Dans un pays inquiet en raison de rigidités ancrées dans son passé et de la dilution de ses repères, le danger apparaît, à travers des exemples récents, de produire des boucs émissaires. En réduisant la peur de l’inconnu, tout travail de connaissance est particulièrement bienvenu.
En quelques pages, à la fois denses et accessibles, Sébastien Fath nous propose un état des lieux. Depuis le début des années 50, les effectifs de cette mouvance ont été multipliés par 7 et le protestantisme évangélique avoisine 400000 personnes. On peut voir dans cette progression une réponse à des aspirations nouvelles liées au changement culturel. L’auteur énonce ainsi les atouts sociaux de ce mouvement. Dans la perspective de la montée de l’autonomie et de la subjectivité, “l’accent sur l’épanouissement individuel, la dimension thérapeutique et l’expression émotionnelle, constitue une première clef de l’essor évangélique”. A côté de la dimension de la “self-religion”,”joue aussi l’attrait de la norme vécue dans des structures de plausibilité alternative”. Dans des “communautés d’espérance”, la convivialité évangélique, articulée au “grand récit” biblique, procure au croyant un horizon qui donne un sens à sa vie. Il y a là une dynamique sociale forte qui se manifeste dans des “fraternités électives”. Cette dynamique compense les dangers de l’isolement et de la solitude engendrés par les bouleversements sociaux, car “elle exerce de nombreux effets sociaux intégrateurs”. Mais à la marge, des dérives peuvent apparaître : “dérives d’une autorité charismatique”, sans contre-pouvoirs suffisants ; “dérives insulaires”, repli dans un ghetto. Ce diagnostic permet une thérapeutique.
Sébastien Fath conclut cet état des lieux sur une perspective d’avenir : le développement d’une communication en réseau tant sur le plan national que sur le plan international. Le protestantisme évangélique propose “un modèle avec lequel Rome, Genève et Marianne doivent désormais compter”. C’est un vecteur d’innovation et de diversification de l’offre chrétienne en réponse au nouvel univers social et culturel.
J. H.
En quelques pages, à la fois denses et accessibles, Sébastien Fath nous propose un état des lieux. Depuis le début des années 50, les effectifs de cette mouvance ont été multipliés par 7 et le protestantisme évangélique avoisine 400000 personnes. On peut voir dans cette progression une réponse à des aspirations nouvelles liées au changement culturel. L’auteur énonce ainsi les atouts sociaux de ce mouvement. Dans la perspective de la montée de l’autonomie et de la subjectivité, “l’accent sur l’épanouissement individuel, la dimension thérapeutique et l’expression émotionnelle, constitue une première clef de l’essor évangélique”. A côté de la dimension de la “self-religion”,”joue aussi l’attrait de la norme vécue dans des structures de plausibilité alternative”. Dans des “communautés d’espérance”, la convivialité évangélique, articulée au “grand récit” biblique, procure au croyant un horizon qui donne un sens à sa vie. Il y a là une dynamique sociale forte qui se manifeste dans des “fraternités électives”. Cette dynamique compense les dangers de l’isolement et de la solitude engendrés par les bouleversements sociaux, car “elle exerce de nombreux effets sociaux intégrateurs”. Mais à la marge, des dérives peuvent apparaître : “dérives d’une autorité charismatique”, sans contre-pouvoirs suffisants ; “dérives insulaires”, repli dans un ghetto. Ce diagnostic permet une thérapeutique.
Sébastien Fath conclut cet état des lieux sur une perspective d’avenir : le développement d’une communication en réseau tant sur le plan national que sur le plan international. Le protestantisme évangélique propose “un modèle avec lequel Rome, Genève et Marianne doivent désormais compter”. C’est un vecteur d’innovation et de diversification de l’offre chrétienne en réponse au nouvel univers social et culturel.
J. H.
(1) Fath (Sébastien). Les protestants évangéliques français. La corde raide d’un militantisme sans frontière. Etudes, octobre 2005, p.351-361
La revue: Etudes, est publiée à l’initiative des Jésuites, et présente des articles dans des champs très divers. Avec 11000 abonnés, elle figure parmi les grandes revues de culture générale. Etudes 14, Rue d’Assas. 75281 Paris Cédex 06. Tél 01 44 39 48 04
(2) Fath (Sébastien). Du ghetto au réseau. Le protestantisme évangélique
en france 1800-2005. Labor et Fides, 2005