passer de la foi enfantine à la foi réfléchie. Il faut dire que les jeunes n’ont pas l’impression que l’Eglise réponde aux questions qui leur importent au quotidien. Nous devons donc réfléchir à la manière dont nous pouvons combler ce fossé de communication, notamment lors des services religieux ». Le chercheur rappelle que « le sermon en chaire n’a pas toujours été de mise, développé par les ordres mendiants à la fin du Moyen Age ». On doit, nous dit-il, « se départir de la division entre un discours d’un côté et la réception passive de l’autre. Il faut développer des formes de réception active, rendre le sermon et le service plus interactif ». Il appelle donc à l’expérimentation. Et de plus, « il faut développer une nouvelle forme de discours religieux… Le langage actuel n’est pas celui du quotidien… Cela ne prend pas dans la vie des gens… ».

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Vers l’implosion ?

Entretiens sur le présent et l’avenir du catholicisme

Le catholicisme a été omniprésent dans la culture française, et si il commence aujourd’hui à « s’exculturer » pour reprendre un terme de la sociologue Danièle Hervieu-Léger, il est encore très présent dans nos parcours spirituels. Pour l’immense majorité d’entre nous, nous avons croisé le catholicisme à des moments différents de notre vie et dans différentes conjonctures. En regard de cette réalité très complexe, nos perceptions sont inévitablement variables et nos réactions s’inscrivent dans une gamme extrêmement diversifiée de la participation affirmée, l’adhésion active, la soumission à la distanciation, au rejet et à l’hostilité.

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La théologie autochtone au Canada

Que peut signifier la théologie chrétienne aujourd’hui pour les peuples autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits) et, en particulier, ceux qui habitent les villes du Canada ? C’est la question à laquelle aura cherché à répondre le 19e symposium annuel de la North American Institute for Indigenous Theological Studies – a Learning Community (NAIITS), tenu du 2 au 4 juin 2022 à l’Université Acadia : Indigenous in the City[1] (Autochtones dans la ville). Il est compris que les villes nord-américaines ont été fondées et construites « sans l’apport des peuples autochtones ». Elles demeurent pour eux des lieux hostiles à leur épanouissement personnel ainsi que leur développement communautaire. Elles ont trop souvent été des lieux d’exclusion où ils subissent la pauvreté, la violence, le racisme et le chômage, des lieux où « leur indigénéité est perdue ». Comment les villes peuvent-elles être transformées aujourd’hui selon la perspective de la cité céleste ? Serait-il possible de s’y engager différemment afin de promouvoir la vie et les valeurs autochtones en s’appuyant sur des fondements de justice et d’équité et ouvrant ainsi vers un nouvel horizon de réconciliation et de paix ?

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Pionnières

“L’avenir de l’homme est la femme. Elle est la couleur de son âme”. 

Louis Aragon

 

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Crises locales ou effondrement global ?

À l’occasion d’un webinaire sur la collapsologie – ce courant de pensée préoccupé de l’effondrement possible de notre civilisation – Frédéric de Coninck présente son nouvel ouvrage publié aux éditions Mennonites : Crises locales ou effondrement global ? Chrétiens dans un monde lézardé[1].

Ce sont les éditions Mennonites qui m’ont suggéré d’écrire ce dossier sur la question de l’effondrement. Cela m’a intéressé car ce qui me frappe dans ces questions autour de l’environnement, c’est ce contraste assez fort entre les faits, assez longuement recoupés, vérifiés par de nombreuses équipes de recherche éventuellement concurrentes (donc un énorme travail scientifique) et la faible croyance que cela entraîne dans l’opinion. Il est vrai que cette faible croyance est un phénomène connu en sciences sociales: il est plus difficile de croire une chose qui entraîne potentiellement trop de remise en question. Si on prenait au sérieux tout ce qui a été recoupé et vérifié, cela nous remettrait beaucoup en question : on hésite donc à y croire.

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Entrevue (Interview) avec Jeff Fountain, directeur du Centre Schuman d’études européennes

Monument de Robert Schuman à Bruxelles.

1 Qu’est-ce que le Centre Schuman d’études européennes ?

Le CENTRE SCHUMAN D’ÉTUDES EUROPÉENNES[1][2] est un centre d’études virtuel qui s’efforce de « rafraîchir les mémoires », « remuer les consciences » et « réveiller les imaginations » concernant l’Europe et son héritage chrétien.

Le centre offre des perspectives bibliques sur le passé, le présent et l’avenir de l’Europe, qui mettent l’accent sur la façon dont l’histoire de Jésus a été le plus grand facteur de formation de la culture européenne. Le paradoxe de l’Europe est qu’elle est le continent le plus façonné par la Bible — et par le rejet de la Bible.

