Avec vous, depuis trois ans, nous parcourons la riche information à laquelle internet nous donne accès. C’est reconnaître des pistes pour les ouvrir. Textes et vidéos vous parviennent ainsi. C’est le résultat d’une veille constante, notamment à travers Facebook. Certains medias sont généreux en évitant de trop limiter un accès direct. Nous les remercions et nous nous émerveillons de la récolte que la communication sur internet nous permet.
En cet hiver 2023, les uns et les autres nous ressentons les maux qui assaillent notre humanité. Tant de ravages et de menaces : guerre, épidémie, famine… Le malheur s’est abattu sur l’Ukraine, toute proche. Et notre milieu naturel lui-même vacille en conséquence de notre irrespect et de notre avidité. Certes, en regard, il y a bien les efforts de hommes de bonne volonté. Mais la religion organisée est parfois aveugle et complice. Ici, on bénit les canons. Et là on abandonne le monde à sa perte. Ailleurs, l’emprise induit et couvre une dégradation morale. Nous ne faisons pas l’impasse sur ces réalités, mais nous voyons les forces à l’œuvre pour y faire face. Le désarroi ne doit pas nous empêcher de discerner et de reconnaître l’œuvre de Dieu qui se poursuit avec notre collaboration dans la vision de l’espérance. Ainsi le message de Jürgen Moltmann dans son livre : « Hope in the troubled times » (2019) (1), reste particulièrement actuel. « L’amour de Dieu nous donne la force d’aimer la vie et de résister à la culture de mort ».
Ainsi, il est bon d’apprécier les mouvements, les innovations, les témoignages porteurs de vitalité dans l’univers chrétien. Dans cette revue de presse et de medias, à nouveau, des éclairages apparaissent et des pistes s’ouvrent.
Face aux menaces, des rassemblements pour la paix. Dans différents contextes, des initiatives pour mieux communiquer, pour témoigner en phase avec une nouvelle société. De nouveaux regards, des prises de conscience d’interrelations, un renouvellement de nos relations dans notre rapport au monde. Des témoignages dans une variété de contextes et de formes.
Le message de la paix est au cœur de l’Évangile. Dans un monde globalisé en tension, ce message est une condition de survie. Il était présent à l’Assemblée du Conseil œcuménique des Églises. Il a été porté par le pape François au Congrès des leaders religieux au Kasakstan. La communauté San’Egidio milite concrètement depuis des années pour la réconciliation et pour la paix.
Notre attention est aussi en quête de signes d’innovation dans les Eglises, car elles expriment la vie. Cette vie émerge dans des témoignages et dans des récits comme l’article concernant la Fonderie. Un parcours comme celui de Lydia Mutyebele Ngoi nous émerveille en combinant interculturalité, civisme et engagement chrétien. Dans une société où les nouveaux media changent la donne de la communication, on apprécie le renouvellement des émissions protestantes en France comme la création au sein de l’Epuf d’une paroisse en ligne à l’instar des nombreuses réalisations anglophones.
La prise de conscience écologique se manifeste dans un changement de vision. D’un regard analytique induisant la séparation entre les éléments, on passe à un regard holistique qui abaisse les barrières. La relation devient première. Tout se tient. Tout est relié. La conscience spirituelle apparaît comme la relation avec soi-même, avec les autres, avec la nature et avec Dieu (David Day) (2). Dieu est proche dans un mouvement où s’allient l’immanence et la transcendance. Plusieurs items ici manifestent la prégnance de l’interrelation et un accroissement de conscience. La conscience animale est reconnue aux dépens d’un exclusivisme humain ; Christian Delahaye esquisse une « théologie animaliste ». Lytta Basset reconnaît une relation avec l’Au-delà, entre le visible et l’invisible, entre les vivants et les défunts au sein de la communion divine. Il n’est pas jusqu’à la mécanique quantique qui ne soit convoquée puisque le pasteur Louis Pernod voit dans l’intrication quantique une manière de comprendre la solidarité à l’œuvre dans la prière. La conscience écologique rassemble les croyants pour la sauvegarde de la création ; c’est le cas dans le débat entre Jean-François Mouhot, directeur d’A Rocha et Gaël Giraud, économiste et théologien. Ce dernier vient de publier sa thèse en théologie sous un titre significatif : « Composer un monde en commun. Théologie politique de l’Anthropocène ».
Nous pouvons envisager comment les évolutions actuelles s’inscrivent dans un mouvement à long terme. Et dans cet esprit, nous reconnaissons « une grande nuée de témoins » (Hébreux 12.1). Ainsi, nous évoquons les apports de personnalités décédées, du témoignage (la reine Élisabeth), de la mission (frère André), à la recherche (Bruno Latour), et à la littérature (Christian Bobin). Dans leur originalité, ils ont ouvert des pistes et, avec eux, nous participons à une communion.
Tant de signes de l’œuvre de Dieu… Tant de motifs d’espérance et de reconnaissance.
J H
- Une vision d’espérance dans un monde en danger : https://www.temoins.com/une-vision-desperance-dans-un-monde-en-danger/
- La vie spirituelle comme une conscience relationnelle : https://www.temoins.com/la-vie-spirituelle-comme-une-l-conscience-relationnelle-r/