II y a des sujets qui dérangent. Des questions qu’il est parfois délicat d’aborder tant le terrain est piégé. Pourtant, parfois c’est le non-dit, le non-exprimé qui est cause d’une grande difficulté, d’une grande souffrance. Souvent, face a certaines situations, il nous est plus facile d’être clans une attitude de jugement dogmatique que clans une attitude prophétique. Un récent appel de Thomas, 35 ans aujourd’hui, me donne l’occasion de prendre ici le risque d’ une libre parole.
Pendant presque vingt années, nous avons, avec toute une équipe de chrétiens issus de différentes communautés chrétiennes, assuré un service d’aumonerie oecuménique parmi les 3000 étudiants de la résidence universitaire d’Antony.
Je garde aujourd’hui encore un souvenir ému de cette période qui nous a permis de rencontrer des étudiants du monde entier. Les français étaient plutôt catholiques, les allemands, les hollandais plutôt protestants, les africains se retrouvaient souvent clans des sensibilités évangéliques ou pentecôtistes… Les échanges avec des amis orthodoxes furent également féconds… Parmi ces derniers, un certain Thomas… Sur le répondeur de mon portable, j’ai reçu il y a quelques jours un message de Thomas qui me demandait de le rappeler. Comme nous avions depuis long-temps perdu le contact, j’étais un peu intrigué par cet appel. Très rapidement, je suis parvenu à le joindre au téléphone et il m’indiqua qu’il avait demandé mon nouveau numéro a des amis de l’équipe de Témoins parce qu’il avait quelque chose à me dire.
Face a une telle situation humai-ne que dire? Que ne pas dire? En fait j’éprouvais le besoin de me taire, de prier intérieurement. Je me demandais quelle serait l’attitude du Christ face a une telle situation.
Dans la Bible depuis la création, le plan de Dieu me semble assez précis en ce qui concerne la place de l’homme, de la femme, du mariage et de la famille.
Pourtant, et ce n’est ici un scoop pour personne, les mariages se font de moins en moins nombreux tandis que le nombre des divorces est en augmentation clans la société française. Une tel-le situation épargnerait-elle statistiquement les communautés chrétiennes? Des dizaines de milliers de PACS ont été enregis-trés en France, alors est-il envisageable de penser que nos communautés chrétiennes ne sont en rien concernées par de telles situations?
II me semble indispensable que nous prenions la mesure de ces situations pour susciter des lieux de liberté de parole, d’écoute et d’accompagnement spirituel adaptés afin que personne ne reste sur le bord du chemin. Disons-le clairement : des fem-mes, des hommes sont confrontés clans nos groupes de prière, aumoneries, associations, églises à des situations proches de celle de Thomas. Fondée par le Christ ressuscité, I’Eglise ne doit pas être un lieu de discrimination et de rejet mais un lieu d’annonce de I’alliance de Grace reçue et annoncée 5/5. II ne s’agit pas de cautionner, encourager ou approuver. II s’agit de laisser des espaces pour la transformation afin d’accueillir, d’accompagner, de respecter, d’Aimer a I’image de Celui qui dit à chacun d’entre nous : “lève-toi et marche !