Le centre porte le nom de Robert Schuman, le ministre français des Affaires étrangères qui, le 9 mai 1950, a présenté son projet de Communauté européenne du charbon et de l’acier comme premier pas vers une Europe unie. Nous considérons son discours de trois minutes comme le moment déterminant de l’histoire européenne d’après-guerre, car il a lancé le processus d’intégration européenne. Cette date est la date de naissance officielle du projet européen, commémorée comme la Journée de l’Europe, et Schuman a été appelé « Père de l’Europe ».

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Jean Michel Basquiat et la place des jeunes dans l’église d’aujourd’hui.

Je me suis récemment attardé sur un documentaire consacré à Jean Michel Basquiat (1960/1988) artiste libre, non conventionnel et subversif qui déplace les lignes établies des frontières artistiques des années 70/80 (art underground). J’ai commencé à m’intéresser à cet artiste que j’aime beaucoup à l’âge qu’il avait lorsqu’il pratiquait son art : vers 18/25 ans. Un art qui interroge et qui dérange aussi. Certains de mes proches me faisaient la réflexion à propos des productions de Basquiat : « pour moi ce n’est pas de l’art, c’est du délire (psychotrope) ou du gribouillage tout au plus… »

Bien sûr pour moi cette production est l’expression même de l’art. Mais la réflexion que j’ai avec le recul, maintenant que j’ai facilement 20 ans de plus, se situe au-delà de la réflexion sur ce qui relève de l’art ou non. Mais plutôt sur la légitimité d’être subversif lorsqu’on est jeune ! Si on ne l’est pas à 20 ans… c’est rarement à 40/45 ans ou plus qu’on le devient !

Et je mets cette réflexion en parallèle avec la question de l’église et de la place des jeunes dans l’église. Il y a un dilemme pour eux, comme pour les personnes plus âgées les plus subversives (heureusement il y en a encore). C’est l’âge où ils expriment le plus leur coté non conventionnel mais dans un cadre qui ne supporte pas que les lignes bougent, et encore moins à coup de provocation : l’Église. C’est donc tout naturellement que les jeunes se détournent de l’église quand ils ont besoin d’exprimer leur révolte, leur créativité ou leur coté provoquant, parfois maladroitement ou excessivement.

Bien sur l’église n’a pas pour vocation à être une galerie artistique. Et toute œuvre d’art n’est pas inspirée de Dieu. Mais depuis longtemps les églises ont accueilli les œuvres (souvent classiques) des artistes inspirés. La Bible est le terrain d’inspirations innombrables et grandioses qui véhiculent un message puissant et révélant. Une manière d’affirmer une pensée éphémère dans une éternité divine.

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D’un nouveau paysage français à un nouveau contexte culturel et religieux

De Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely

Dans quelle société vivons-nous ? Quels en sont les grands mouvements ? Nous avons besoin de comprendre notre société pour nous y situer. A cet égard, les livres du sociologue Jean Viard (1) sont une précieuse ressource. Aujourd’hui, un ouvrage nous présente un ensemble de données et d’informations sur « l’économie, les paysages, les nouveaux modes de vie » dans la ‘France d’aujourd’hui’. Les auteurs : Jérôme Fourquet, auteur de « L’Archipel français » et directeur du département opinion à l’IFOP, et Jean-Laurent Cassely, journaliste et essayiste, nous montrent la France telle qu’elle est devenue aujourd’hui à la suite d’une récente et rapide métamorphose : « La France sous nos yeux » (2). « L’écart entre la réalité du pays et la représentation dont nous avons hérité (à la sortie des « trente glorieuses ») est abyssal. Depuis le milieu des années 80, notre société s’est métamorphosée en profondeur entrant pleinement dans l’univers des services, de la mobilité, de la consommation, de l’image et des loisirs. C’est de la vie quotidienne de cette France nouvelle et ignorée d’elle-même que ce livre entend rendre compte à hauteur d’hommes et de territoires » (page de couverture).

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Articles du moment

Reconnaître le miracle dans nos vies

Temoignage de Rodolphe GozegbaRodolphe Gozegba, pasteur dans une paroisse alsacienne, avait été invité à participer à une réunion organisée par une paroissienne qui avait invité des amis chez elle. Il y avait donc onze personnes dans ce petit groupe. Elles n’appartenaient pas toutes à la paroisse. Elles avaient été invitées pour qu’elles puissent faire connaissance avec le nouveau pasteur de la paroisse. C’était donc une rencontre conviviale et amicale.

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Réflexions sur l’incarnation et la prière

Réflexions sur l’incarnation et la prière

Pierre LeBel

Dieu n’a jamais forcé l’histoire. Il est entré dans l’histoire des humains à qui il l’avait confié, l’histoire qui, selon le théologien montréalais, Douglas John Hall, est le « tranchant mouvant de l’éternité[1] ». En ce sens, l’histoire est le lieu des enjeux de l’éternité. C’est pourquoi « la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité[2] ». C’est aussi pourquoi Jésus, à son tour, a lui aussi envoyé ses disciples « dans le monde[3] ». La raison est évidente : c’est seulement depuis l’intérieur de l’histoire du monde que celui-ci peut être transformé et le règne de Dieu s’établir. L’histoire du monde est le lieu de l’espérance chrétienne où la foi s’inscrit dans l’amour de Dieu et du prochain afin de participer à la « réconciliation de tout ce qui est dans les cieux et sur la terre[4] ».

