Qu’elle est cette échelle de Jacob qui donne au croyant la conscience qu’un lien indéfinissable le relie à ce que le texte biblique nomme Dieu, le Ciel… ? Une certitude de l’amour inconditionnel de Dieu, une expérience de guérison, l’aboutissement d’une quête philosophique… ? On pourrait certainement recevoir autant de réponses particulières que de croyants.
Mais quelle est la mienne ?
Bien que conscient de la difficulté à exprimer de façon adéquate une réalité aussi essentielle, intime, et qui se tient toujours au delà des mots, je peux partager que pour moi le point saillant qui fonde ma relation au Père vient de la marque laissée, dès ma rencontre avec l’Evangile, par un verset de l’épître aux Romains (Rom 8. 28) « Nous savons en outre que Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment… ».
C’est, de fait, presque à mon insu que s’est installée en moi une confiance profonde, irrationnelle en la promesse que rien de ma vie n’est laissé à l’aléatoire du pur hasard et que toute situation est sous le regard bienveillant de Celui vers qui est orientée cette confiance. Cette confiance qui s’apparente à la foi, transforme un « évènement » qui survient en expérience de foi ; ainsi, de multiples situations de la vie qui pourraient a priori s’avérer problématiques, voire être des impasses, éveillent en moi la conscience que je suis tributaire de Celui qui veut venir avec bienveillance à ma rencontre. Il m’est alors donné d’observer, avec beaucoup d’émotion, l’advenue de leurs paisibles solutions. Alors s’est installé en moi comme un réflexe de Confiance. Face à une nouvelle situation, l’attente confiante d’une réponse éclairante et constructive s’impose à ma pensée… et la situation trouve un épilogue heureux. Au fil du temps cette confiance se renforce en accumulant les expériences.
Ainsi, pour moi, Dieu se dit particulièrement comme cet « extraordinaire » effleurant mon quotidien ; souffle léger… qui me donne de me sentir dépassé, mes émotions et ma conscience traversées de part en part par cet infini qui survient dans « l’ordinaire » de ma vie.
Alain Gubert