Par Odile.H, Virginie. L
Savoir demander pardon !
Un adulte qui demande pardon à un enfant : savez-vous que celà peut exister ? Cette attitude n’est pas courante dans la société actuelle. Voilà pourquoi j’ai admiré mon amie Virginie. Elle est enseignante dans le primaire. Les enfants sont durs et ils ont le don de mettre les nerfs de leurs enseignants à bout, m’a-t-elle raconté. Et ce jour-là, le petit (appelons-le) Martin l’a particulièrement énervée. Elle, habituellement si placide, a perdu patience et l’a rudement admonesté. La journée a passé, les nerfs à fleur de peau. Bien sûr, Virginie n’était pas trop contente d’elle. La réaction habituelle est, bien souvent, de refouler ce malaise intérieur. Virginie, au contraire, s’est remémorée la situation et a pensé à l’enfant, m’a-t-elle dit. « Je n’aime pas penser qu’un enfant vienne à l’école, la peur au ventre, dans la crainte de se voir à nouveau rejeté dans ses réactions ». Et, geste que j’ai trouvé admirable, elle a demandé pardon à l’enfant devant sa maman. Celle-ci a été choquée que cette maîtresse « s’abaisse » ainsi devant un enfant. Elle n’avait pas compris que ce n’était pas perdre son autorité que de reconnaître ses torts et de montrer que l’adulte n’est pas parfait. Au contraire, l’enfant se sent d’autant plus en confiance qu’il n’est pas soumis à une pression autoritaire. Tout enfant est sensible à la justice et il reconnaît la vraie autorité. Reconnaître ses erreurs est une attitude de force et non de faiblesse. Cette maman, sans le formuler ainsi, a dû le ressentir, car, d’après mon amie Virginie, elle est partie contente. S’est-elle, elle-même, sentie valorisée à travers son enfant ? C’est probable.
J’ai connu un père qui demandait ainsi pardon à son fils lorsqu’il s’énervait ou se trompait. J’ai constaté qu’un grand courant de confiance et d’affection passait entre eux. Et j’ai apprécié ce sentiment de joie chez l’enfant, déjà adolescent, le jour où il s’est exclamé : « C’est bien de se disputer. Après on est content de se réconcilier ». Une sorte de connivence s’était établie entre eux.
Tout geste positif entraîne d’abondantes bénédictions. Cela me rappelle la recommandation de Paul aux chrétiens de Galates (6.1..). « Frères, si quelqu’un s’est laissé surprendre par une faute , vous, qui vous laissez conduire par l’Esprit, ramenez-le dans le droit chemin avec affection et douceur, en évitant tout sentiment de supériorité. Et toi qui interviens, fais attention de ne pas tomber toi-même dans l’erreur. ». Jésus a montré beaucoup de sollicitude et de respect pour les enfants. Les mots bibliques de douceur et humilité sont peu employés de nos jours dans la vie courante. Par contre, le respect est fréquemment invoqué et il est souvent réclamé par des jeunes et des moins jeunes. N’est-ce pas là une attitude préalable à toute relation vraie et à un véritable amour pour le prochain ?
Cette histoire a été pour moi une source de réflexion que je partage volontiers ici, un éveil à la beauté qui se dégage d’une relation vécue dans l’amour et la vérité. Merci, Virginie, de m’avoir raconté ta mésaventure avec tant de simplicité.
Odile H.
Avec la contribution de Virginie
17 03 2007
En réponse à l’article d’Odile concernant le respect de l’enfant à partir du fait de vie évoqué par Virginie, celle-ci nous a communiqué ce témoignage sur la manière dont elle vit son métier d’institutrice.
Une vie d’ « instit » bénie par le Seigneur.
Avec mes propres enfants, j’ai toujours essayé de me mettre à leur niveau et j’ai placé le respect et le pardon au centre de ma relation avec eux. Quand j’étais petite fille, j’ai tellement souffert de la dureté des adultes dans un monde sans Christ. Avoir vécu tout cela, m’a permis de voir et d’apprécier, chaque jour qui passe, l’immensité de l’amour du Seigneur pour moi et pour chaque enfant qu’il met sur ma route. Dans chaque enfant, je ne veux voir qu’une chose : Christ s’est sacrifié pour cet enfant ! Je n’oublie pas que cet enfant est unique aux yeux de Dieu, donc il est précieux.
Quand mon inspectrice me faisait remarquer que j’étais trop près de mes élèves et qu’il fallait que je prenne du recul, je lui ai tenu tête en lui expliquant qu’aimer un enfant, c’est aussi le respecter. Mon travail ne se limite pas à lui donner des règles pour apprendre, mais je suis aussi appelée à l’aider à grandir pour le peu de temps qu’il est avec moi !
Chaque matin, je remets chaque enfant au Seigneur et la journée sous sa protection . Je vous assure que le Seigneur agit au delà de ce que je lui demande…
Vendredi dernier, je vois arriver dans ma classe une jeune fille que je ne reconnais pas. Devant mon interrogation, elle se dit très émue : « Je suis Madeleine et je suis venue te voir, car j’avais besoin de te revoir et tu me manquais tellement »…Elle a dix huit ans, en terminale…Je l’avais comme élève quand elle avait neuf ans. Merci Seigneur de l’avoir gardée ! Je prie qu’elle rencontre un jour son Sauveur.
Voici quelques tranches de ma vie d’instit ordinaire bénie par le Seigneur.
Virginie
20 03 2007