Notre prière cherche-t-elle à forcer l’histoire ? À modifier les circonstances présentes dans l’histoire du monde d’en haut, du lieu de la transcendance, de la supériorité d’une supposée autorité sur le monde ? En toute semblance, depuis l’extérieur de l’histoire du monde comme si nous ne l’habitions plus ? Et parfois, glissons-nous comme les fils du Tonnerre, vers une forme inconsciente de terrorisme  ? « Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ?[5] » Pourtant, dans sa prière au jardin des Oliviers, Jésus a misé sur la volonté de Dieu et non pas la sienne : « que ta volonté soit faite[6] » en conformité avec la prière qu’il enseigna à ses disciples : « que ta volonté soit faite sur la Terre comme au ciel[7] ». À la veille de sa crucifixion, il aurait souhaité plus de quiconque que les circonstances soient autres, mais c’est à l’intérieur de ces circonstances qu’il s’est soumis à la volonté du Père afin de transformer l’histoire depuis l’intérieur de celle-ci.

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Partage biblique à la prison des femmes

Je voudrais évoquer un moment étonnant de partage biblique à la prison des femmes de P. Cela ressemble à une autre forme d’église, assez inattendue pour qui n’a pas encore fréquenté ces lieux.

Après un premier contact un mois auparavant -qui m’a déjà très agréablement surprise- j’anime cette séance qui fait office de culte, avec la participation de l’aumônière qui me laisse la main.

Mon intuition m’a portée au texte de la brebis égarée de Luc 15, 1-7.

«… Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue… Il y aura plus de joie dans le ciel pour une seule perdue et retrouvée, que pour cent autres qui ne l’étaient pas. »

Je propose une brève introduction (avant les questions) : Jésus répond aux pharisiens, aux «gens biens», qui lui reprochent de fréquenter des «gens douteux», de mauvaise vie. Pourtant, c’est pour le retour de ceux-là qu’il y a de la joie dans le ciel. Ce sont ceux qui sont perdus que le berger va chercher, et prend sur ses épaules, quand ils reviennent à lui.

Une seule question pour lancer le débat : que vous évoque ce texte? Et c’est un feu d’artifice immédiat où l’on évoque la joie dans les nuées célestes (ces nuées qui sont données à voir à Jean dans l’Apocalypse), les anges, les êtres vivants qui adorent Dieu; c’est la fête dans la vraie joie, pour une seule de ces brebis qui se sont égarées. On entend que chacun ici s’est égaré, le repentir a été long à venir, dans le déni antérieur et l’accusation de l’autre. On dit comment on finit par lâcher prise.

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La spiritualité de l’être

En postchrétienté, plus que jamais avons-nous à apprendre les uns des autres venant de traditions et de confessions différentes. Comme le proclame l’apôtre Paul, « il y a un seul corps et un seul Esprit[1] » et ce corps n’est jamais en lui-même divisé malgré les apparences. En tant que chrétiens, nous appartenons les uns aux autres et, de plus, nous partageons un même et riche héritage. En fait, tout ce qui est né de l’Esprit depuis le jour de la Pentecôte, quel que soit le temps, le contexte ou la tradition confessionnelle, nous a été légué et nous appartient. Nous pouvons puiser à volonté et allègrement, que ce soit chez les pères de l’Église, les mystiques du Moyen Âge — hommes et femmes, car ces dernières étaient nombreuses — et, aujourd’hui, des auteurs de « toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue[2] » afin de nourrir notre soif existentielle et spirituelle.

 

Introduction à la theosis

Bertrand Vergely est un philosophe et théologien orthodoxe français que je découvre depuis peu, mais qui déjà m’enchante et m’interpelle par ses livres (plus de vingt titres) sur l’émerveillement, la prière, et encore. Dans son livre de 2021, Dieu veut des dieux[3], il aborde un thème parmi les plus essentiels de la tradition orthodoxe, la theosis, la déification des êtres humains. La vie divine, par l’inhabitation de l’Esprit de Dieu, est la plénitude même de la vie, de la nôtre à chacun, et donc notre socle identitaire à tous. « Ce n’est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi[4] », s’exclame Paul ! Fondamentalement, la theosis est une spiritualité de l’être, de l’être en communion, en éclosion ici et maintenant afin de devenir l’homme nouveau[5]. Dans ce présent texte dont l’unique but est d’ouvrir une fenêtre sur un auteur et une tradition peu connue des chrétiens d’Occident, je me limite à l’idée du dépouillement de Dieu tel que proposé par Vergely dans les premiers chapitres de son ouvrage.

