Un éveil spirituel (1)
Selon Adam Bucko
Dans une séquence sur le thème d’une mystique interspirituelle, publiée en septembre 2020 sur le site : Center for action and contemplation, Richard Rohr donne la parole à Adam Bucko, un prêtre anglican en contact avec la jeunesse.
Adam Bucko est un prêtre anglican, actif auprès des pauvres dans la ville de New-York. Il est engagé dans une pratique spirituelle œcuménique et interreligieuse. Il aide des jeunes à découvrir une vie spirituelle au XXIe siècle et à vivre au service de la compassion et de la justice. Le ministère d’Adam Bucko est la résultante d’un parcours original. Venant de Pologne, ayant un moment fréquenté des milieux anarchistes, il immigre aux Etats- Unis et, en quête spirituelle, il séjourne dans des monastères en Amérique et en Inde. Sa rencontre avec un enfant abandonné en Inde l’amène à travailler ensuite avec les jeunes dans la rue à son retour aux Etats-Unis. Et par ailleurs, il crée une fraternité néo-monatisque œcuménique et interspirituelle à l’intention des jeunes, qui apporte une formation pour une spiritualité radicale et un activisme sacré. En 2015, il a écrit un livre sur « le nouveau monachisme. Un manifeste interspirituel pour une vie contemplative ». https://www.huffpost.com/author/adam-bucko
Adam Bucko nous parle ainsi de la vision de jeunes.
« Les jeunes, pour la plupart, voient Dieu dans toutes les traditions. Non seulement, croient-ils qu’il y a une réalité sous-jacente dans la fondation de toutes les grandes religions mondiales, mais ils sont aussi convaincus que les différentes traditions et leurs approches uniques à Dieu se complètent les unes les autres ».
Cependant, on ne peut manquer de constater ici aussi l’éloignement massif des jeunes par rapport aux religions. « Mais il est important de dire que beaucoup de jeunes ne s’identifient plus avec une tradition. Quand elles entendent cela, beaucoup de nos églises, synagogues et mosquées paniquent, en pensant que les jeunes ne s’intéressent plus au sacré. Mais il me parait clair que les jeunes ne rejettent pas Dieu nécessairement. Ils ressentent simplement que beaucoup d’organisations religieuses ont perdu contact avec la réalité et sont trop concernées par l’argent, le pouvoir, l’auto-protection, le maintien du statu quo, et l’assurance de croyances justes. En conséquence, ils tendent à les considérer comme des organisations en banqueroute spirituelle, qui ne sont plus capables de prendre en compte quelques unes des grandes questions de notre époque. Voir cela requiert une profonde sensibilité et du courage spirituel. Pour cette raison et beaucoup d’autres, je ne pense pas que la montée du « spirituel, mais pas religieux » dans notre jeunesse soit un signe de déclin spirituel, mais je l’envisage plutôt comme un nouveau genre d’éveil spirituel ».
Certes, on entend critiquer les gens qui se disent « spirituel et pas religieux ». Ils feraient leur marché en spiritualité et ne seraient pas vraiment engagés. « Mais quand nous considérons quelques unes des personnes qui viennent de ce groupe, nous réalisons que beaucoup d’entre elles passent plus de temps dans des pratiques spirituelles que des pratiquants d’église ».
Richard Rohr ajoute qu’il a observé « beaucoup de réalités semblables dans son travail auprès des jeunes au Centre pour l’Action et la Contemplation ». « Chez beaucoup de chercheurs de la prochaine génération, je ne vois pas de manque de spiritualité et de bonne foi, mais un profond désir de vivre en intégrité et en alignement avec leurs valeurs. De telles personnes ne se satisfont pas d’une foi qui leur soit simplement livrée par une institution ou la génération précédente. Ils insistent pour chercher ce qui est vraiment important pour la transformation et un monde plus juste et plus compassionnel ».
J H