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La danse divine (The divine dance) par Richard Rohr

Une vision relationnelle de Dieu en réponse aux aspirations de notre temps

Les interrogations vis-à-vis de Dieu, tel qu’il est présenté dans la société occidentale en héritage de la chrétienté tournent souvent en désaffection. Mais dans cette représentation de Dieu, s’exprime l’écart entre une religion impériale et le premier accueil de l’Évangile. Face à cet écart, le livre de Richard Rohr, récemment paru aux États-Unis : « The divine dance » (1) apporte plus qu’une analyse : une proposition qui apparait comme une réponse vitale : une redécouverte du plein effet de la vie divine en terme de communion trinitaire. Cet ouvrage est écrit par Richard Rohr, un prêtre franciscain américain, animateur d’un Centre pour l’action et la contemplation (Center of action and contemplation), et, comme les commentaires sur son livre l’indiquent, en phase avec un réseau de personnalités chrétienne engagées dans le renouveau et l’innovation.

Ainsi, un des pionniers de l’Église émergente aux États-Unis, Brian McLaren, écrit à ce sujet : « Dans « La Danse divine », Richard Rohr et Mike Morrel explorent la vision trinitaire comme un chemin qui nous permet de dépasser une vision de Dieu qui pose problème. Ce livre magnifiquement écrit peut faire plus que changer des représentations perturbantes. Il peut changer entièrement notre manière de penser au sujet de Dieu ». Une écrivaine, Kristen Howerton, met en évidence l’originalité de cet ouvrage : « la Danse divine » est, pour notre génération, une redécouverte radicale de la Trinité en nous offrant une compréhension étendue du flux divin du Dieu trinitaire, et comment cela nous apporte un cadre de compréhension générale pour nos relations, notre sexualité, notre estime de soi et notre spiritualité. C’est une lecture éclairante pour tous les chrétiens qui ont lutté pour comprendre la Trinité par-delà une doctrine impersonnelle… ».

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De la dynamique de l’Église première

« L’Eglise à la maison » de Marie-Françoise Baslez

En regard d’institutions hiérarchisées et codifiées, quand des chrétiens découvrent le Nouveau Testament et la dynamique qui s’y manifeste, ils trouvent dans leurs rencontres, la présence du Christ et le souffle de l’Esprit. Alors apparaissent de petits groupes croyants, des assemblées de prière. Et de même que l’imprimerie a répandu l’accès à la Parole biblique et favorisé le partage qui s’en est suivi, la révolution numérique, internet, a changé la donne de la communication et permet une interconnection en réseaux. Cependant, si l’osmose entre l’Église et l’empire romain, intervenue au IVe siècle a suscité la confusion et engendré une institution religieuse hiérarchisée de haut en bas, nous sortons aujourd’hui de cette situation en entrant en post-chrétienté. Aussi, des théologiens s’inspirent à nouveau de l’exemple de l’Église première dans une vision nouvelle de l’ecclésiologie. Cela avait déjà été le cas au moment de la Réforme. Ainsi aujourd’hui, désirons-nous mieux connaître la vie des premières communautés chrétiennes dans leur environnement, et la manière dont elles ont grandi et communiqué. C’est nous tourner vers la recherche historique. A cet égard, le tout récent livre de Marie- Françoise Baslez sur « l’histoire des premières communautés chrétiennes Ier-IIIe siècle » (1) est particulièrement bienvenu. Et le titre d’entrée : « L’Église à la maison » est significatif dans le contexte d’un renouveau.

« Et si c’est par là que tout avait commencé ? Les Églises domestiques » ou de « maisonnées » (en d’autres termes, « l’Eglise à la maison ») ne sont-elles pas à l’origine de l’essaimage et de la croissance du christianisme durant les trois premiers siècles de notre ère ? Ne constituent-elles pas le vecteur d’une foi qui va se répandre sans rester cantonnée à quelques communautés isolées ? » (page de couverture). « A partir de leurs modes de vie et d’action, mieux perçus désormais par l’évolution générale de l’histoire antique, Marie-Françoise Baslez rejoint au plus concret la condition des chrétiens de cette période. Ni cachés, ni confinés, ceux-ci portent des questions qui sont parfois aussi les nôtres : l’émergence de l’individu, la place des femmes, la condition d’immigré ou d’esclave, la synodalité, le sens de la mission…) (page de couverture).

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Obsolescence d’une pratique d’église : la chaire et la prédication dans l’Église protestante allemande.

Une observation un peu instruite par les sciences sociales, par l’expérience et par l’histoire nous amène à poser des questions sur les pratiques d’église. En l’occurrence, un bon exemple nous est donné dans un article paru dans Réforme (13octobre 2022) : « Il faut descendre de la chaire ». « Face à la baisse du nombre de fidèles, Georg Lämmling, directeur de l’Institut des sciences sociales de l’Église protestante d’Allemagne appelle à réformer le service dominical, à le rendre plus participatif ».

Georg Lämmling constate que beaucoup de jeunes entre 25 et 35 ans « quittent les rangs de l’Eglise. Un fort processus de distanciation se met en place entre l’adolescence et l’âge adulte durant lequel on n’arrive pas à passer de la foi enfantine à la foi réfléchie. Il faut dire que les jeunes n’ont pas l’impression que l’Eglise réponde aux questions qui leur importent au quotidien. Nous devons donc réfléchir à la manière dont nous pouvons combler ce fossé de communication, notamment lors des services religieux ». Le chercheur rappelle que « le sermon en chaire n’a pas toujours été de mise, développé par les ordres mendiants à la fin du Moyen Age ». On doit, nous dit-il, « se départir de la division entre un discours d’un côté et la réception passive de l’autre. Il faut développer des formes de réception active, rendre le sermon et le service plus interactif ». Il appelle donc à l’expérimentation. Et de plus, « il faut développer une nouvelle forme de discours religieux… Le langage actuel n’est pas celui du quotidien… Cela ne prend pas dans la vie des gens… ».

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Vers l’implosion ?

Entretiens sur le présent et l’avenir du catholicisme

Le catholicisme a été omniprésent dans la culture française, et si il commence aujourd’hui à « s’exculturer » pour reprendre un terme de la sociologue Danièle Hervieu-Léger, il est encore très présent dans nos parcours spirituels. Pour l’immense majorité d’entre nous, nous avons croisé le catholicisme à des moments différents de notre vie et dans différentes conjonctures. En regard de cette réalité très complexe, nos perceptions sont inévitablement variables et nos réactions s’inscrivent dans une gamme extrêmement diversifiée de la participation affirmée, l’adhésion active, la soumission à la distanciation, au rejet et à l’hostilité.

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La théologie autochtone au Canada

Que peut signifier la théologie chrétienne aujourd’hui pour les peuples autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits) et, en particulier, ceux qui habitent les villes du Canada ? C’est la question à laquelle aura cherché à répondre le 19e symposium annuel de la North American Institute for Indigenous Theological Studies – a Learning Community (NAIITS), tenu du 2 au 4 juin 2022 à l’Université Acadia : Indigenous in the City[1] (Autochtones dans la ville). Il est compris que les villes nord-américaines ont été fondées et construites « sans l’apport des peuples autochtones ». Elles demeurent pour eux des lieux hostiles à leur épanouissement personnel ainsi que leur développement communautaire. Elles ont trop souvent été des lieux d’exclusion où ils subissent la pauvreté, la violence, le racisme et le chômage, des lieux où « leur indigénéité est perdue ». Comment les villes peuvent-elles être transformées aujourd’hui selon la perspective de la cité céleste ? Serait-il possible de s’y engager différemment afin de promouvoir la vie et les valeurs autochtones en s’appuyant sur des fondements de justice et d’équité et ouvrant ainsi vers un nouvel horizon de réconciliation et de paix ?

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Crises locales ou effondrement global ?

À l’occasion d’un webinaire sur la collapsologie – ce courant de pensée préoccupé de l’effondrement possible de notre civilisation – Frédéric de Coninck présente son nouvel ouvrage publié aux éditions Mennonites : Crises locales ou effondrement global ? Chrétiens dans un monde lézardé[1].

Ce sont les éditions Mennonites qui m’ont suggéré d’écrire ce dossier sur la question de l’effondrement. Cela m’a intéressé car ce qui me frappe dans ces questions autour de l’environnement, c’est ce contraste assez fort entre les faits, assez longuement recoupés, vérifiés par de nombreuses équipes de recherche éventuellement concurrentes (donc un énorme travail scientifique) et la faible croyance que cela entraîne dans l’opinion. Il est vrai que cette faible croyance est un phénomène connu en sciences sociales: il est plus difficile de croire une chose qui entraîne potentiellement trop de remise en question. Si on prenait au sérieux tout ce qui a été recoupé et vérifié, cela nous remettrait beaucoup en question : on hésite donc à y croire.

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Entrevue (Interview) avec Jeff Fountain, directeur du Centre Schuman d’études européennes

Monument de Robert Schuman à Bruxelles.

1 Qu’est-ce que le Centre Schuman d’études européennes ?

Le CENTRE SCHUMAN D’ÉTUDES EUROPÉENNES[1][2] est un centre d’études virtuel qui s’efforce de « rafraîchir les mémoires », « remuer les consciences » et « réveiller les imaginations » concernant l’Europe et son héritage chrétien.

Le centre offre des perspectives bibliques sur le passé, le présent et l’avenir de l’Europe, qui mettent l’accent sur la façon dont l’histoire de Jésus a été le plus grand facteur de formation de la culture européenne. Le paradoxe de l’Europe est qu’elle est le continent le plus façonné par la Bible — et par le rejet de la Bible.

Le centre porte le nom de Robert Schuman, le ministre français des Affaires étrangères qui, le 9 mai 1950, a présenté son projet de Communauté européenne du charbon et de l’acier comme premier pas vers une Europe unie. Nous considérons son discours de trois minutes comme le moment déterminant de l’histoire européenne d’après-guerre, car il a lancé le processus d’intégration européenne. Cette date est la date de naissance officielle du projet européen, commémorée comme la Journée de l’Europe, et Schuman a été appelé « Père de l’Europe ».

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Jean Michel Basquiat et la place des jeunes dans l’église d’aujourd’hui.

Je me suis récemment attardé sur un documentaire consacré à Jean Michel Basquiat (1960/1988) artiste libre, non conventionnel et subversif qui déplace les lignes établies des frontières artistiques des années 70/80 (art underground). J’ai commencé à m’intéresser à cet artiste que j’aime beaucoup à l’âge qu’il avait lorsqu’il pratiquait son art : vers 18/25 ans. Un art qui interroge et qui dérange aussi. Certains de mes proches me faisaient la réflexion à propos des productions de Basquiat : « pour moi ce n’est pas de l’art, c’est du délire (psychotrope) ou du gribouillage tout au plus… »

Bien sûr pour moi cette production est l’expression même de l’art. Mais la réflexion que j’ai avec le recul, maintenant que j’ai facilement 20 ans de plus, se situe au-delà de la réflexion sur ce qui relève de l’art ou non. Mais plutôt sur la légitimité d’être subversif lorsqu’on est jeune ! Si on ne l’est pas à 20 ans… c’est rarement à 40/45 ans ou plus qu’on le devient !

Et je mets cette réflexion en parallèle avec la question de l’église et de la place des jeunes dans l’église. Il y a un dilemme pour eux, comme pour les personnes plus âgées les plus subversives (heureusement il y en a encore). C’est l’âge où ils expriment le plus leur coté non conventionnel mais dans un cadre qui ne supporte pas que les lignes bougent, et encore moins à coup de provocation : l’Église. C’est donc tout naturellement que les jeunes se détournent de l’église quand ils ont besoin d’exprimer leur révolte, leur créativité ou leur coté provoquant, parfois maladroitement ou excessivement.

Bien sur l’église n’a pas pour vocation à être une galerie artistique. Et toute œuvre d’art n’est pas inspirée de Dieu. Mais depuis longtemps les églises ont accueilli les œuvres (souvent classiques) des artistes inspirés. La Bible est le terrain d’inspirations innombrables et grandioses qui véhiculent un message puissant et révélant. Une manière d’affirmer une pensée éphémère dans une éternité divine.

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D’un nouveau paysage français à un nouveau contexte culturel et religieux

De Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely

Dans quelle société vivons-nous ? Quels en sont les grands mouvements ? Nous avons besoin de comprendre notre société pour nous y situer. A cet égard, les livres du sociologue Jean Viard (1) sont une précieuse ressource. Aujourd’hui, un ouvrage nous présente un ensemble de données et d’informations sur « l’économie, les paysages, les nouveaux modes de vie » dans la ‘France d’aujourd’hui’. Les auteurs : Jérôme Fourquet, auteur de « L’Archipel français » et directeur du département opinion à l’IFOP, et Jean-Laurent Cassely, journaliste et essayiste, nous montrent la France telle qu’elle est devenue aujourd’hui à la suite d’une récente et rapide métamorphose : « La France sous nos yeux » (2). « L’écart entre la réalité du pays et la représentation dont nous avons hérité (à la sortie des « trente glorieuses ») est abyssal. Depuis le milieu des années 80, notre société s’est métamorphosée en profondeur entrant pleinement dans l’univers des services, de la mobilité, de la consommation, de l’image et des loisirs. C’est de la vie quotidienne de cette France nouvelle et ignorée d’elle-même que ce livre entend rendre compte à hauteur d’hommes et de territoires » (page de couverture).

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Réflexions sur l’incarnation et la prière

Réflexions sur l’incarnation et la prière

Pierre LeBel

Dieu n’a jamais forcé l’histoire. Il est entré dans l’histoire des humains à qui il l’avait confié, l’histoire qui, selon le théologien montréalais, Douglas John Hall, est le « tranchant mouvant de l’éternité[1] ». En ce sens, l’histoire est le lieu des enjeux de l’éternité. C’est pourquoi « la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité[2] ». C’est aussi pourquoi Jésus, à son tour, a lui aussi envoyé ses disciples « dans le monde[3] ». La raison est évidente : c’est seulement depuis l’intérieur de l’histoire du monde que celui-ci peut être transformé et le règne de Dieu s’établir. L’histoire du monde est le lieu de l’espérance chrétienne où la foi s’inscrit dans l’amour de Dieu et du prochain afin de participer à la « réconciliation de tout ce qui est dans les cieux et sur la terre[4] ».

Notre prière cherche-t-elle à forcer l’histoire ? À modifier les circonstances présentes dans l’histoire du monde d’en haut, du lieu de la transcendance, de la supériorité d’une supposée autorité sur le monde ? En toute semblance, depuis l’extérieur de l’histoire du monde comme si nous ne l’habitions plus ? Et parfois, glissons-nous comme les fils du Tonnerre, vers une forme inconsciente de terrorisme  ? « Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ?[5] » Pourtant, dans sa prière au jardin des Oliviers, Jésus a misé sur la volonté de Dieu et non pas la sienne : « que ta volonté soit faite[6] » en conformité avec la prière qu’il enseigna à ses disciples : « que ta volonté soit faite sur la Terre comme au ciel[7] ». À la veille de sa crucifixion, il aurait souhaité plus de quiconque que les circonstances soient autres, mais c’est à l’intérieur de ces circonstances qu’il s’est soumis à la volonté du Père afin de transformer l’histoire depuis l’intérieur de celle-ci.

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Partage biblique à la prison des femmes

Je voudrais évoquer un moment étonnant de partage biblique à la prison des femmes de P. Cela ressemble à une autre forme d’église, assez inattendue pour qui n’a pas encore fréquenté ces lieux.

Après un premier contact un mois auparavant -qui m’a déjà très agréablement surprise- j’anime cette séance qui fait office de culte, avec la participation de l’aumônière qui me laisse la main.

Mon intuition m’a portée au texte de la brebis égarée de Luc 15, 1-7.

«… Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue… Il y aura plus de joie dans le ciel pour une seule perdue et retrouvée, que pour cent autres qui ne l’étaient pas. »

Je propose une brève introduction (avant les questions) : Jésus répond aux pharisiens, aux «gens biens», qui lui reprochent de fréquenter des «gens douteux», de mauvaise vie. Pourtant, c’est pour le retour de ceux-là qu’il y a de la joie dans le ciel. Ce sont ceux qui sont perdus que le berger va chercher, et prend sur ses épaules, quand ils reviennent à lui.

Une seule question pour lancer le débat : que vous évoque ce texte? Et c’est un feu d’artifice immédiat où l’on évoque la joie dans les nuées célestes (ces nuées qui sont données à voir à Jean dans l’Apocalypse), les anges, les êtres vivants qui adorent Dieu; c’est la fête dans la vraie joie, pour une seule de ces brebis qui se sont égarées. On entend que chacun ici s’est égaré, le repentir a été long à venir, dans le déni antérieur et l’accusation de l’autre. On dit comment on finit par lâcher prise.

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La spiritualité de l’être

En postchrétienté, plus que jamais avons-nous à apprendre les uns des autres venant de traditions et de confessions différentes. Comme le proclame l’apôtre Paul, « il y a un seul corps et un seul Esprit[1] » et ce corps n’est jamais en lui-même divisé malgré les apparences. En tant que chrétiens, nous appartenons les uns aux autres et, de plus, nous partageons un même et riche héritage. En fait, tout ce qui est né de l’Esprit depuis le jour de la Pentecôte, quel que soit le temps, le contexte ou la tradition confessionnelle, nous a été légué et nous appartient. Nous pouvons puiser à volonté et allègrement, que ce soit chez les pères de l’Église, les mystiques du Moyen Âge — hommes et femmes, car ces dernières étaient nombreuses — et, aujourd’hui, des auteurs de « toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue[2] » afin de nourrir notre soif existentielle et spirituelle.

 

Introduction à la theosis

Bertrand Vergely est un philosophe et théologien orthodoxe français que je découvre depuis peu, mais qui déjà m’enchante et m’interpelle par ses livres (plus de vingt titres) sur l’émerveillement, la prière, et encore. Dans son livre de 2021, Dieu veut des dieux[3], il aborde un thème parmi les plus essentiels de la tradition orthodoxe, la theosis, la déification des êtres humains. La vie divine, par l’inhabitation de l’Esprit de Dieu, est la plénitude même de la vie, de la nôtre à chacun, et donc notre socle identitaire à tous. « Ce n’est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi[4] », s’exclame Paul ! Fondamentalement, la theosis est une spiritualité de l’être, de l’être en communion, en éclosion ici et maintenant afin de devenir l’homme nouveau[5]. Dans ce présent texte dont l’unique but est d’ouvrir une fenêtre sur un auteur et une tradition peu connue des chrétiens d’Occident, je me limite à l’idée du dépouillement de Dieu tel que proposé par Vergely dans les premiers chapitres de son ouvrage.

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La danse divine (The divine dance) par Richard Rohr

Une vision relationnelle de Dieu en réponse aux aspirations de notre temps

Les interrogations vis-à-vis de Dieu, tel qu’il est présenté dans la société occidentale en héritage de la chrétienté tournent souvent en désaffection. Mais dans cette représentation de Dieu, s’exprime l’écart entre une religion impériale et le premier accueil de l’Évangile. Face à cet écart, le livre de Richard Rohr, récemment paru aux États-Unis : « The divine dance » (1) apporte plus qu’une analyse : une proposition qui apparait comme une réponse vitale : une redécouverte du plein effet de la vie divine en terme de communion trinitaire. Cet ouvrage est écrit par Richard Rohr, un prêtre franciscain américain, animateur d’un Centre pour l’action et la contemplation (Center of action and contemplation), et, comme les commentaires sur son livre l’indiquent, en phase avec un réseau de personnalités chrétienne engagées dans le renouveau et l’innovation.

Ainsi, un des pionniers de l’Église émergente aux États-Unis, Brian McLaren, écrit à ce sujet : « Dans « La Danse divine », Richard Rohr et Mike Morrel explorent la vision trinitaire comme un chemin qui nous permet de dépasser une vision de Dieu qui pose problème. Ce livre magnifiquement écrit peut faire plus que changer des représentations perturbantes. Il peut changer entièrement notre manière de penser au sujet de Dieu ». Une écrivaine, Kristen Howerton, met en évidence l’originalité de cet ouvrage : « la Danse divine » est, pour notre génération, une redécouverte radicale de la Trinité en nous offrant une compréhension étendue du flux divin du Dieu trinitaire, et comment cela nous apporte un cadre de compréhension générale pour nos relations, notre sexualité, notre estime de soi et notre spiritualité. C’est une lecture éclairante pour tous les chrétiens qui ont lutté pour comprendre la Trinité par-delà une doctrine impersonnelle… ».

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Pionnières

“L’avenir de l’homme est la femme. Elle est la couleur de son âme”. 

Louis Aragon

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Pionnières. Comment les femmes sont devenues pasteures, de Lauriane Savoy, Éditions Labor et Fides, mars 2023.
 
« Comme il est réconfortant et même savoureux, pour des femmes comme moi, prises dans le glacis masculin de l’Église catholique, de bénéficier de ces nombreux témoignages de femmes protestantes ! C’est un appui considérable. Aussi, ai- je refermé ce livre avec un très fort sentiment de gratitude et aussi… avec le sourire. » (Anne Soupa, Préface. Pionnières. Comment les femmes sont devenues pasteures, de Lauriane Savoy) : « La présente enquête, à la croisée entre histoire, théologie et études genre, est inédite ».
 

Reconnaître le miracle dans nos vies

Temoignage de Rodolphe GozegbaRodolphe Gozegba, pasteur dans une paroisse alsacienne, avait été invité à participer à une réunion organisée par une paroissienne qui avait invité des amis chez elle. Il y avait donc onze personnes dans ce petit groupe. Elles n’appartenaient pas toutes à la paroisse. Elles avaient été invitées pour qu’elles puissent faire connaissance avec le nouveau pasteur de la paroisse. C’était donc une rencontre conviviale et amicale.

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Une action associative pour l’agriculture urbaine et la compréhension interreligieuse en Centre-Afrique

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Les bienfaits et les fruits d’une spiritualité plus ouverte et inclusive des pratiques traditionnelles

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Une action associative pour l’agriculture urbaine et la compréhension interreligieuse en Centre-Afrique

De retour en Centre-Afrique après un doctorat autour de la théologie de l’espérance de Jürgen Moltmann, Rodolphe Gozegba anime l’association A9.

Dans un pays vulnérable confronté au défi de la pauvreté, du dérèglement climatique, des conflits politico-religieux, A9 entreprend une action pacifiante selon deux axes particulièrement innovants : le développement d’une agriculture urbaine visant à l’autonomie alimentaire sous forme de jardins potagers dans une grande ville africaine, et la mise en œuvre d’une formation  en vue de la compréhension interreligieuse et interculturelle en partenariat avec l’université de Bangui.

 

Les bienfaits et les fruits d’une spiritualité plus ouverte et inclusive des pratiques traditionnelles

Suite à l’intérêt qu’a suscité au cours de l’été l’article de Pierre LeBel sur la théologie autochtone au Canada et les déplacements qu’elle propose, Témoins a décidé d’offrir un webinaire sur ce thème avec Pierre LeBel et ses deux invités.

La chrétienté ayant participé à la colonisation des territoires et des peuples dans les Amériques, l’Afrique, en Asie et en Océanie, il s’ensuit que la postchrétienté participe à la décolonisation des territoires et des peuples autochtones au Canada et ailleurs dans le monde. Que nous proposent les théologiens et les croyants autochtones afin que la foi chrétienne soit véritablement libératrice ? Notre webinaire portera sur le Québec afin de voir comment ses enjeux se réalisent sur le terrain.

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